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Le Togo ne fait pas honneur à son titre de membre de la Commission des droits de l'homme de l'ONU

 Franciscans International
A Non-Governmental Organization at the United Nations

Publié le 02 Février 2004

GENEVE — Franciscans International est depuis quelques années, une observatrice avertie de la situation des droits de l'homme au Togo. FI reste ainsi attentive et continue de faire part de ses préoccupations et bien évidemment de ses attentes. Elle nourrit l'espoir de voir ce pays libéré des violations des droits fondamentaux de la personne. Dans la présente mise à jour, vous trouverez :


Une analyse un coup de projecteur sur les élections présidentielles de juin 2003 en tant qu'événement majeur de l'année passée ;
Les discussions à venir entre l'Union Européenne et le gouvernement togolais ;
L'image dramatique du paysage social ;
L'épineux problème du trafic des enfants ;
Une invitation à témoigner votre solidarité aux Franciscains et au peuple togolais

La situation des droits de l'homme au Togo en 2003:
Projecteur sur les élections présidentielles de juin 2003


L'élection présidentielle en milieu d'année aura été l'événement majeur en 2003 au Togo. En effet, le 1er juin les Togolais se sont donnés rendez-vous pour avancer un peu plus sur la voix de la démocratie. Comme si l'histoire se répétait, les résultats des urnes n'ont malheureusement pas, une fois encore, après les élections présidentielles controversées de juillet 1998, combler les attentes des uns et des autres.
L'incompréhension au sein de l'opposition doublée de la ruse et des manoeuvres frauduleuses du pouvoir auront suffi pour faire reculer le Togo une fois encore. D'obstacle en obstacles, le gouvernement de Koffi Sama a mis tout en oeuvre pour parvenir à ces fins et, du coup, saper les espoirs de la population en mal de liberté.
Ensuite, les partenaires internationaux du Togo n'ont pas trouvé dans ces élections des gages sérieux pour la construction d'un Etat de droit. La preuve est l'isolement du Togo dans ses relations avec l'Union Européenne. Les manquements graves aux droits de l'homme demeurent entiers, le déficit démocratique reste non comblé et les engagements solennels du gouvernement pour des gestes forts et sincères envers les acteurs de la vie politique et la société civile non tenus et demeurent pour l'instant un leurre.
Les ballets diplomatiques des uns et des autres à Paris, Strasbourg, Bruxelles et Berlin en disent long sur le sentiment d'insatisfaction. Qui plus est, les massacres d'innocentes personnes, les bavures policières, les exactions, les violences lors de ces élections avant, pendant et après ces élections n'honorent guère le régime d'Eyadema.
Malmenés, ballottés entre un pouvoir qui ne veut que son maintien et une opposition sans stratégies politiques et en proie à des querelles de leadership, les togolais pâtissent du refus de l'alternance politique et d'une situation sociale des plus arides dans l'histoire du pays.
Cette situation interpelle le gouvernement à répondre efficacement aux attentes de la population. Pour cela, il faut passer de l'étape des discours à l'étape des actes. Il faut donc que :

les institutions démocratiques fonctionnement sans partie pris mais pour le bien de la démocratie ;
les aspirations du peuple fondent la politique qui doit être menée ; ce qui suppose que plus d'attention doit être prêtée à la société togolaise ;
les opinions contraires à celles du pouvoir ne soient plus considérées comme attentatoires à ses intérêts mais comme une véritable source d'enrichissement pour des discussions concertées ;
les libertés fondamentales garanties par la Constitution soient une réalité quotidienne des togolais et non une référence qui lui échappe encore ;
un exercice effectif du droit à la liberté d'opinion et d'expression dans la société togolaise qui se veut démocratique.
* 8 Janvier . Le Conseil intergouvernemental de l'Union Européenne (UE) a proposé aux Etats membres de l'Union d'engager avec le Togo des consultations au sujet du renforcement de la démocratie qui, faute de résultats, pourraient entraîner la prise de "mesures appropriées". « Nous demandons au gouvernement togolais d'engager un dialogue politique avec l'opposition de manière à consolider le processus démocratique », souligne Paul Nielson, le Commissaire européen chargé de la coopération internationale.
Seul le renforcement de la démocratie, à travers un véritable dialogue avec les différents partis de l'opposition et les représentants de la société civile promis par le gouvernement, peut éviter au Togo ces « mesures appropriées » contenues dans l'article 96 de l'Accord de Cotonou entre l'Union Européenne et les pays de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

Par ailleurs, le 22 janvier, La Commission Européenne a proposé au Conseil des Etats membres l'ouverture des consultations politiques avec le Togo. Bruxelles fait ce nouveau pas "afin de connaître les intentions du gouvernement togolais en vue de l'engagement d'un véritable dialogue avec les différents partis d'opposition à tous les niveaux de la société pour entreprendre un réel processus démocratique". Les centres de préoccupation de la Commission Européenne se concentrent sur trois points essentiels à savoir « la réinstauration totale de la démocratie, le respect des droits de l`homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté des médias ».
L'emphase de l'Union européenne sur l'accomplissement de gestes forts, sincères et vérifiables ne semble toutefois pas trouver un écho favorable car il apparaît que le gouvernement togolais continue à ignorer les motifs de son isolement avec son partenaire économique européen.
Le chef de délégation de la Commission européenne au Ghana, Stefan Frowein, avait déclaré le 29 janvier que si au sein de la Commission de l'UE le principe d'engager les consultations est acquis, il reste l'accord des Etats membres pour leur tenue. Le représentant européen avait dit en substance que ces consultations ne pourront avoir lieu « sans l'accord des Etats membres et la Commission ne peut pas agir sans l'avis favorable de ces derniers. Nous sommes tenus de respecter la décision politique de ces Etats ».

* 19 janvier. L'irrégularité des salaires, des allocations et des pensions rend précaire le climat social. Les choix politiques du gouvernement ignorent l'impact néfaste que produit le non paiement régulier des salaires et des pensions sur les ménages car les difficultés financières quoique réelles, ne justifient pas tout. De plus, la mort du syndicalisme au Togo, consécutive à la pression du gouvernement qui noyaute systématiquement les syndicats qui défendent réellement les intérêts des salariés et des retraités reste un problème majeur. Seuls les syndicats sous les ordres du gouvernement opèrent timidement. En principe, l'existence de syndicats libres pourrait donner plus de chance aux travailleurs pour défendre leurs droits conformément à l'article 39 de la Constitution. Malheureusement, le paysage du syndicalisme reste la chasse gardée du pouvoir. Il est donc à craindre que les discutions engagées avec le Premier ministre Koffi Sama en janvier 2004 sur les questions sociales ne donnent de résultats probants.

20 janvier. Le trafic des enfants, l'une des formes contemporaines d'esclavage, assume de proportions inquiétantes. La pauvreté fait le lit des réseaux de trafiquants qui profitent de cette vulnérabilité pour duper les parents souvent débordés par les charges familiales. Acheminés vers des pays tels que le Gabon et le Nigeria, en passant par le Bénin, ces enfants croupissent sous le poids du travail intense qui leur est imposé dans les plantations agricoles.

Il est urgent que le gouvernement togolais intensifie ses efforts pour traquer les réseaux surtout dans le Nord du pays et s'attaquer à la racine du problème qui réside dans les difficultés économiques qu'éprouvent les familles. Il est aussi recommandé d'adopter un plan régional qui définisse un cadre global de lutte contre le fléau. Ni les pays de départ ni les pays de destination moins encore ceux de transit ne devraient pas lésiner sur les moyens devant ce commerce illicite qui prive toute victime de sa dignité.

Témoignez votre solidarité à nos frères et soeurs qui sont au Togo

Franciscans International, préoccupée par les difficultés qu'endurent les Franciscains du Togo pour leur lutte du bien-être du peuple, leur exprime son soutien ainsi que son engagement à travailler pour la protection des droits de l'homme dans le pays.
FI renouvelle encore son appel pour vos messages d'amitié et de solidarité à nos frères et soeurs franciscains qui se trouvent au Togo où ils sont appelés à exercer leur ministère dans des conditions très difficiles, parfois dangereuses.
Merci de bien vouloir envoyer votre mot d'encouragement à leur intention et / ou de demander des informations supplémentaires à l'adresse suivante : [email protected]
Pour plus d'informations sur le Togo, veuillez consulter la section West Africa sur ce site web.