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Sida: l'Afrique toujours la plus touchée, les femmes payent le prix fort

CHRONIQUE - Santé, sexualité
  PARIS (AFP)-L'Afrique, qui regroupe près des deux tiers des séropositifs et malades du sida du monde et les trois quarts (76%) des femmes vivant avec le virus du sida, continue à payer le plus lourd tribut à la maladie, selon le rapport 2004 de l'Onusida, rendu public mardi.


En 2004, 3,1 millions d'Africains ont contracté l'infection et 2,3 millions sont morts du sida. Le sida a fait chuter l’espérance de vie au-dessous de 40 ans dans neuf pays africains - Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, République centrafricaine, Rwanda, Swaziland, Zambie et Zimbabwe. Dans ce dernier pays, l'espérance de vie de 52 ans en 1990 est tombée à 34 ans en 2003.

L’Afrique subsaharienne abrite à peine plus de 10% de la population mondiale, mais regroupe plus de 60% des personnes vivant avec le VIH (virus du sida), soit quelque 25,4 millions sur un total mondial de 39,4 millions, note le rapport.

Nulle part ailleurs la +féminisation+ de la pandémie n'est plus évidente qu'en Afrique noire où 57% des adultes infectés par le VIH sont des femmes et où 76% des jeunes infectés (entre 15 à 24 ans) sont des filles.

Aujourd'hui, il y a "en moyenne 13 femmes infectées pour 10 hommes" (contre 12 femmes infectées pour 10 hommes en 2002) et "le fossé continue à se creuser", selon l'onusida. Pire, cette proportion atteint en moyenne, 36 jeunes femmes pour 10 jeunes hommes, selon de récentes études.

L'apparente "stabilisation" de la proportion des adultes vivants infectés (nouvelles et anciennes contaminations confondues) ne signifie pas nécessairement que l’épidémie ralentit.

Au contraire, elle "peut masquer des phases plus graves de l’épidémie lorsque le nombre des personnes qui contractent l'infection est approximativement le même que celui des personnes qui meurent du sida", met en garde l'Onusida.

Il n'y a d'ailleurs "pas une épidémie +africaine+, mais plusieurs, d'intensité, d'allure et d'impact différents au sein du continent", souligne le Dr Peter Piot, patron de l'Onusida.

L'Afrique australe abrite environ 11,4 millions de porteurs du virus, soit "presque 30% du total mondial des personnes vivant avec le VIH alors qu'elle ne regroupe que 2% de la population mondiale", selon l'Onusida.

Au Botswana, Lesotho et Swaziland, les taux d'infections dépassent toujours 30% parmi les femmes enceintes. En Afrique du Sud, considéré comme le pays le plus touché au monde, où vivaient quelque 5,3 millions de personnes atteintes par le virus fin 2003, l'épidémie ne montre "aucun signe de déclin".

Des pays d’Afrique de l'Est comme l’Ethiopie, le Kenya et l’Ouganda affichent une tendance à la baisse des niveaux d’infection. "Mais il est trop tôt pour pavoiser", avertit le rapport.

En Afrique de l’Ouest, l'épidémie semble stabilisée dans la plupart des pays. Le taux d'infection au sein de la population (prévalence) est le plus faible dans les pays du Sahel et le plus élevé au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Nigeria. Avec une prévalence de l'ordre de 5%, le Nigeria figure au 3e rang mondial, après l’Afrique du Sud et l’Inde, pour le nombre total de personnes infectées par le VIH, précise l'Onusida.

La Côte d’Ivoire a le niveau de prévalence du VIH le plus élevé d’Afrique de l’Ouest depuis le début de l’épidémie. Au Togo, au Bénin et au Ghana, le niveau d'infection parmi les adultes a peu varié (moins de 5%). Des épidémies graves sévissent en Afrique centrale, le Cameroun et la République centrafricaine étant les plus touchés. Au Congo, la prévalence chez l’adulte est descendue à 4,2%, mais les régions méridionales du pays restent gravement touchées.


1. Onusida