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On ne fait pas de révolution en se mettant en position de victime, mais en affrontant le tyrant !

 BATIR LE TOGO après être arrivé à la conclusion que le régime de Lomé II étant fondamentalement inadapté aux principes de l’Etat de droit et de démocratie, a, il y a 6 mois, demandé aux partis d’opposition de ne pas aller aux élections car une dictaure qui rejette les règles de transparence (en modifiant la Constitution, le code électoral et la composition de la Commission électorale) n’organise pas des élections pour les perdre.

Outre les détails relatifs aux conditions troubles d’organisation du scrutin (des électeurs qui n’ont pas pu retirer leur carte, qui plus tard serviront à faire voter des non togolais « infiltrés » dans le pays… , l’impossibilité pour des candidats de battre campagne dans certaines régions ou de s’exprimer librement dans les médias publics alors que les médias privés ont été écartés comme support durant la campagne), après le scrutin, il a été relevé que des urnes bourrés ont été en toute quiétude acheminées vers les lieux de dépouillement et que l’accès de scrutateurs de certains candidats aux bureaux de vote a été « empêché ». Et toutes ces irrégularités aux fins de maintenir le Gal-président au pouvoir.
Quant aux membres de l’opposition dans la Commission électorale dite indépendante, leur silence éloquent, sur la préparation et le déroulement du scrutin, démontre à suffisance, le rôle de l’opposition : servir de caution de la « légitimation recherchée par le Général-Président».

I. L’incohérence voulue et entretenue par la classe politique togolaise : 6 mois d’illustration...
Devant l’Union Européenne, Mr Olympio propose « un dialogue inter togolais efficace… d’abroger les amendements…à la Constitution et au code électoral…, la constitution d’un gouvernement de transition et une retraite au Général».
En 1991, Mr Agboyibor conspué prônait le départ négocié du Gal-président… En 2003, Mr Olympio revient à cette proposition de gouvernement d’union et d’amnistie totale...
Ensuite, M. Olympio propose l’annulation des modifications constitutionnelles et électorales alors que la participation à l’élection du 1er juin entérine les modifications constitutionnelles et électorales adoptées en 2002.

Enfin en proposant un dialogue, il s’agit d’un futur nouvel accord à négocier. Donc, l’enterrement définitif de l’ACL. Et si Lomé II accepte cette proposition,… quitte à provoquer de nouvelles législatives, Mr Olympio est-il prêt à devenir chef de gouvernement ou président de la Chambre avec Eyadèma ? En tout cas sur ce point, M. Olympio rejoint Mrs Kodjo avec son « Marcoussis préventif… », Gnininvi qui (Le Tambour du 20/06/03), déclare que… « cette question (de la victoire d´Eyadéma, ndlr) mérite d´être préalablement tranchée afin que le fameux gouvernement d´union nationale soit fait autour du vrai vainqueur ». Autrement dit, nous sommes partant pour un nouvel accord et, Mr Agboyibo qui affirme : «Je demeure convaincu qu’il va de l’intérêt du pays que l’on amène politiquement Eyadéma à se retirer… » (togoforum.com).

Autre avatar, au lendemain du 1er juin 2003, des appels sont lancés pour la tenue de nouvelles élections. Puis ont lieu des proclamations de résultats par chaque candidat parallèlement à ceux du Conel qui annonce des résultats (Akitani 36,31% - Péré 22,96 % - Eyadèma 22,77%) différents de ceux de l’Ufc (Akitani 70,77% - Eyadèma 10,22% - Péré 8,57%), eux-mêmes différents de ceux du Car (Akitani 54 ,80% - Agboyibor 13,46% - Péré 12,20 %) et de la Ceni (Eyadèma 57% - Akitani 36%…). Dès ce moment, nul ne su alors sur quelle base, mobiliser la « fameuse communauté internationale » chère à notre opposition? Aujourd’hui, M. Olympio désigne le Gal-président, Président, au mépris des résultats de son propre parti à moins que ce ne soit par souci « d’ouverture et de bonne volonté ».

Tout acteur politique sait que pour mettre fin à une dictature, il faut mobiliser les populations. Au Togo, les efforts sont plutôt orientés vers la « communauté internationale ». Et mise à part une frange de la jeunesse, nul dans l’opposition n’arrive à déclarer : Eyadèma a usurpé et confisqué le pouvoir, nous ne le reconnaissons plus comme président et ne négocierons plus avec lui. Nous vous demandons (l’UE, l’ONU…) de le bannir sinon, vous endosserez la responsabilité du chaos qui surgira du cas togolais. Naiveté, amateurisme, incompétence ou incapacité ? Non, il s’agit d’une manœuvre savamment organisée et gérée par l’opposition.
Eyadema est proclamé vainqueur après des fraudes car si on triche, c'est pour gagner. Et s’il y a eu triche, toute l’élection doit être rejetée. Dans le cas contraire, il faut avoir le courage d’en accepter les résultats. Mais proclamer des résultats parallèles, c’est accepter le principe de la régularité du scrutin.

Nul ne peut prétendre superviser des élections organisées par une dictature avec un organe indépendant de la société civile, le Conel, alors que les partis, seuls acteurs officiels ne reconnaissent pas cet organe qui n’a pas été associé au processus électoral. Constat qui relance un débat de fond que les togolais occultent régulièrement : peut-on venir à bout d’une dictature avec des méthodes et principes de démocraties confirmées ? Et enfin pourquoi avoir attendu 6 mois pour faire une proposition que chacun souhaitait si on sait que De Villepin avait soumis cette proposition dès 2002?

II. Les raisons profondes de l’inaction des responsables de l’opposition classique

Les échecs successifs de la classe politique togolaise sont plus à aborder sous l’angle de l’inaction que de l’incompétence ou de la faiblesse. Lorsqu’on a 20 millions par tête de pipe à perdre en caution tout en sachant que l’on ne remportera pas le scrutin, il ne peut s’agir de faiblesse. Le minimum de détermination motivera à affecter cette somme à une mobilisation contre Lomé II plutôt que de la perdre. C’est comme si vos enfants, faute de soins, etaient malades et que vous organisiez une grande fête, sacrifiant ainsi la santé de votre progéniture.

La volonté de l’opposition n’a jamais été de combattre Lomé II. Il faut reconnaître que la lutte ouverte contre le régime Eyadèma a été l’œuvre de la jeunesse. La fronde du 05 octobre 1990 et l’insurrection du 12 mars 1991 devant conduire à la Conférence sont l’œuvre de la jeunesse. Pas des partis politiques. Les mouvements de jeunesse vont après se muer en force politique au sein des partis ou d’une opposition armée (Là aussi, il n’y avait pas l’ombre d’un parti).

- Par contre, les partis ont tôt fait d’influencer et de téléguider les actions de la jeunesse. Au Togo d’abord et aujourd’hui au sein de la diaspora, tout ce que les partis sont incapables de faire, ils s’évertuent à empêcher d’autres de réussir, pour peu qu’ils ne peuvent controler cette « action ». Tant au Togo qu’à l’étranger, tout comme Lomé II, ils ont des hommes liges, ces jeunes à qui ils ont promis monts et merveilles en cas de victoire, qu’ils ont aidé à quitter le Togo et qui excellent dans l’art de « torpiller » toute initiative qu’ils ne contrôlent pas. Eyadèma décidément n’a rien inventé.

Cette allégeance des mouvements de jeunes aux partis politiques reste le 1er écueil à la réussite de toute action contre la dictature. L’exemple du Collectif des étudiants qui déclencha le processus de démocratisation en 1991 illustre cette approche (cf : Que reste –il du soulèvement populaire du 05 octobre ? Marc Satchivi, www.diastode.org). L’inféodation inconditionnée aux partis sape les initiatives. Dernier exemple, la démission du président canadien de la Diastode au Canada.

- L’approche de la résolution du problème togolais ne se fait pas en terme de rapport de force mais, en terme de rapport victime/bourreau.

- Le 3ème écueil est cette propension des responsables politiques qui affirment, la main sur le cœur vouloir évincer « la plus vieille dictature du continent » mais, s’associent au pillage du pays.

Au moment où tous s’accordent que le Togo est en faillite, que Lomé II a vidé les caisses de l’Etat par un système de racket (Cf : Togo, les acteurs politiques et le système, Comi Toulabor, www.letogolais.com), que la gestion du pays demeure une affaire personnelle de Lomé II, un responsable de l’UDS, parti d’opposition, arrive à obtenir le marché d’informatisation de l’administration… un autre de l’UFC obtient le marché de commercialisation du coton…un autre du PDR obtient le marché de rénovation du Palais des Congrès, sans compter ce neveu d’un responsable de la CDPA (qui a mis son parc auto à la disposition de son oncle…), qui ne paie jamais d’impôts et qui affirme que ces relations lui permettent tout au Togo. Si on tient compte du fait que le Gal-président organise la « mafia togolaise » et est à son sommet (cf : Il est temps d’espérer, Kodjo Agbéyomè), on conviendra alors que ces « prébendes » sont obtenues avec l’assentiment de Lomé II.

La cause profonde des échecs voulus, sont dans les intérêts divergents de la masse et de leurs pseudo représentants. Et c’est ce que nous nous efforcerons de démontrer prochainement. (A suivre…) - Le Secrétaraire général