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Election présidentielle au Togo.

Religion
L’une des conséquences de la présidentielle du 1er juin 2003 est désormais connue.

On l’attendait, parce que d’elle, dépend l’évolution future de la situation politique dans notre pays. Il s’agit, en fait, de la décision de l’Union Européenne de rétablir ou pas la coopération pleine et entière avec le Togo.

Désormais c’est chose faite. Le 04 juillet courant, après moult tractations et de laborieux débats, une déclaration de la Présidence au nom de l’Union Européenne sur l’élection présidentielle au Togo a été rendue publique. Voici, pour nos lecteurs, le texte intégral de cette déclaration :

« Déclaration de la présidence au nom de l’Union Européenne sur l’élection présidentielle au Togo

L’Union européenne prend acte de la proclamation des résultats officiels par la Cour Constitutionnelle du Togo, selon laquelle M. Gnassingbé Eyadema a été élu président de la République du Togo lors du scrutin du 1er juin dernier. L’Union européenne rappelle sa déclaration du 12 février, par laquelle elle demandait aux autorités togolaises de garantir un scrutin libre et transparent, de manière à promouvoir le processus démocratique au Togo, dans l’esprit de l’accord cadre de Lomé de 1999 qui prévoyait, entre autres, que le Président Eyadema ne solliciterait pas un troisième mandat.

L’Union européenne exprime sa vive préoccupation concernant les incidents intervenus avant, pendant et après ladite élection et en particulier :

- les restrictions imposées à l’opposition, sous forme de déqualifications, d’harcèlements et d’interpellations

- les entraves à la liberté d’expression

- le refus d’accès pour certains aux listes électorales

- les incidents de retraits des cartes d’électeurs et les cas de fermeture des bureaux de votes, qui ont empêché de nombreux togolais de s’exprimer.

- Les difficultés de collecte et de transmission des résultats par les commissions électorales locales.

- Les violents affrontements des membres de l’opposition après l’élection.

L’Union européenne appelle l’ensemble des forces politiques togolaises à préserver la légalité et la paix civile au Togo.

L’Union européenne voit la situation après l’élection présidentielle au Togo avec préoccupation. Elle appelle le gouvernement à s’engager à un dialogue politique intertogolais efficace. Conformément à ce qu’a annoncé le président togolais, l’Union européenne sera très attentive à la mise en œuvre, par les autorités togolaises, d’une véritable politique d’ouverture à l’ensemble de l’opposition afin de tenir compte des critères de bonne gouvernance exigés par l’Union africaine et le NEPAD.

Chypre, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République slovaque et la Slovénie, pays adhérents, la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie, pays associés, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège pays de l’AELE membres de l’Espace économique européen, se rallient à cette déclaration.

Bruxelles, le 04 juillet 2003 comme on peut le constater, le texte, en dépit des précautions diplomatiques, maintient le statu quo et n’adhère pas à la proposition du Président Français M. Jacques Chirac, celle de la reprise immédiate de la coopération.

En revanche, fidèle à sa stratégie de conditionnalités, l’Union Européenne met les autorités au pied du mur en les invitant à renouer le dialogue avec l’opposition et l’associer à la gestion du pays. Il est donc clair que la balle est dans la camp du pouvoir.

La première leçon qu’il faut tirer, c’est que la politique de la fuite en avant n’a pas payé et que le président Eyadema dont l’Union Européenne a pris acte de la réélection, doit changer son fusil d’épaule. Car, en réalité, si dans les mois à venir, le problème de la reprise de la coopération n’a pas trouvé de solutions, on peut alors parler d’échec personnel du Chef de l’Etat.

En effet, le Président Eyadema ne peut pas relever le défi du développement en maintenant le Togo dans le ghetto. Et le Togo n’est pas le seul pays frappé par des mesures de ce genre. Ailleurs, on a réussi à faire sauter le verrou.

A priori, l’Union Européenne n’a pas encore fermé la porte et il suffit que le Gouvernement togolais fasse le bon geste dans le bon sens pour que la situation se décante.

Pour notre part, le maintien du statu quo n’est pas une surprise. Elle est même prévisible. Nous l’avions déjà écrit. Le cas togolais, puisque c’en est un, est caricatural et, à moins de se discréditer aux yeux de la Communauté Internationale, Bruxelles ne saurait atténuer sa position si le Togo au lieu de faire le premier pas mais s’obstine à marginaliser l’opposition et à recourir à des replâtrages pour sauver les apparences.

C’est la moment de le dire. Le Président Eyadema, homme politique que nous avions tous considéré comme fini, se trouve aujourd’hui paradoxalement être la pierre angulaire de l’édifice Togo.

Il lui appartient, à lui seul, d’assumer devant l’histoire, la responsabilité de l’avenir de notre patrie. Se ce qu’il fera aujourd’hui et maintenant, dépendra tout le reste.

L’heure n’est plus aux atermoiements. Le Président Eyadema et les siens doivent savoir que le temps est désormais leur pire ennemi, Eyadema a eu tout le temps pour faire ce qu’il doit faire. Les cinq prochaines années qui l’attendent ne ressembleront pas aux années passées pour la simple raison que le monde autour de nous évolue et que nous ne saurions trop longtemps restés en marge du mouvement. Nous rappelons cette pensée d’un grand philosophe français : « L’homme n’a point de port. Le temps n’a point de rive. Il coule et nous passons. »

Au rythme où vont les choses, il faut éviter de faire de la sphère politique une peau de chagrin, autrement le hasard de la vie risque de transformer, à son tour, le régime Eyadema en victime de la transparence et alors, on comprendra que les pompiers peuvent devenir des incendiaires.

Rodrigue