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L'Union Européenne met en garde le Togo: l'aide dépendra de la légalité

Politique
 L'Union européenne (UE) a appelé dimanche le Togo au "respect strict des procédures prévues par la Constitution" après le décès du président Gnassingbé Eyadéma, faisant comprendre que les perspectives de reprise de son aide, gelée depuis 12 ans, en dépendaient.


Après le décès samedi du général Eyadéma, qui a dirigé le Togo pendant 38 ans, l'armée togolaise a annoncé qu'elle "confiait" le pouvoir à un de ses fils, Faure Gnassingbé, contrevenant ainsi à la Constitution, qui prévoit que l'intérim est assuré par le président de l'Assemblée nationale.


Le Commissaire européen au Développement et à l'action humanitaire, Louis Michel, a appelé dimanche les responsables togolais au "respect strict des procédures prévues par la Constitution" au Togo, après le décès du président Gnassingbé Eyadéma.


"J'en appelle au respect strict des procédures prévues par la Constitution. Toute autre démarche ne pourrait qu'hypothéquer la stabilité du pays, le dialogue politique interne ainsi que les perspectives d'amélioration des relations avec l'Union européenne", a-t-il souligné dans un communiqué.


L'UE, principal contributeur du Togo, avec la France, avait interrompu son aide en 1993 après les violences ayant émaillé le processus de démocratisation. Bruxelles avait décidé en novembre de normaliser partiellement ses relations avec Lomé, en raison d'engagements pris par le pouvoir togolais, dont certains, tels que l'ouverture du dialogue avec l'opposition, avaient été mis en oeuvre. Le président Eyadéma avait annoncé en décembre son intention de dissoudre l'Assemblée nationale et d'organiser des élections législatives anticipées en mars ou avril 2005, ce qui devait permettre de normaliser complètement les relations avec l'UE.


M. Michel s'est gardé de faire explicitement référence dimanche dans son communiqué aux conséquences financières d'un arrêt de ce processus de réformes, mais cette normalisation devait déboucher sur le déblocage de quelque 40 millions d'euros.


"Ils (les responsables togolais) ne doivent pas rêver d'une reprise de l'aide si la solution (de succession) n'a pas de fondement constitutionnel", a déclaré sous couvert d'anonymat une source communautaire.


Les appels au respect de la légalité constitutionnelle se sont multipliés depuis l'annonce de l'installation au pouvoir de Faure Gnassingbé, une mesure que l'Union Africaine a notamment dénoncé comme étant un "coup d'Etat".


Une source européenne soulignait dimanche sous couvert d'anonymat que l'UE partageait cette analyse: "L'armée est impliquée. L'avion du président du parlement a été empêché d'atterrir. C'est bien un coup d'Etat militaire".


M. Michel, qui avait personnellement fait fin décembre le voyage à Lomé, suivait de près dimanche l'évolution de la situation au Togo, selon son bureau.


Dès samedi, il avait appelé tous les responsables politiques à faire preuve de sérénité et les avait invités à rester solidaires et à poursuivre le processus de dialogue.