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Annalyse:La nouvelle donne des relations UE-Togo: Ce qu'il en est réellement

Societe
 Par Anani et Benzhong

LOME, 1er décembre (XINHUANET) -- Depuis deux semaines, les médias publics togolais se consacrent à une large diffusion d'une série de décisions de l'Union Européenne que le pouvoir en place à Lomé considère comme étant une normalisation de ses relations avec Bruxelles.

Le gouvernement, dans un communiqué de presse, s'est félicité de ce qui est, selon lui, la levée des sanctions économiques imposées au pays en 1993 par Bruxelles pour "déficit démocratique".

Des manifestations sont organisées à travers le pays par les partisans du pouvoir pour se réjouir de ces décisions du Conseil de l'Union Européenne en date du 15 novembre dernier et notifiées par courrier au gouvernement togolais.

A l'oppossé de cette tendance, une partie de l'opinion nationale et internationale estime que le pouvoir togolais et ses partisans font une lecture trop optimiste des mesures annoncées pour le Togo par le Conseil européen. Il s'agit, selon cette opinion, d'une reprise partielle de l'aide financière à ce pays.

En effet, deux expressions mettent en contradiction les deux camps: "normalisation des relations" contre reprise partielle". Alors que dans sa correspondance, le Conseil européen n'a pas employé explicitement ces expressions.

Qu'a réellement décidé le Conseil? Au fait, après avoir constaté un début de mise en oeuvre des 22 engagements démocratiques souscrits par le gouvernement togolais, et notamment des progrès en matière des libertés publiques, le Conseil a arrêté les mesures pour le Togo et qu'on peut ainsi résumer:

-Mise en oeuvre pour le pays des projets financés sur les reliquats des 6e et 7e Fonds Européen de Développement (il s'agit des reliquats des anciens fonds qui ont pour objectif de répondre aux besoins de la population, ainsi que des projets qui encouragent le respect des droit de l'Homme et des principes démocratiques et l'Etat de droit conformément au paragraphe 2 point C de l'article 96 de l'accord ACP-UE de Cotonou;

- Allocation des fonds STABEX au titre des années 1990-1994;

- Appui au programme national de décentralisation;

- Aide aux institutions destinée à permettre la mise des engagements démocratiques.

Le Conseil a également décidé que la notification de l'allocation du 9e FED sera faite au gouvernement togolais une fois qu'un cadre électoral transparent au Togo sera adopté.

Enfin, le Conseil a annoncé que la coopération avec l'UE reprendra "pleinement" une fois que des élections législatives libres et régulières auront lieu.

Ce qui est certain et indéniable, c'est que les relations entre l'Union Européenne et le Togo connaissent un revirement positif après plusieurs années de suspension. Quelle que soit l'expression utilisée pour qualifier cette nouvelle donne, "normalisation" ou " reprise partielle", il est évident qu'aussi bien du côté de Bruxelles que de Lomé, il y a une volonté manifeste de mettre fin, définitivement, à des santions qui ont privé le Togo de plus de 400 milliards de FCFA qui devaient être plutôt investis dans son développement.

L'opposition togolaise qui a toujours semblé trouver dans les santions économiques un soutien à son combat doit compter avec cette "nouvelle donne" dans ces futures actions et positions et cesser de se comporter en "justifié" face au pouvoir. De même il serait imprundent de voir en la "nouvelle donne" une victoire du régime en place sur l'opposition.

Les mesures anoncées par le Conseil européen ne prennent parti, ni pour l'un, ni pour l'autre camp. Elles se justifient plutôt par le souci d'équité, car il serait injuste de maintenir pleinement sous l'embargo un pays où on reconnaît avoir noté des avancées encourageantes en matière de libertés publiques et des droits humains.

Le Défit à relever pour un rétablissement total et sans équivoque de la coopération reste énorme: organiser les futures élections dans la transparence et dans un cadre électoral acceptable par tous.Là aussi le gouvernement togolais doit se montrer convaincant. Et le pari est gagné dans l'intérêt national.