La plupart des publications de ce jour titre sur l’ouverture hier à Lomé, de l’atelier de concertation et de sensibilisation sur le processus de décentralisation au Togo. C’est ainsi que TOGO-PRESSE titre en Une : « consolidation de la gouvernance locale et du développement à la base : vers l’adoption d’un plan national de décentralisation ». Le quotidien souligne que l’initiative du gouvernement s’inscrit dans le cadre de son engagement à impliquer les collectivités locales dans la formation et la mise en œuvre des politiques de développement à travers le renforcement du cadre institutionnel du processus de décentralisation. Les assises en cours prévues pour durer trois (3) jours, devront aboutir à la « définition d’un schéma sûr et efficace pour promouvoir le développement durable par la responsabilisation des communautés à la base ». Le Premier ministre qui présidait la cérémonie d’ouverture de cette importante rencontre a réaffirmé cette volonté en déclarant : « il faut réduire l’espace de l’Etat central et centralisateur, amener progressivement les populations à prendre en main leurs propres affaires sur les plans économique, social, culturel, du cadre de vie et de l’environnement, en un mot, sur le plan du développement durable ».
Pour LA VOIX DU PEUPLE, le forum sur la décentralisation est une autre preuve de la bonne foi du gouvernement togolais décidé en dépit des blocages des partis d’opposition à jeter dans la concorde, les véritables bases de la réconciliation et donner à notre pays, les structures susceptibles de déclencher véritablement la démocratie à la base, le gouvernement effectif du peuple par le peuple et pour le peuple.
ECHOS D’AFRIQUE estime pour sa part que l’atelier national sur la décentralisation qui vient de s’ouvrir à Lomé est un « test pour le renforcement de la démocratie à la base au Togo ». Il s’en réjouit tout en espérant que la tenue de cet atelier sera un signal fort pour la réouverture complète des « vannes de l’UE à notre pays ». L’hebdomadaire dénonce enfin, les « manœuvres que mènent les leaders de l’opposition pour entretenir la crise qu’ils ont fait germer dans le pays, malgré les cris de détresse du peuple qui en fait les frais ».
Les journaux reviennent également sur les incidents survenus le week end à Hambourg en Allemagne, incidents au cours desquels, l’ex Premier ministre Agbéyomé Kodjo invité par le MO5 pour parler des violations de droits de l’Homme au Togo aurait été chahuté par des manifestants. ECHOS D’AFRIQUE écrit que Agbéyomé Kodjo s’est trouvé dans l’œil du cyclone à Hambourg et qu’il paie pour sa traîtrise à l’endroit du Chef de l’Etat. Qui sème le vent récolte la tempête, rappelle l’hebdomadaire.
LA VOIX DU PEUPLE renchérit en titre : « le peuple togolais plus que jamais décidé à en finir avec les saboteurs : Agbéyomé Kodjo sévèrement chahuté et humilié à Hambourg ». Que tous ceux qui projettent aussi de faire comme Agbéyomé s’attendent à rencontrer sur leurs passages tout le peuple togolais, prévient l’hebdomadaire.
Toujours au sujet de ces incidents, l’EVENEMENT titre : « manifestations de l’opposition à Hambourg : Agbéyomé Kodjo blessé à l’issue d’une violente perturbation ». Selon le plus grand quotidien local, HAMBURGER ABENDBALT et le journal DIE TAZ cités par l’EVENEMENT, « des partisans de EYADEMA se sont rassemblés dans le petit parc pendant la manifestation de l’opposition et ont attaqué ensuite ». Les « agresseurs » poursuit l’hebdomadaire, seraient donc « des partisans du pouvoir en place au Togo ».
LA TRIBUNE DU PEUPLE semble aussi voir derrière les incidents de Hambourg, la main du régime togolais. : « tout porte à croire que des gros bras ont été dépêchés pour l’occasion pour empêcher l’ancien "chouchou d’Eyadéma" de s’épancher dans ses diatribes dénonçant les "dérives monarcho-despotiques du régime" ».
TINGO TINGO aussi évoque les mêmes incidents tout en soulignant que « Agbéyomé Kodjo a été lapidé à Hambourg ». L’hebdomadaire explique aussi que les échauffourées de Hambourg sont le résultat de dissensions au sein de la diaspora togolaise en Allemagne avant de s’arrêter sur le parcours intellectuel et politique d’Agbéyomé Kodjo qu’il qualifie de traître.
La TRIBUNE DU PEUPLE annonce que le PM Koffi SAMA et une forte délégation sont depuis hier en Europe dans le cadre de l’ouverture du dialogue UE/TOGO prévu pour le 14 Avril. Le départ avancé de cette délégation laisse à penser que les messages venant de Bruxelles et qui indiquent que l’UE prévoyait d’opposer des exigences renforcées d’ouverture politique et de démocratisation aux pratiques de son partenaire togolais ont été bien reçus, écrit le journal qui relève que la composition même de la délégation, qui comprend les plus hauts cadres du régime, laisse à penser que le pouvoir togolais sent désormais que l’heure est grave. L’hebdomadaire déplore en outre la division persistante au sein de l’opposition qui n’arrive toujours pas à s’entendre sur une plate-forme commune avant d’aller aux prochaines consultations. A cette allure conclut le journal, elle risque « encore une fois de se prendre les pieds dans le tapis ».
ECHOS D’AFRIQUE appelle de son côté les acteurs politiques à faire preuve de réalisme au cours de ces consultations. Car, le Togo est arrivé au point culminant de sa misère. Il faut faire quelque chose.
Gilchrist Olympio, leader de l’UFC dans une interview accordée le 5 Avril dernier à RFI et reproduite par l’EVENEMENT, juge l’ouverture des prochaines consultations comme un pas très important et rappelle de nouveau ses propositions de sortie de crise à savoir, un gouvernement de transition qui aura pour responsabilité principale de préparer les élections législatives et présidentielles. Il rassure enfin que l’opposition ira à ses pourparlers unie : « nous sommes prêts à discuter, nous discuterons avec une seule voix, celle de toute l’opposition… ».
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