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Scrutin présidentiel: 'nous allons au devant de manipulations' (Edem Kodjo)

LOME, 30 avr (AFP) - 21h05 - Edem Kodjo, ancien Premier ministre et ancien secrétaire général de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), candidat de la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP, opposition) à l'élection présidentielle du 1er juin prochain au Togo, s'attend à des manipulations lors du scrutin. Mais il estime que l'opposition togolaise doit y participer, même si elle n'arrive pas à s'accorder sur un candidat unique.


Question: La Coalition des Forces Démocratiques (CFD), alliance de huit partis d'opposition à laquelle vous appartenez, n'a pas réussi à désigner un candidat unique pour l'élection présidentielle, malgré des mois de tractations. Aujourd'hui, chaque parti présente son candidat et l'opposition va aux urnes en ordre dispersé. Est-ce déjà l'éclatement de la CFD?



Réponse: "Non, il n'y a pas éclatement de la CFD, dans la mesure où une autre rencontre est prévue vendredi prochain. La CFD, par mesure de précaution, a autorisé ceux qui veulent à aller à l'élection à déposer leur candidature et c'est ce que nous avons fait. Nous avons convenu que nous continuerions à négocier pour que des désistements puissent s'opérer. La Cour constitutionnelle prend huit à dix jours pour décider de la validité des différentes candidatures reçues. C'est un délai supplémentaire que la CFD mettra à profit pour continuer les consultations en vue d'aboutir à cette candidature unique."



Q: Beaucoup pensent que les conditions ne sont pas réunies pour un scrutin transparent, en raison des récentes modifications apportées à la constitution et au code électoral. Etes-vous de leur avis?



R: "En allant à ces élections, nous savions que les conditions ne seraient pas idéales, que nous allons au devant de manipulations. Mais nous avons décidé en notre âme et conscience de ne plus laisser quelqu'un se faire élire dans un fauteuil, comme c'est devenu l'habitude dans ce pays. Si nous arrivons à transcender les petites difficultés et à désigner le candidat unique crédible, alors le peuple se mobilisera comme un seul homme pour voter. On a beau tricher, il en restera toujours quelque chose."



Q: Le Togo traverse depuis plus d'une dizaine d'années, une situation économique difficile. Depuis 1993, l'Union Européenne, ainsi que plusieurs pays occidentaux ont suspendu leur coopération. Quelle analyse faites-vous de l'économie nationale, après 36 ans de pouvoir du général Gnassingbé Eyadéma?



R: "La situation économique du Togo est catastrophique, c'est le moins qu'on puisse dire. Le revenu par habitant n'a pas progressé, les principaux agrégats n'ont pas évolué, de même que les données de base de l'économie nationale. La situation en Côte d'Ivoire a permis au port de Lomé d'obtenir quelques résultats positifs, mais dans l'ensemble, la situation économique est loin d'être bonne. Lorsque j'étais Premier ministre (sous la cohabitation, ndlr), les salaires étaient assurés, les bourses payées, etc. Mais tous ces efforts sont partis en fumée quand j'ai quitté la Primature. Personne ne s'en réjouit. Le travail à faire sera considérable".