Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 4:39:58 PM Jeudi, 18 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Uemoa : le temps de l'intégration économique après la monnaie

Affaires et PME-Actualité
 Mamadou Sy


«La santé monétaire de l'Uemoa est satisfaisante et l'inflation a été maîtrisée ».

C'est l'avis du gouverneur de la Bceao, Charles Konan Bany, qui répondait au cours d'une visioconférence aux questions des journalistes des huit Etats membres de l'Uemoa, depuis la capitale togolaise, vendredi dernier.

Le rythme de croissance économique pour l'ensemble des pays membres qui est actuellement de l'ordre de 3,4 % contre 2,9 % en 2003 indique, selon le Gouverneur de la Bceao, Charles Konan Banny, que l'Union composée du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo, se porte bien. Il ajoute que, malgré la crise, qui a prévalu ces derniers temps en Côte d'Ivoire, des progrès ont été faits dans la création de richesses.

L'objet de cette rencontre avec la presse était de faire le point de la situation de l'Union et de présenter le rapport d'activités de l'année écoulée de la Bceao.

« Notre ambition, c'est de considérer la sous-région comme un seul pays, un espace unique. Nous l'avons réalisé au plan monétaire, nous voulons le faire au plan économique », a déclaré M. Konan Banny La population de l'espace communautaire sous-régional connaît un rythme de croissance démographique qui est voisin de celui enregistré au niveau économique. Cela suppose, selon M. Banny, que l'Uemoa est capable de faire mieux en relevant le défi de l'accélération de la croissance, en poursuivant l'assainissement des finances publiques et les réformes structurelles et en renforçant la stabilité macroéconomique.

« Nous ne progressons pas suffisamment pour créer la richesse et le défi à relever, c'est celui de la croissance », précise-t-il. Parlant des efforts à faire pour asseoir la santé économique de l'Union, le gouverneur de la Bceao estime que les trois entités de l'espace sous-régional que sont la Commission de l'Uemoa, la Bceao et la Boad doivent continuer leurs réformes structurelles en cours, notamment au niveau des systèmes modernes de paiement et des programmes de restructuration du système bancaire.

Ces réformes, assure-t-il, doivent également être soutenues par l'Etat qui doit jouer le rôle de régulateur. Les Etats, poursuit le gouverneur, doivent créer un environnement favorable à la création de richesses et d'emplois. « Il faut, dit-il, qu'ils créent un environnement propice à la sécurité des investissements, des biens et des personnes » et en même temps un cadre juridico-administratif approprié pour le développement économique, souligne-t-il. Il faut, selon lui, faire de telle sorte que le coût des facteurs de production ne soit pas trop élevé dans la sous-région.

« Le bloc monétaire est satisfaisant parce que l'inflation est maîtrisée », rassure M. Banny. Selon les estimations, l'inflation s'est s'est située, en moyenne annuelle, à 1,3 % contre seulement 2,9 % en 2002, confirmant ainsi la tendance à la décélération entamée un an plus tôt. Mieux, les prix ont baissé de 0,5 % au niveau de l'espace Uemoa, caractérisé plutôt par ses performances en matière de stabilité des prix, souligne M. Banny.

Une situation positive due surtout à la détente des prix des produits alimentaires à cause de la bonne campagne agricole 2003. S'agissant de la mobilisation des ressources, le gouverneur de la Banque centrale indique que son taux est très faible et qu'il doit être relevé par les Etats membres de l'Union pour faire reculer la pauvreté dans la sous-région en atteignant un taux de croissance de 7 à 8 %.

Il s'est dit convaincu que la croissance ne peut être obtenue que par le travail des populations et qu'à ce niveau, il n'y a pas de solution miracles. « Nous ne travaillons pas assez. Je crois, martèle-t-il, que c'est le moment de travailler plus ». Il estime qu'il ne peut y avoir de croissance sans le travail et que les Etats doivent jouer un rôle prépondérant dans l'amélioration de la santé économique et financière des pays de la sous-région. S'agissant de l'opération de démonétisation des billets de banque de la gamme de 1992, le directeur de l'Emission de la Banque centrale, Amadou Bachir, estime qu'à ce jour, le guichet a récupéré 296,5 milliards de Fcfa. Ce qui représente, en deux mois et demi, 26,5 % des retraits. À noter qu'en moyenne, ce sont 11,8 milliards de francs qui sont retirés quotidiennement.