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Hérédité du diabète

CHRONIQUE - Santé, sexualité

Le diabète primitif est-il une affection héréditaire du métabolisme ? Pour plusieurs raisons on serait tenté de répondre par l'affirmative

Quelles sont les preuves fournies en faveur de l'hérédité du diabète ?
Le caractère familial de la maladie - Reconnu de longue date, il a fait l'objet d'études de plusieurs auteurs.. Pincus en particulier, en 1983 a montré que la fréquence du diabète, dans les familles de diabète est statistiquement significative. Cette fréquence est de 6,7 % contre 1,23 % dans la population "normale".
C'est P. WRITE qui a montré que chez les jumeaux dont l'un était diabétique, on trouvait une certaine concordance - c'est à dire la présence d'un autre jumeau diabétique dans 48,5 % des paires de jumeaux homozygotes et 3,2 % seulement chez les jumeaux hétérozygotes.
H. T. BERG et UMBER non seulement confirment les données précédentes, mais prouvent que la concordance notée plus haut chez les jumeaux homozygotes était encore plus élevée si l'étude, ne se limitant pas seulement au tableau clinique de diabète, embrassait la tolérance au glucose.
Bien plus, la concordance évolue sensiblement avec l'âge. Ainsi après 43 ans, tous les jumeaux homologues étudiés étaient, selon BERG, concordants.

Preuve de l'hyperglycémie provoquée
Taton et Coll ont porté leur étude sur trois groupes normoglycémiques mais différenciés selon les critères suivants :
1er groupe : 83 sujets dont les 2 parents ou un (jumeau homozygote) étaient diabétiques.
2ème groupe : 51 sujets ayant des diabétiques dans leur famille.
3 ème groupe : 11 sujets ne présentant aucun antécédent familial diabétique.
L'épreuve d'hyperglycémie provoquée par voie orale a montré au bout de 60, 90, et 120 minutes des valeurs supérieures dans les 2 premiers groupes ( respectivement k : 1,65 et k : 1,71) que dans le troisième ( k : 2,28).

Cette hérédité serait -elle du type
- mode dominant avec faible pénétrance du gène
- mode récessif ?
En faveur d'une hérédité de type récessif on pourrait invoquer quelques éléments :
a) - la survenue très irrégulière du diabète dabs une famille.
b) - la possibilité d'absence de diabète ( qui " saute " plusieurs générations)
c) - la survenue du diabète dans la descendance de deux sujets indemnes de diabète clinique.
d) - la fréquence liée à la consanguinité.

Néanmoins la fréquence du diabète chez les jumeaux univitellins ou chez la descendance directe de parents tarés, donc homozygotes, ne se fait pas à 100 % mais seulement chez 20% des homozygotes.

On aurait pu admettre sur cette base clinique l'hypothèse d'un gène à pénétrance faible. Mais les études portant sur la tolérance du glucose comme celle de TALON montrent que si la tare s'exprime cliniquement chez 20 % seulement des homozygotes, les 80 % restants présentent des perturbations mineures de la tolérance glucidique.

Force est donc d'envisager que L'expression complète du gène diabétique nécessite la présence d'un ou de plusieurs facteurs associés. En l'absence de ce facteur ou de ces facteurs la tare se révèle seulement infra-cliniquement par un tableau de pré-diabète ou diabète latent avec perturbation des épreuves glucidiques.

Rôle des facteurs associés
La présence du gène diabétique est nécessaire mais non suffisante car l'intervention de facteurs déclenchants est aussi nécessaire. La nature de ces facteurs est très variée:

Certains sont exogènes : Infection - Stress (série d'agressions physiques ou psychiques)

D'autres facteurs sont endogènes, en particulier les facteurs endocriniens :

L''hormone de croissance hypophysaire - "hormone diabétogène ", facteur de sécrétion d'insuline dont un excès peut entraîner un épuisement brutal du système insulinaire (raison pour laquelle on observe une recrudescence du diabète en période pré - pubertaire) période de croissance accélérée.

Pendant la grossesse, l'augmentation de sécrétions d'hormones de croissance, de glucocorticoïde et d'hormones lactogéniques sensibilise le sujet à la manifestation de la tare et précipite l'évolution par épuisement insulaire.

La grossesse s'accompagne ainsi d'une diminution de la tolérance glucidique et l'extériorisation d'un diabète. Celui-ci heureusement est souvent transitoire et les troubles disparaissent à la fin de la grossesse.

Les facteurs nutritionnels et d'obésité contribuent à la manifestation du diabète. L'obésité crée des conditions favorables par le surmenage prolongé du système insulaire.

Le rôle de la Synalbumine
C'est un facteur présent dans le plasma de certains sujets et résulterait de la copulation de l'insuline avec une albumine. Du fait de son analogie avec l'insuline, elle entre en compétition avec elle, inhibe son action spécifique sur le transport du glucose au niveau de la membrane des cellules musculaires sans affecter, mais au contraire en augmentant l'action de l'insuline sur la cellule adipeuse.
Cette synalbumine se retrouve non seulement chez les diabétiques pléthoriques mais aussi dans de nombreux cas d'obésité et d'affection vasculaires dégénératives (l'infarctus du myocarde en particulier).

L'aptitude à synthétiser la Synalbumlne est transmise héréditairement
VALLENCE-OVEN, après étude sur 61 sujets suggèrent que la transmission de cette tare s'effectue selon le mode dominant. Ce caractère peut se trouver chez les non diabétiques. Il semble que la conjonction du caractère Synalbumine positif et du caractère diabétique à l'état homozygote se traduit par un diabète.

Un deuxième facteur génétique
Le facteur d'utilisation de l'insuline par le muscle.

Lorsque le sérum provient de sujets ayant des diabétiques dans leur famille ou de diabétiques eux- mêmes, l'étude IN VITRO montre que la consommation d'insuline subit un ralentissement d'autant plus important que la parenté du sujet donneur de sérum avec un diabétique est plus proche. Ce facteur sérique dépend d'un gène qui serait transmis selon le mode récessif mais qui parait indépendant du gène diabétique.

Conclusion
La conception du déterminisme génétique du diabète est riche de conséquences. Le fait que le diabète primitif constitue une affection héréditaire débouche sur une conduite pratique : la possibilité d'une détection précoce de la maladie à un stade de pré-diabète ou de diabète latent.

Cette notion de pré-diabète implique de rechercher systématiquement, en s'appuyant sur les antécédents familiaux et sur les altérations infra-cliniques du métabolisme glucique, les sujets susceptibles de développer ultérieurement un diabète.

Cette attitude laisse espérer un traitement préventif empêchant l'extériorisation ultérieure du diabète.

Dr Papa Soulèye NDIAYE

En partenariat avec Caducee

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