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Me ABI du PSR apporte sa contribution

Religion
La transition, un passage obligé vers la démocratie
Il n’est un secret pour personne que le débat sur l’avenir de notre pays bat actuellement son plein dans tous les compartiments de notre société.

C’est dans cette optique que Me ABI Tchessa, Secrétaire Général du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) a fait parvenir à notre rédaction la contribution que voici et que nous nous faisons le devoir de verser au dossier. Les idées développées de cette analyse mérite, à notre avis, d’être prises au sérieux par les uns et les autres.

Nous sommes persuadés qu’elles serviront d’aiguillon à une sortie de crise.
La transition un passage obligé vers la démocratie
Le président de la République est le premier personnage de la Nation. C’est la logique de la Constitution de la IVème République du 14 octobre 1992 et la volonté des Togolais qui a été exprimée à travers l’adoption de cette constitution. Il concentre entre ses mains l’essentiel des pouvoirs et à une influence déterminante sur le fonctionnement de l’Etat et de ses institutions.
L’élection présidentielle est donc l’événement le plus important de la vie de notre démocratie. Elle se fait au suffrage universel direct des Togolais. En principe, elle devait structurer notre démocratie en la consolidant.

Depuis l’adoption de la constitution de la IVème République, deux élections présidentielles sont intervenues en 1993 et en 1998. Ces élections ont été contactées. Il en est résulté une crise socio-politique la plus grave et la plus longue de l’histoire de notre pays.
L’Accord Cadre Lomé (ACL) signé en juillet 1999 sous le parrainage de la communauté internationale (Union Européenne et Organisation Internationale de la Francophonie) avait pour vocation de régler les différends politiques entre le régime et l’opposition nés des élections successives contestées en créant les conditions d’élections consensuelles, libres et démocratiques.
Mais le régime a parjuré l’Accord-Cadre de Lomé par :
L’organisation des élection législatives anticipées unilatéralement,
La modification de la constitution par l’Assemblée issue de ces élections unilatérales.

La modifications unilatérale du code électoral consensuel par la même assemblée
Ceux qui redoutaient que le régime modifie les textes pour s’assurer le maintien définitif au pouvoir sont réconfortés dans leur pressentiment. Le régime affirme volontiers que le pouvoir lui appartient en propre, qu’il est d’essence divine
Que vaut alors une élection présidentielle pour lui ? Que vaut une élection au cours de laquelle certains adversaires semblent être exclus ? Que vaut une élection dont les résultats sont connus d’avance ?

Le régime voulait écarter l’opposition des consultations électorales en la décourageant par une série de mesure législatives défavorables à celle-ci. Mais c’est sans succès car toute l’opposition entend participer au scrutin présidentiel de cette année pour offrir au pays la possibilité de changement.
D’ores et déjà les significations de cette élection, en dépit de nombreuses atteintes portées par le régime à sa crédibilité, ne manquent pas. C’est la première élection du Président de la République du XXIème siècle. L’élection revêtira d’autant plus d’importance qu’elle permettra à coup sûr la dissolution de l’Assemblé Nationale illégale issue du scrutin du 27 octobre et l’organisation d’un nouveau scrutin dans la foulée de cette élection présidentielle. En outre, l’élection pourra permettre la reprise de la coopération internationale avec notre pays suspendue depuis plus d’une décennie.

C’est pourquoi nous envisageons cette élection comme l’ultime chance à la démocratie et à la reprise d’une vie socio-politique normale au Togo. Ce rendez-vous, nous le voulons comme une renouveau car le temps est venu de trouner le dos à la tradition autoritaire de concentration des pouvoirs entre les mains d’une personne pour engager une révolution pacifique des mentalités et des pratiques afin de donner vie à la démocratie dans notre pays.
1 – Notre souhait est que ces élections ouvrent une période de transition démocratique pour restaurer la démocratie et le consensus politique mis à mal par le régime et libérer l’espace politique national afin d’assurer aux acteurs une saine compétition sur le terrain.

On passera difficilement et sans heurt de la dictature à la démocratie pleine, paisible et effective. Une période transitoire s’avère alors nécessaire. Elle doit être conduite par un homme de consensus, au-delà de la mêlée, un Président de Mission chargé de : organiser les élection législatives et locales (municipales) ;
Restaurer la légalité constitutionnelle ;
Rétablir les grands équilibres budgétaires ;
Réintégrer le Togo dans le concert des autres nations en lui faisant prendre la place qui est la sienne ;
Rétablir la confiance nationale en jetant les ponts d’un véritable dialogue social ;
Rétablir l’autorité de l’Etat en menant une véritable politique de lutte contre la corruption et l’arbitraire.
C’est sur ces différents points essentiels qu’il sera d’abord jugé et partagera la responsabilité de sa gestion avec les partis de l’opposition démocratique qui participeront au gouvernement de transition.

Cette transition démocratique durera 03 ans pour permettre l’organisation de nouvelles élections présidentielles libres et démocratiques. Le président de transition s’engagera alors à ne pas se présenter à ce scrutin.
Nous croyons que ce projet est réaliste, rassurant pour le peuple et susceptible de raller la totalité de l’opposition démocratique. C’est la voie à suivre si nous voulons donner la chance à la démocratie dans notre pays.
2 – Lors de la campagne, l’opposition doit dire la vérité à nos concitoyens pour que chacun se détermine en connaissance de cause : vérité sur le bilan des 36 ans du régime, sur ce qui a changé autour de nous dans le contexte de la mondialisation, sur les droits et devoirs de chacun en tant que membre de la communauté nationale, sur les réformes de l’Etat nécessaires au maintien de la cohésion nationale.

La vérité et la transparence constituent le premier atout de l’opposition, le faire-part de son projet de société.
En effet, face au système, la vérité doit être l’exigence de notre action. Elle est d’autant plus nécessaire que nos concitoyens paraissent déçus des hommes politiques. Ils doutent de la politique. C’est pourquoi il est impérieux de rendre à la politique son crédit. Nous sommes convaincus qu’en les sensibilisant sur les véritables enjeux de cette élection, sans démagogie, nous pourrons les réconcilier avec la politique et les mobiliser davantage pour la victoire.

Car notre adversaire dans cette élection présidentielle est redoutable. Il est passé maître dans l’art de mentir, de dire une chose et de faire son contraire, et surtout de ne rien faire de ce qu’il promet lors de ses campagnes. Au lieu de gouverner le pays, il met tout le temps à discréditer l’opposition sur laquelle il rejette la responsabilité de son immobilisme et de son échec.
Il est très fâcheux d’entendre les partisans du régime présenter l’alternance politique comme un facteur de troubles, pour semer la confusion dans les esprits et jeter l’anathème sur l’opposition. Faire peur pour rester au pouvoir est désormais leur stratégie. Surtout les crises qui secouent notre continent sont exploitées, sur le plan domestique sans scrupule, car dans ce pays, le ridicule ne tue pas.
Or, l’opposition togolaise a toujours démontré qu’elle est attachée aux valeurs de justice, de liberté et de tolérance qui fondent une démocratie moderne. Tout au long de son parcours, elle a aussi démontré son attachement à la paix, à la cohérence et à la convivialité nationales.

L ‘opposition togolaise mène résolument un combat démocratique et un combat juste pour parvenir, sur la base du respect des droits de l’homme et des libertés, à plus d’égalité et de justice sociale. C’est un exemple de résistance contre la dictature du régime qui pourrait s’exporter ailleurs.

Le régime insiste beaucoup sur la paix et l’unité nationale. Ce slogan n’est pas mauvais en soi. Mais la paix ne se décrète pas, elle se construit . La paix n’est pas un mot, c’est un comportement. On fait la paix autour de soi, avec les autres. L’autre nom de la paix est justice, liberté et égalité. Nous voulons tous la paix et la sécurité, valeurs auxquelles chacun manifeste un attachement particulier car sans cela, aucun progrès véritable n’est envisageable.

Mais la paix est loin d’être le monopole du régime c’est-à-dire d’un seul homme ; c’est l’affaire à nous tous. Le régime s’est accroché au concept de paix, sans y travailler véritablement . Il sait qu’il n’a rien à proposer au peuple ; qu’il ne peut pas avoir un programme pour lui ; qu’il est usé et finissant.
Le Togo sans Eyadema vivra et vivra mieux. C’est le message que nous ferons passer au cours de cette élection présidentielle.
3 – Il faut un nouveau Président au Togo. Nouveau par sa personne, son programme politique, sa méthode, sa conception de la fonction présidentielle et de l’action politique. Il faut un nouveau Président pour insuffler un projet, une ambition collective, un rêve aux Togolais.

Le nouveau président que nous revendiquons doit être d’abord un citoyen humble c’est-à-dire proche des préoccupations quotidiennes du peuple, responsables des grandes orientations de la politique de l’Etat, du respect des droits de l’homme et de l’indépendance de la justice. Ce nouveau président doit aussi éviter les écueils politiques en s’élevant au-dessus des partis politiques. Il lui reviendra de respecter et de faire la séparation des pouvoirs ente l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Dans cette perspective, il faudrait rééquilibrer les pouvoirs entre le gouvernement et le parlement de la majorité des lois votées dans notre pays.

L’exigence de comptes-rendu annuels du président sur son action établira un contrat permanent ente lui et le peuple. Le modernisation des moyens de communication, notamment par l’informatique offre des opportunités considérables pour peu que le président sache écouter ses concitoyens. Un site informatique pourra alors permettre à chacun de communiquer librement avec lui, en lui posant des questions et en lui faisant des suggestions.
Le nouveau président - qui j’espère viendra de notre camp – doit aussi savoir prendre à bras le corps pour les régler, les différents problèmes de la Nation. Il doit rassurer en particulier l’armée qui, comme les autres organes souffrent de la dictature et de l’arbitraire. Pendant longtemps, elle a été trop vite assimilée au régime sur le base de nombreux préjugés.
Mais, c’est tous les Togolais du nord au sud, de l’Est à l’ouest qu’il convient de rassurer. Leur besoins doivent être au centre de nos préoccupations politiques et il est impérieux qu’ils sachent que les politiques sont à leur écoute et tiennent compte de leurs aspirations profondes. Ainsi, chaque Togolais pourra comprendre ce que la collectivité attend de lui en retour, c’est-à-dire qu’il a non seulement des droits, mais aussi des devoirs et que les deux son liés.
4 – Car nous avons tout à gagner à faire appel à tous les Togolais pour la réussite de l’action gouvernementale. Aucune mesure ne peut-être décidée d’en haut pour être appliquer au forceps à un peuple qui n’en veut pas.
Même malmenée l’opposition a toujours bénéficié de la sympathie des populations partout sur le territoire national dans son combat démocratique contre le régime. C’est à l’intelligence de ces populations qu’il faut faire appel pour gouverner. Leur faire appel, c’est avant tout associer tous ceux qui ont la générosité, des idées à la gestion des affaires communs, sans exclusion.
5 – Ensemble, nous pouvons alors relever les défis de ce siècle nouveau et de cette ère nouvelle en engageant les grandes réformes dont notre pays a besoin. Les réformes concernent aussi bien les domaines de base de l’Etat tels que l’éducation, la santé, la justice, la ville, l’agriculture, que l’Etat lui-même (ses institutions par l’introduction de nombreux contre-pouvoirs aux pouvoirs), l’administration, l’armée ainsi qui l’environnement.
Le besoin de réformes va poser inéluctablement la problématique du rôle de l’Etat à l’aube de la globalisation économique qui se traduit de plus en plus par la réduction de sa capacité d’intervention, même dans les domaines sociaux.
Il reviendra au président de réinventer un nouvel. Etat susceptible de créer les conditions d’un développement socio-économique viable. Ces réformes permettront – je le souhaite – à l’Etat de prendre sa part de responsabilité dans ce processus de développement.

Me ABI Tchessa