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Le Togo veut mettre fin à dix ans de rupture avec l'Union européenne

Politique
  LOME (AFP) - 12/04/2004 13h28 - Après plus de dix ans de suspension de la coopération entre l'Union européenne (UE) et Lomé, le gouvernement togolais a décidé de reprendre le chemin du dialogue avec la communauté internationale en participant, à partir du 14 avril à Bruxelles, à des consultations sur le "renforcement de la démocratie".

L'UE et la plupart des partenaires occidentaux ont suspendu depuis 1993, leur coopération avec le Togo après les violents incidents qui ont émaillé le processus de démocratisation du pays.

Ces bailleurs de fonds n'ont plus mené d'opérations de grande envergure au Togo, leurs actions se limitant à des petits projets sociaux en direction de la société civile, en vertu d'un principe de "non pénalisation" des populations.

Privées d'aide depuis plusieurs années, les autorités togolaises ont entrepris l'année dernière des démarches en vue d'une reprise de dialogue avec l'UE.

Et une série de consultations cruciales entre Lomé et l'UE doit s'ouvrir dès le 14 avril prochain à Bruxelles afin d'examiner les conditions pour la levée de cette mesure de suspension.

De telles consultations sont prévues dans l'article 96 de l'accord de Cotonou conclu en juin 2002 et qui régit les relations entre l'UE et les pays ACP. Selon cet article, les discussions ne peuvent durer plus de 60 jours et des "mesures appropriées" peuvent être prises si les discussions échouent.

Selon la feuille de route élaborée par l'UE, dont l'AFP a obtenu les grandes lignes, les discussions porteront notamment sur "les principes démocratiques et les droits de l'homme au Togo".

Le président Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis 37 ans, avait été réélu en juin 2003 pour un nouveau mandat, permis par une modification de la Constitution et du code électoral, à l'issue d'une élection vivement contestée par l'opposition et pour laquelle l'UE avait décidé de ne pas dépêcher d'observateurs sur place.

Bruxelles s'était contenté de "prendre acte de la proclamation des résultats officiels" tout en exprimant sa "vive préoccupation concernant les incidents intervenus avant, pendant et après ladite élection".

Mais le 8 janvier, la Commission européenne avait proposé aux Etats membres d'engager avec les autorités togolaises des consultations sur le renforcement de la démocratie, expliquant avoir "saisi l'ouverture" manifestée par le Premier ministre togolais Koffi Sama.

"Nous avons trop souffert et il est temps qu'ensemble, nous puissions avec le président faire un bond en avant, un bond qualitatif", a lancé la semaine dernière le président de l'assemblée nationale togolaise, Fambaré Ouattara Natchaba, invitant "chaque acteur politique à mesurer sa propre responsabilité dans la situation que nous vivons depuis 1993".

Les partis d'opposition ont eux aussi appelé de leurs voeux une reprise des liens avec l'UE et les bailleurs de fonds, d'autant plus qu'ils sont liés à un "renforcement de la démocratie" dans le pays.

"Notre parti ne s'oppose pas à la tenue des consultations entre le Togo et l'UE, pourvu que les résultats aboutissent à une reprise de dialogue entre le pouvoir et l'opposition", a déclaré à l'AFP Emmanuel Bob Akitani, premier vice-président de l'Union des Forces du Changement (UFC), principal parti d'opposition de Gilchrist Olympio.

"La question préoccupante de la reprise de la coopération ne peut être réglée efficacement et durablement qui si les prochaines consultations apportent préalablement une réponse appropriée au déficit démocratique qui bloque depuis des années le développement du pays", a renchéri le leader du Comité d'Action pour le Renouveau (CAR), Yawovi Agboyibo.

Même son de cloche chez la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP) de l'ancien Premier ministre Edem Kodjo, qui estime que "la reprise de la coopération de l'UE avec le Togo correspond aux attentes du peuple".