Son Excellence Monsieur Le Président de la République Française.
Monsieur Le Président, sauf votre respect, permettez moi de vous écrire ces quelques lignes.
Quand j’étais petit garçon, à l’école primaire, nous apprenions des chansons qui vantaient les mérites de la France que nous ne connaissions que de nom, mais nous en étions fiers. Voici copie d’une de ces chansons parmi tant d’autres, celle-ci a ressurgit de mon inconscient ces derniers jours.
France, ta main puissante a brisé nos liens Nos tyrans nous vendaient comme bêtes de sommes Ils tuaient nos enfants et ravageaient nos biens Tu nous délivras et fis de nous des hommes Salut France et gloire à ton nom
Nous t’aimons comme notre mère Car c’est à toi que devons la fin de nos vieilles misères Tu nous délivras et fis de nous des hommes Salut France et gloire à ton nom
Je ne sais dans quelles mesures les paroles de cette chanson sont vraies, encore moins fondées. Toujours est-il que la période à laquelle elle fait allusion n’a pas vu ma naissance. La période de l’histoire du Togo que j’ai connue, ne me permet pas de juger de la véracité des paroles cette chanson car je n’ai connu qu’un seul régime présidentiel au Togo; celui du défunt président, remplacé anticonstitutionnellement par son fils bien aimé, bien préparé et bien entouré.
Monsieur le Président le seul tyran que j’ai connu a toujours été soutenu contre vents et marrées par votre pays, il a toujours reçu de votre pays de bons conseils.
Monsieur le Président de la France dont la main puissante a brisé nos liens, Vous qui étiez un grand ami du défunt président togolais et qui l’avez soutenu ouvertement et vertement en qualifiant le rapport d’Amnesty international de tissus de mensonges, Vous à qui il a promis qu’il ne se présenterait pas aux élections présidentielles de 2003 lors de votre visite au Togo, Vous qui l’avez vu modifier la constitution togolaise, la re-modifier à souhait jusqu’à ce qu’elle ne lui aille comme un costume trois pièces, taillé sur mesure, Permettez moi, à la jeunesse togolaise et au peuple togolais tout entier De croire en la véracité des paroles de cette chanson qui me hante l’esprit depuis quelques jours, De croire que la puissance de la main de votre pays peut briser nos solides et consolidés liens De croire que nos enfants, parents et amis ne seront plus tués De croire que Amnesty international ne sera plus obligé de truffer de mensonges son prochain rapport sur le Togo. Permettez-moi enfin que tout cela se réalise,vous ne le savez pas mais vous en avez la possibilité,croyez moi,pour que demain,nous puissions saluer et glorifier le nom de votre pays et dire à nos enfants et petits enfants celui qui a rendu cela possible.
Monsieur le Président, vous ne lirez peut-être pas ces quelques lignes,mais si un de vos nombreux collaborateurs les lisent et vous en fait part, je vous en prie, prêtez lui une oreille attentive,car cela peut sauver des vies,un pays,toute une sous région.
Monsieur Le Président, je vous remercie de m’avoir lu (en tout cas je l’espère). Désolé de vous avoir dérangé avec une histoire qui ne vous concerne ni de près ni de loin, cela ne se reproduira plus Mais comme vous m’avez lu, faites de votre mieux pour ce petit pays qui est à bout de souffle. De cette manière, vous ne m’aurez pas lu pour rien.
Son Excellence, Monsieur Le Président, d’avance, tous les Togolais vous disent merci.
Edem Mensah. Un natif togolais. Tel 0032/485.292152 Kossedem @yahoo.fr
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