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Pouvoir et opposition s'essayent une nouvelle fois au dialogue

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 LOME, 24 juin (AFP) - 14h55 - Un an après la réélection du président Gnassingbé Eyadéma, la classe politique togolaise est en effervescence: avec méfiance ou rancoeur, pouvoir et opposition s'essayent à nouveau au dialogue avec à la clé la reprise de la coopération avec l'Union Européenne.
Peu après sa réélection le 1er juin 2003 contestée par ses détracteurs, le président, au pouvoir depuis 37 ans, avait appelé l'opposition à participer au gouvernement.

Echaudés par la dernière tentative de dialogue en 1999, les plus radicaux, tels l'Union des Forces du Changement (UFC de Gilchrist Olympio) et le Comité d'Action du Renouveau (CAR de Yawowi Agboyibo) avaient rejeté cette offre d'"union nationale", estimant que les "dés sont pipés".

Mais la donne a changé avec la signature le 14 avril par Lomé avec l'UE de 22 engagements de démocratisation pour mettre fin à plus de dix ans de crise marquée par des violences, des élections contestées et des sanctions économiques.

"Nous sommes très vigilants, on va juger sur pièces. Essayons par le dialogue d'avoir de bonnes conditions pour aller aux élections. Si nous les gagnons c'est bien, si nous les perdons et qu'elles sont correctes nous serons les premiers à reconnaître notre défaite", déclare à l'AFP le numéro deux de l'UFC, Jean Pierre Fabre, tout en posant des conditions au dialogue (ordre du jour, participants).

"Pendant deux semaines, le gouvernement a écouté tous les partis et de larges pans de la société civile. Il va faire incessamment la synthèse de ces consultations, et le président en tirera les enseignements", affirme à l'AFP le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Pitang Tchallah.

"Le train est bien en marche", assure un haut dignitaire du régime.

Parmi les engagements avec l'UE figurent la révision du code électoral, du code de la presse et l'ouverture du dialogue avec l'opposition dans la perspective de législatives transparentes.

"Le gouvernement a pris des engagements et peut les honorer", martèle M. Tchallah.

Une première mission d'évaluation de l'UE à Lomé a souligné début juin "la bonne volonté" du pouvoir et, selon des sources diplomatiques, l'"aide-mémoire" remis à Bruxelles a été "plutôt positif".

Un second "aide-mémoire" est attendu fin juin et les consultations UE/Togo prévues par l'article 96 de la convention UE/ACP de Cotonou (en cas de manquement aux droits de l'Homme) doivent être bouclées le 14 juillet.

La commission européenne établira un rapport global avec ses recommandations fin juillet.

Outre qu'elle représenterait un ballon d'oxygène non négligeable pour un pays privé totalement deux fois en dix ans de coopération européenne, la coopération avec l'UE est au coeur de la bataille politique en cours: "la reprendre serait donner une prime au pouvoir malgré les fraudes électorales", tonnent les opposants, "s'y opposer ne vise qu'à ostraciser le régime et pénaliser la population", répond le camp présidentiel.

Face à des engagements signés non entre eux comme en 1999 mais avec la communauté internationale, pouvoir et opposition sont engagés dans une partie délicate.

Le gouvernement joue sa crédibilité à l'aune du respect de ses engagements internationaux. Quant à l'opposition, toujours aussi désunie, elle va devoir démontrer qu'elle peut proposer autre chose que du "TSE" (Tout sauf Eyadéma). Alors que beaucoup pensent déjà à la présidentielle de 2008.