De quoi s’agit-il ?
Depuis un moment, les coupures intempestives, des anomalies dont les consommateurs ne rêvaient plus reviennent avec force. A la direction générale de la nationale d’énergie, les explications données jusqu’ici pour camoufler le mal, ne suffisaient pas. L’institution dirigée par Gnandé Djeteli a pris alors l’initiative de mener «une analyse statistique, qui lui a permis de se rendre compte qu’il y a une nette augmentation du taux de fraudes au compteur par un grand nombre de sa clientele de particuliers et d’entreprises ». Et les chiffres sont effarants : 20 milliards de perte net par an pour la Ceet
soit le cout d’électrification d’environ 100 villages.
Ce qui est intéressant, c’est que, pour une fois dans l’histoire du Togo, une société étatique est arrivée à lever le voile sur des pratiques qui nuisent à tout le monde, mais surtout qui reviennent à
la charge du petit consommateur. Mais la grande question que l’on se pose, est de savoir comment en est-on arrivé là ? Quel est ce client qui peut facilement procéder à cette fraude sans la complicité des agents releveurs de la CEET ?
Bien, mais peut mieux faire
Quelques mois après sa prise de fonction à la tête de la nationale d’énergie, le nouveau Dg Gnandé Djeteli, ayant senti l’odeur des anomalies a procédé à une mutation des agents releveurs.
L’initiative a rencontré une forte résistance interne : des agents qui refusaient de changer de secteur et de hauts perchés qui avaient tout fait pour les protéger à dessein. En effet, l’initiative de la nouvelle équipe dirigeante a permis de découvrir que la Ceet est minée par des réseaux internes reliés à des réseaux de clients qui ensemble poncent silencieusement l’entreprise depuis toujours sans être pour le
moindre inquiété. Le système est simple, contre une enveloppe régulière de la part du client, l’agent releveur de la zone ne relève jamais ce que le client consomme réellement à la Ceet. En conséquence c’est la Ceet qui paie la différence pendant que le client et l’agent releveur font leur business. Le Directeur Djeteli et son adjoint Amouzou-Kpeto ont ouvert la boite à pandore et c’est ce qui aurait justifié les retards de facture au cours du premier trimestre 2012, mais on constate aujourd’hui que le mal est demeuré au point d’amener au communiquédu 22 avril 2013. Une question de pragmatisme et de réalisme
La Ceet doit revoir aujourd’hui la gestion qui est faite de ces agents releveurs en matière de rémunération.
Et c’est là encore l’eternel problème de salaire au Togo qui revient. Un travailleur mal rémunéré mais qui sait comment créer une marge de manœuvre pour pouvoir joindre les deux bouts, le pas de la fraude est vite franchi. Et c’est à ce problème qu’est confronté, la CEET. Le Direcetur Général Adjoint, Amouzou-Kpeto, contacté rassure qu’ils sont bien conscients de cet aspect du problème « mais quand nous parlons de fraude des gens hauts perchés même sont dedans et c’est à cout de millions qu’ils corrompent nos agents » a-t-il confié, ajoutant toutefois que, « chaque fois qu’un agent dénonce une fraude il est recompense». Toujours pour limiter la farude, la nationale d’energie électrique a renforcé la sensibilisation et la responsabilisation de ces agents chargés de la relève et de la facturation. Dans ce secteur le contrôle interne est également renforcé ainsi que le contrôle sur le terrain à l’endroit de certains clients et zones ciblés. Attention alors aux fraudeurs !
Pour autant, il est à faire remarquer que le phénomène de fraude de compteurs que dénonce aujourd’hui la Ceet est également dû aux tech-niques obsolètes utilises jusqu’ici dans la gestion de l’électricité. A l’ère des Technologies de l’Information et de Communication (TIC), la CEET peut facilement éviter les vols, les dysfonctionnements en modernisant la gestion des relevés de compteurs. La compagnie a annoncé l’idée de la Télé –relève, une piste sur laquelle, selon M. Amouzou Kpeto, sa compagnie serait aujourd’hui assez avancée. Mais elle couterait cher et la nationale d’énergie voudrait pour le moment la limiter aux grands consommateurs à savoir les industries, les hôtels, les cliniques, les supermarchés et autres. Mais alors quoique la Télé-relève soit couteuse, il s’impose que l’Etat soit sur fond propre ou avec l’appui des bailleurs permettent à la Ceet d’élargir ce nouveau dispositif à tout le réseau, si tant est que cela permettra d’éviter les fraudes et donc permettre à la Ceet d’aug-
menter ses recettes. Pour une récupération d’au moins 20 milliards par an, la nationale d’énergie électrique épongera vite sa dette sans que les prix du kw soit revue à la hausse.
Cette piste de la Télé-relève n’est point impossible puisque l’Etat à tout à y gagner. il suffit d’y mettre la bonne volonté.
Yao Legrand
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