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Lomé s’incline devant l’UE

 Le gouvernement togolais multiplie les gestes d’ouverture pour répondre à ses propres engagements pris sur injonction de l’Union européenne. La reprise du processus démocratique est un préalable fixé par l’Union européenne pour relancer sa coopération avec le Togo.


La dernière élection présidentielle du 1er juin 2003 contestée par l’opposition avait consacré le divorce entre les partis politiques de l’opposition et le régime du président Gnassingbé Eyadéma. L’Union européenne (UE) qui avait elle aussi suspendu toute coopération économique avec le Togo depuis les événements sanglants de 1993 avait noté qu’aucune avancée notable en 10 ans de sanctions n’était à mettre au crédit du régime de Lomé. L’UE a justifié le maintien de ses sanctions par le fait que le code ait été modifié par le pouvoir et qui favorisait un seul candidat, le général Eyadéma au pouvoir depuis 1967.

Les dispositions restrictives sur le nombre de mandats présidentiels fixé à deux ont été levées, l’organisation du scrutin électoral a été confiée au ministère de l’Intérieur, en lieu et place de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui en avait la charge. Le code électoral a été modifié deux fois en trois ans. Les partis politiques de l’opposition ont alors crié au scandale recevant un échos de l’Union européenne dont les missionnaires avaient conclu à un «déficit démocratique» au Togo. Mais de nombreuses voix s’élevaient pour fustiger les sanctions économiques dont les effets affectent les couches les plus vulnérables de la société.

Gilchrist Olympio est attendu à Lomé

L’Europe accepte alors de revoir sa position mais pose des conditions. Le 14 avril 2004 à Bruxelles, le Premier ministre togolais, Koffi Sama s’est alors engagé sur 22 points pour favoriser la reprise du processus démocratique au Togo. La libéralisation de la presse et surtout la reprise du dialogue politique avec l’opposition sont les principaux thèmes à polémiques que le pouvoir a néanmoins choisis pour relancer le processus de démocratisation souhaité par les bailleurs de fonds. En juin dernier une mission d’évaluation de l’UE s’est rendue à Lomé et a constaté «une bonne volonté» des autorités togolaises à faire avancer le débat.

Mais les intentions ne suffisent pas. La deuxième quinzaine du mois de juillet correspond à la limite imposée par les textes européens pour décider d’une relance du partenariat. A Lomé, le mois de juin a donc été très actif. Le Premier ministre a personnellement pris les choses en main. Les partis d’opposition très méfiants, au départ, ont finalement accepté de constituer avec le pouvoir un groupe de travail pour réfléchir aux modifications à apporter au code électoral. Les avancées sont réelles disent de nombreux observateurs politiques. Toutefois, c’est une commission européenne qui établira un rapport global à soumettre à l’appréciation des différents organes européens de Bruxelles.

Le gouvernement togolais démontre, par ailleurs ses bonnes dispositions en délivrant à Gilchrist Olympio, le leader de l’Union des forces du changement (UFC), « un titre de voyage ». Les autorités togolaises ont annoncé que l’ambassade du Togo à Paris avait reçu «des instructions précises(…) pour qu’un passeport lui soit délivré conformément à la réglementation en vigueur». A Lomé, ses partisans ont manifesté leur joie et lui promettent déjà une place autour de la table de négociation, afin qu’il prenne «une part active au dialogue national», a ajouté Jean-Pierre Fabre, le secrétaire général de l’UFC.


Didier SAMSON
Article publié le 09/07/2004
Dernière mise à jour le 09/07/2004 à 18:06 (heure de Paris)