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Gigantesque marche de l'opposition à Lomé ce mardi, ponctuée de rituels vaudous aux différents carrefours

Togo - Societe
L'aspect spirituel s'installe confortablement dans la lutte de l'opposition contre la dictature togolaise. Ce mardi encore, premier jour d'une série de manifestations décisives annoncées par CST-ARC-EN-CIEL, la pratique des rituels ancestraux étaient au rendez-vous pour dénoncer la terreur du régime togolais. Plusieurs milliers de manifestants, habillés à dominance rouge et noir, ont sillonné les rues de la capitale avec dans les rangs les principaux leaders de l'opposition. Les femmes étaient en vedette.
Comme on pouvait s'y attendre suite au communiqué mensonger du colonel-ministre Yark Damehane, les abords du camp de la gendarmerie, où sont détenus arbitrairement la plupart des membres de l'opposition, ont été bouclés par un impressionnant dispositif policier. La présence massive des gendarmes n'a pas empêché les manifestants d'accomplir des rituels du culte vaudou aux différents carrefours de l'itinéraire. L'atmosphère était empreinte de spiritualité, a constaté un reporter du MO5-Togo.

Scènes quasi hystériques par moment, Chants mystiques, incantations et cérémonies vaudous alternent avec des slogans politiques de protestation contre le pouvoir de Faure Gnassingbé. Les manifestants dénoncent les assassinats politiques et réclament la libération rapide des détenus de l'opposition dans l'affaire des incendies de marchés. Sur des corps enduits de kaolins et drapés dans le rouge et noir, symbole de deuil et de colère, des herbes cultuelles telles que "Kpatima", "Agna", etc. sont exhibées.

Un fait émouvant de la manifestation: la présence des orphélines et de la veuve d'Etienne Yakanou parmi les manifestants.

La manifestation se poursuit près du Palais des Congrès-Place de l'Indépendance, avec les interventions des proches des victimes du pouvoir, ainsi que celles des responsables politiques du CST et de l'ARC-EN-CIEL.

A rappeler que non loin de là, au palais de justice de Lomé, un regroupement des étudiants qui réclamaient la libération de leurs camarades (4) jugés ce jour a été violemment dispersé.