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Une délégation de la CEDEAO au Togo

  Une délégation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) se rendait à Lomé samedi pour enquêté sur les attaques contre des ressortissants de pays africains vivant au Togo.
Huit travailleurs nigériens ont été brûlés vifs chez eux mardi, selon le ministre togolais de l'Intérieur Foli Bazi Katari, par des sympathisants de l'opposition rendus furieux par la victoire du candidat du parti au pouvoir, Faure Gnassingbé, admise par la CEDEAO malgré les fraudes pendant la présidentielle.
D'autres Nigériens affirment habitant dans des quartiers favorables à l'opposition à Lomé affirment également avoir été attaqués par des jeunes cette semaine. La CEDEAO juge «inquiétants» ces actes de violence et d'intimidation des étrangers, selon son communiqué publié vendredi.
Vendredi matin, des hommes masqués et armés ont incendié l'Institut Goethe, détruisant totalement la bibliothèque du centre culturel allemand sans toutefois faire de victimes. Les dégâts sont estimés à plusieurs centaines de milliers d'euros.
Faure Gnassingbé, fils du président Gnassingbé Eyadema qui a régné sans partage pendant 38 ans jusqu'à sa mort le 5 février dernier, a assuré qu'il ne laisserait pas le pays s'enfoncer dans une guerre civile.
Le coordinateur de l'opposition Yawovi Agboyibo a affirmé vendredi que 100 personnes avaient été tuées et plus de 300 autres blessées par des partisans du gouvernement et les forces officielles de sécurité depuis le scrutin de dimanche dernier. Ces estimations ne pouvaient pas être vérifiées de source indépendante. Selon Me Agboyibo, le gouvernement a acheminé quelque 3.000 partisans armés à Lomé pour participer à la répression.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) faisait état d'au moins onze morts et onze blessés pour la semaine, et le gouvernement a confirmé onze autres décès.
Selon les Nations unies, des milliers de Togolais se sont réfugiés dans les pays voisins, au Bénin et au Ghana, où ils sont hébergés dans des camps, par des églises et des familles d'accueil.