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Comment guérir de l’Incontinence urinaire ? Dr Magbenga Alanda donne ses conseils

Afrique - CHRONIQUE - Santé, sexualité
« L’incontinence urinaire n’est pas une maladie en soi, c’est un symptôme qui motive à rechercher des causes ailleurs… »
La honte est souvent à l’origine du refus de certaines personnes de dévoiler les symptômes qui apparaissent chez elles. Même reçus lors des consultations médicales, certains persistent dans cette posture. Ce qui parfois conduit à la complication des maux dont ces patients sont atteints. L’incontinence urinaire figure au registre de ces maladies dont on a du mal à parler.

Pour faire la lumière sur ces maladies dites de la « honte », l’Agence Afreepress a tendu son micro à Magbenga Alanda, Dr généraliste sur l’Incontinence urinaire. Quelles sont les causes de cette maladie ? Quelles sont les méthodes de sa prévention et de son traitement ? Telles sont entre autres, les préoccupations auxquelles ce médecin a bien voulu répondre.

Lire l’entretien.

Afreepress : Bonjour Docteur, qu’est-ce l’incontinence urinaire ?

Dr Magbenga : L’incontinence urinaire est l’émission ou la perte involontaire des urines par l’urètre en dehors des moments où l’on se rend aux toilettes. Elle se distingue des gouttes retardataires qui sortent après qu’on ait uriné et qui tachent souvent les sous-vêtements. Elle se distingue également des écoulements d’urine dus à des fistules.

Afreepress : À quel âge se manifeste une telle maladie chez l’Homme ?

Dr Magbenga : Elle survient à tous les âges : chez l’enfant, on l’appelle énurésie. Elle se manifeste également chez la femme et chez l’homme surtout au-delà de 50 ans.

Afreepress : Quelles sont véritablement les causes de cette affection ?

Dr Magbenga : L’incontinence urinaire n’est pas une maladie en soi, c’est un symptôme qui motive à rechercher des causes ailleurs. Les causes en général sont l’obésité, le tabagisme, l’âge avancé, la ménopause.

Chez la femme précisément, les anomalies de l’anatomie du petit bassin (vessie, utérus, rectum) notamment les malpositions des organes peuvent mettre la vessie sous pression et déclencher une incontinence. En outre, la vessie peut être le siège d’irritation comme dans les cas des tumeurs locales, d’infections urinaires. La vessie peut également être hyperexcitable en raison d’un obstacle en aval qui bloque l’écoulement de l’urine comme dans les cas de grosse prostate, de sténose de l’urètre. La vessie peut être affectée par la commande nerveuse comme dans les maladies neurologiques (accident vasculaire cérébral, Alzheimer, syndrome de parkinson, démences vasculaires, les maladies du bas de la colonne vertébrale).

Le sphincter urinaire peut être en cause par défaut de tonicité après par exemple une intervention chirurgicale au petit bassin (fibrome, césarienne, prostate, etc.… ). Le système musculaire aidant à la continence est mis à mal après des accouchements laborieux, des forceps chez la femme.

Les autres facteurs sont le diabète, la toux et la constipation chronique qui exercent une pression forte et permanente sur l’appareil vésicourinaire d’où son relâchement et l’incontinence. Les causes sont nombreuses, mais voilà les plus importantes.

Afreepress : Peut-il y avoir des complications ?

Dr Magbenga : L’incontinence urinaire n’étant pas en soi une maladie, ses complications sont liées à ses causes. Cependant, ce symptôme est particulièrement incommodant et peut avoir un retentissement psychologique en rendant difficiles les relations du sujet atteint avec son entourage. C’est bien souvent un symptôme difficile à avouer pour la plupart.

Afreepress : Peut-on en guérir de l’incontinence urinaire et comment ?

Dr Magbenga : Cela dépend du caractère curable ou non de ses causes.

Dans le cas des maladies neurologiques, on a recours à des mesures palliatives chirurgicales comme l’implantation de sphincter artificiel, de neuromodulateur pour la vessie hyperexcitable, de bandelette sous l’urètre.

Dans le cas des malpositions d’organes du petit bassin chez la femme, on pratique une chirurgie pour corriger l’anatomie de la région.

Par ailleurs, on peut administrer des médicaments pour réguler l’excitabilité de la vessie, ou encore faire de la kinésithérapie pour renforcer le tonus des muscles du périnée (l’entrecuisse) pour bloquer l’incontinence. Quant à la ménopause, on peut mettre un traitement hormonal de substitution. Quant à la prostate, on lui réserve soit un traitement médicamenteux ou une chirurgie.

Afreepress : Comment prévient-on cette affection ?

Dr Magbenga : Prévenir l’incontinence urinaire c’est éviter si possible ou du moins contrôler ses causes. C’est maitriser son poids, éviter l’alcool, le tabac, faire de l’exercice surtout chez les femmes pour accroitre le tonus de ses muscles pelviens.

C’est également contrôler ses tares : hypertension, diabète. C’est surveiller sa prostate à partir de 50 ans pour les hommes. C’est aussi traiter correctement ses infections génitales (gonococcie, etc.) et surtout avoir une bonne hygiène urinaire, c'est-à-dire boire assez d’eau et uriner dès qu’on en a envie pour éviter les infections urinaires dont les complications lointaines sont l’incontinence.

C’est également décompresser sa vessie en maitrisant sa toux ou sa constipation chronique qui finissent par user la stabilité de la vessie et du sphincter.

Propos recueillis par Bernard A.