Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 9:56:28 PM Jeudi, 25 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


L'impasse politique au Togo

Religion

L’élection présidentielle du 1er juin 2003 n’a pas permis de mettre fin au régime Eyadema. L’opposition avait délibérément entretenu l’illusion qu’il suffisait à la population de se rendre massivement aux urnes, laissant croire qu’un vote massif des Togolais serait fatal à Eyadema et permettrait l’instauration de la démocratie dans notre pays.

En présentant chacun sa candidature à ces élections c’est-à-dire en participant en rangs dispersés, les leaders de ces partis savaient pourtant bien qu’ils ne donnaient aucune chance à l’opposition de battre Eyadema.

Le drame c’est que l’opposition n’a prévu aucune solution de rechange en cas de défaite. Jusqu’au bout on a laissé croire à une stratégie électorale et de sécurité pour calmer les inquiétudes de la population et promis qu’au dernier moment une candidature unique sera dégagée. Mais la réalité a été douloureuse et lamentable. Aujourd’hui, les jeux sont faits. Eyadema a réussi à se faire réélire, certes de façon controversée, mais il a sauvé son fauteuil comme toujours. Pour lui, c’est ce qui compte le plus.

Comme il l’a annoncé pendant la campagne électorale, il a appelé à la formation d’un gouvernement d’union.

Le comble c’est qu’il n’a rien fait pour inciter ses adversaires à accepter sa proposition. Il a parlé d’une main tendue que personne n’a vue.

Et naturellement, comme il fallait s’y attendre, tous les partis de l’opposition, du moins ceux qui ont participé à l’élection présidentielle, ont décliné l’offre.

Entre temps, l’Union Européenne a émis des réserves sur la crédibilité de l’élection et maintenu le statu quo. Que faire? Il ne reste plus au RPT qu’à former un gouvernement composé d’hommes nouveaux, des hommes qui ont de l’ambition pour le pays et qui ont besoin de faire leur preuve. Malheureusement ce gouvernement tarde à venir et les maux qui assaillent les Togolais, loin de se résorber, s’aggravent.

Que dire? Nombre d’observateurs se perdent en conjectures. On se pose des questions sans réponse sur le Gouvernement d’union. Au Togo, la règle veut qu’on abandonne la proie pour l’ombre. Le Gouvernement d’union est devenu le principal sujet d’actualité politique.

Nous avons écrit dans nos colonnes que le Gouvernement d’union n’est pas une panacée à la crise et que le Président Eyadema doit se faire une raison.

En démocratie, on ne fait un gouvernement d’union qu’avec des adversaires avec lesquels on partage les mêmes visions ou tout au moins avec lesquels on peut momentanément cheminé ensemble dans l’intérêt supérieur de la nation en faisant de part et d’autre des concessions.

L’impasse politique au Togo est une évidence que personne ne peut nier. Et cette situation voulue par la classe politique peut servir de ferment à toutes les aventures.

Il est donc urgent de prendre des initiatives afin de permettre une évolution maîtrisée de la situation politique.

Il est vain de croire que le pourrissement soit la porte de sortie idéale d’une crise qui n’a fait que trop durer.

A défaut du gouvernement d’union, le Président doit former un gouvernement de combat dont l’objectif sera de remettre le pays sur les rails sur le plan économique, social, culturel. Nous ne voulons préjuger de rien. Nous savons que tous les jours qui passent marquent un recul, nous poussent vers le bas et qu’il faut se presser d’agir.

En tout état de cause, un gouvernement d’union, dans les circonstances actuelles, ne peut être qu’un vœu pieux, un REVE.

Rodrigue