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L'économie togolaise fragilisée par l'absence prolongée d'aide européenne

 
LOME, 12 avr (AFP) - 14h03 - La suspension de l'aide de l'Union européenne (UE) au Togo depuis 1993 pour "déficit démocratique" a fragilisé l'économie du pays malgré les récents efforts des autorités de Lomé, notamment dans le domaine de l'assainissement des finances publiques.
Selon les statistiques de l'Union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA) publiées en janvier dernier, le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) du Togo a reculé de 4,8% en 2002 à 3% en 2003, contre 2,8% en 2001.

Réputé "bon payeur" avant le processus démocratique en 1990 avec le versement du "13ème mois" aux fonctionnaires, le Togo, surnommé jadis la "Suisse africaine", connaît aujourd'hui des difficultés de paiements dans de nombreux secteurs.

"Les fonctionnaires civils accusent deux mois d'arriérés de salaire à fin mars 2004. Mais ces arriérés sont consécutifs à la grève illimitée et non négociable observée en 1992 par les partis politiques de l'opposition", a indiqué à l'AFP le ministre togolais des Finances, Ballé Débaba.

Le phosphate, le coton, le café et le cacao qui constituent la majorité des ressources de l'Etat n'ont pu améliorer les performances macroéconomiques, malgré des résultats encourageant enregistrés ces deux dernières années.

La production de phosphate - premier produit d'exportation du Togo - a atteint 1,3 million de tonnes en 2002, après avoir chuté en 2001 (1,1 million de tonnes), selon des sources douanières. En 1998, le Togo avait produit 2,3 millions de tonnes de phosphate.

La production cotonnière est passée de de 140.000 tonnes pour la campagne 2001-2002 à 168.000 tonnes pour la campagne 2002-2003.

La même tendance est enregistrée pour le café et le cacao qui ont cru de plus de 40% sur la même période.

Par ailleurs, l'inflation a été également maîtrisée, le taux passant de 3,1% en 2002 à (-0,6%) en 2003.

"Les autorités togolaises ont fait des efforts ces deux dernières années, malgré l'absence d'aide internationale dont souffre le pays depuis plusieurs années. A ce stade, le gouvernement togolais a vraiment intérêt à reprendre dans une bref délai, les discussions avec la communauté internationale", estime un diplomate en poste à Lomé.

Mardi dernier, le président de l'Assemblée nationale du Togo, Fambaré Ouattara Natchaba a invité "chaque acteur politique à mesurer sa propre responsabilité dans la situation que nous vivons depuis 1993".

"Il est clairement établi que cette situation cause des torts graves à nos populations et à notre processus démocratique. Historiquement, un peuple qui souffre cherche d'abord à manger avant de s'intéresser aux règles qui gouvernent la cité", a déclaré M. Natchaba à l'ouverture de la session parlementaire.

"Nous avons trop souffert et il est temps qu'ensemble, nous puissions avec le président (Gnassingbé Eyadéma) faire un bond en avant, un bond qualitatif", a-t-il souligné.

L'UE a interrompu son aide au Togo depuis 1993 pour "déficit démocratique" et, depuis plusieurs années, les actions européennes se limitent à des projets sociaux en direction de la société civile.

Plusieurs autres bailleurs de fonds bilatéraux dont l'Allemagne, les Etats-Unis, la Chine et le Japon n'ont plus mené depuis plusieurs années d'opérations de grande envergure dans ce pays.

Des consultations entre l'UE et le Togo, afin d'étudier la possibilité d'une reprise de coopération avec Lomé doivent démarrer le 14 avril prochain à Bruxelles.

Le 8 janvier, la Commission eurpéenne avyit proposé aux Etats membres de l'UE d'engager avec les autorités togolaises, des consultations "sur le renforcement de la démocratie". Elle a expliqué avoir "saisi l'ouverture" manifestée en octobre dernier par le premier ministre togolais Koffi Sama d'engager ce dialogue.