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Les leçons de démocratie d'un pays de dictature

La Une
  Publié Par Alexis Azonwakin

Souvent décrié pour ses méthodes expéditives, le régime du doyen des chefs d'Etat africains, le Général Gnassingbé Eyadéma, vient de frapper un grand coup, en favorisant dans son pays, l'avènement d'un nouveau code de la presse plus souple.


En effet dans le cadre de ses engagements de démocratisation et du renforcement de l'Etat de droit pris le 14 avril dernier à Bruxelles, auprès de l'Union européenne, le gouvernement togolais a fait de la dépénalisation du code de la presse, une préoccupation majeure. Joignant l'acte à la parole, le Conseil des ministres du mercredi 21 juillet a adopté un nouveau code de la presse, caractérisé par la dépénalisation des peines privatives de libertés. Ce qui marque déjà, une avancée notoire dans le processus de renforcement de la liberté de la presse. Depuis mardi dernier, ce nouveau code qui dépénalise les délits de presse passibles de peines privatives en matière de diffamation et d'atteinte à l'honneur, a été adopté par les députés togolais.

Au total, 34 modifications ont été apportées à l'ancien code et sont relatives à la diffusion de fausses nouvelles. Aux termes du nouveau code voté mardi dernier, « le délit d'offense au président de la République, au président de l'Assemblée nationale, au président du Sénat, au premier ministre, aux députés, aux sénateurs, aux membres du gouvernement et des institutions constitutionnelles est puni d'une amende de deux à cinq millions, alors que l'ancien texte prévoyait, des peines d'emprisonnement d'un à cinq ans, sans sursis et d'une amende d'un à cinq millions.

Le Togo pointé du doigt, par les donneurs de leçons et les chantres de la démocratie, en votant ce nouveau code sur la presse, vient de prendre une longueur d'avance sur l'ensemble des pays qui, depuis plus de dix ans se bombent la poitrine d'être les garants de la liberté, mais qui en réalité, commettent des crimes innommables au nom de cette même liberté.

Après l'emprisonnement de Madiambal Diagne, journaliste sénégalais et Directeur de Publication du Quotidien, le président Abdoulaye Wade a aussi fait la promesse devant son homologue français Jacques Chirac, de faire supprimer la disposition de la loi sénégalaise qui autorise la détention préventive des journalistes dans son pays.

La démocratie et ses corollaires de libertés ne sont donc pas un vain mot, mais un comportement. C'est ce comportement que viennent d'adopter les autorités togolaises qui ont démontré à la face du monde qu'elles sont aussi capables du meilleur. Le Bénin dira qu'il est le laboratoire de la démocratie pour avoir inventé, le concept des conférences nationales. Mais dans ce même Bénin, on continue d'envoyer des journalistes en prison pour diffamation. S'il est vrai qu'au sein de cette corporation, il y a beaucoup de brebis galeuses comme c'est d'ailleurs le cas dans tous les ordres corps de métiers, au nom de la liberté de presse et de la démocratie, la loi répressive qui continue d'opprimer les journalistes dans l'exercice de leur fonction, doit être revue et corrigée. C'est vrai que cela n'arrange pas les politiciens, les membres du gouvernement, les députés et les membres des autres institutions, souvent trempées dans des dossiers à scandale et abondamment dénoncés par la presse. Et pour se mettre à l'abri de toutes critiques, afin de continuer à piller impunément l'économie de notre pays, ils donneront tout au monde pour que la loi sur la presse au Bénin soit renforcée. Mais ils oublient que sans la prison, Nelson Mandela ne serait pas aujourd'hui un héros mondial. Comprenne qui pourra. En tout cas l'heure a donc sonné pour que le Bénin laisse le discours pour entamer le parcours, le parcours de la démocratie et de la vraie liberté.