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Le financement des terroristes au coeur des débats

Conférence de Madrid sur le terrorisme
 Associated Press (AP) Danica Kirka

Les délégués à la conférence de Madrid sur le terrorisme ont appelé aujourd'hui à la création d'une nouvelle institution financière sous l'égide de l'ONU pour étudier les moyens de financement des terroristes. Ils ont également souligné que le règlement du conflit israélo-palestinien était essentiel pour faire reculer la violence dans le monde.
Cette conférence rassemble depuis hier et jusqu'à vendredi dirigeants politiques anciens et actuels, diverses personnalités et spécialistes d'une cinquantaine de pays, chargés d'étudier les moyens de combattre le terrorisme tout en respectant les droits de l'homme.

Selon le texte d'une recommandation dont l'Associated Press a obtenu copie, les experts soulignent que les mesures prises pour réduire le financement des terroristes n'ont pas permis de tarir suffisamment les fonds destinés à Al-Qaïda et à d'autres groupes.

«Le financement des terroristes n'a pas été reconnu comme une priorité», a souligné la déléguée Loretta Napoleoni. «Il serait beaucoup plus efficace de bloquer l'argent, mais nous ne l'avons pas fait.»

Mais le financement du terrorisme est un dossier complexe, ses bénéficiaires ayant recours à l'enlèvement, au trafic de drogue ou aux fraudes à la carte bancaire, mais aussi à des activités légales. «Nous n'avons pas une vision claire de la manière dont cet argent circule», a reconnu Petre Roman, ancien premier ministre de Roumanie. «Nous savons que les actes les plus terribles ont été commis avec très peu d'argent.»

Les attentats à la bombe dans des trains et des gares de Madrid le 11 mars 2004 n'aurait ainsi coûté que 1000 euros (1600 dollars canadiens), alors que ceux du 11 septembre 2001 aux États-Unis n'auraient pas excédé les 360 000 euros (584 000 $).

L'ancien premier ministre français Lionel Jospin a de son côté souligné que la coopération internationale contre le financement du terrorisme devait s'inscrire dans le cadre de «l'État de droit et le respect des droits civiques».

En outre, recommandent ces experts, un processus d'examen juridique doit être mis en place pour veiller à ce que les mesures anti-terroristes s'inscrivent dans un cadre légal. «Les décisions prises par la communauté internationale pour agir contre des institutions et des individus doivent être soumises à une surveillance légale», souligne le projet de communiqué final.

«Cela doit être fait par un mélange de coopération entre tribunaux nationaux et un organisme international approuvé par le (Conseil de sécurité de l'ONU) ou un traité».

Les délégués se sont également accordés à reconnaître que le conflit israélo-palestinien était une des racines du terrorisme. Le négociateur palestinien Saeb Erekat a expliqué que la crise perpétuait le sentiment chez les Arabes que l'Occident leur était hostile.

Estimant que le règlement du conflit était essentiel pour faire reculer la violence dans le monde, les délégués ne sont pas tombés d'accord sur la manière d'y parvenir.

Enfin, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, arrivé aujourd'hui, devait rencontrer le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero dans la soirée, avant de présenter demain un rapport sur le terrorisme à la tribune de la conférence.