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.Net avance masqué

CHRONIQUE - Technologie
Ludovic Arbelet, 01 Informatique, le 30/10/2003 à 07h00


Janvier 2003. Christophe Aulnette, le patron de Microsoft France, fait un point presse où il commente les résultats mondiaux de son entreprise. Enorme surprise : à aucun moment il ne prononce le mot .Net.

Pourtant, durant les deux années précédentes, l'éditeur de Windows n'a eu que ce mot à la bouche. Il nous a présenté .Net comme une fondation technologique devant développer ses tentacules à tous les niveaux de l'informatique : sur notre poste de travail, aussi bien sur les PC que sur les PDA, dans les serveurs et aussi dans des logiciels qu'il compte saucissonner en tant que services applicatifs, qu'il appelle .Net My Services.

S'agit-il d'un oubli ? Certainement pas. Il s'agit bel et bien d'un acte volontaire, symptomatique du grand virage amorcé par l'éditeur dans sa stratégie de marque autour de .Net.

Première raison : à l'heure ou il annonce .Net, au cours de l'été 2000, on est en pleine euphorie Internet. Dans sa stratégie de marque, l'éditeur a tout prévu, sauf l'éclatement de la bulle. Qui arrive deux ans plus tard. Dans ces conditions, son nouveau « bébé » ne peut plus porter le lourd fardeau d'un nom qui résonne comme l'échec du secteur informatique. Un problème d'autant plus gênant quand on est le premier éditeur de logiciels au monde.

Deuxième raison : le mot .Net a semé le trouble, car l'éditeur choisit de commercialiser certains de ses produits sous ce nom, à l'exemple de la pierre angulaire de sa nouvelle marque, la solution de développement Visual Studio .Net, alors que d'autres produits en sont dépourvus. Du coup, les utilisateurs estiment que la maison .Net n'est pas complète, car il lui manque une partie de ses fondations.

L'exemple le plus frappant de l'embarras de l'éditeur dans sa stratégie de marque est celui du nouveau système d'exploitation pour serveurs : à quatre reprises, il change d'état civil.

En avril 2001, Microsoft le baptise Windows 2002 Server. Deux mois plus tard, il change d'avis et l'appelle Windows .Net Server. En août 2002, il le renomme Windows .Net Server 2003, pour, in fine, décider, en janvier 2003, de le rebaptiser Windows Server 2003.

De même, il avait l'intention d'appeler sa nouvelle suite bureautique Office .Net. Résultat : elle s'appelle... Office 2003.

Mais que l'on ne s'y trompe pas : même si .Net est moins présent dans nos esprits, il est loin d'avoir disparu de celui de l'éditeur. Windows Server 2003 dispose bien de cette technologie. Microsoft est même en train d'en concocter une déclinaison pour les entreprises de taille moyenne. Pour l'instant, même si ce n'est qu'un produit en phase de développement, il s'appelle Microsoft Business Framework.

Quant aux .Net My Services, Microsoft n'a pas abandonné son projet initial. Il retente timidement le coup en commercialisant son système de conférence web, Live Meeting, sous la forme d'un service hébergé et payable à l'usage. Bref, une tentative cachée de relancer les .Net My services.

Jusqu'à quand va durer cette valse-hésitation de l'éditeur ? Entre les produits qui perdent leur appellation .Net, ceux qui s'appellent .Net et ceux qui implémentent la technologie .Net sans en porter l'appellation, on a nettement l'impression que Microsoft ne sait plus sur quel pied danser ! Et on a le sentiment d'être pris pour des potiches, qui doivent attendre qu'on leur dise comment et avec qui elles devront danser ! Et si, à force, on n'avait plus envie de danser ?