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Fonds monétaire africain : un capital initial estimé à 42,68 milliards USD (PAPIER GENERAL)

Economie et Finances
Au menu des discussions d'une réunion d'experts d'une trentaine de pays du continent ce mercredi à Yaoundé sous l'égide de l'Union africaine (UA), le Fonds monétaire africain (FMA) pourra démarrer ses activités en 2011 avec un capital initial de 42,68 milliards USD, annoncent des sources de l'organisation continentale.
 "Le capital que nous aimerions que le Fonds monétaire africain ait, c'est 150 milliards de dollars, mais la réalité veut que nous soyons modestes. Sinon, nous commençons avec un peu plus de 42 milliards de dollars", a révélé à Xinhua Yves Ekoué Amaïzo, président du groupe d'experts chargé de concevoir les mécanismes de mise en place de cette institution.

Avec la Banque centrale africaine (BCA) en voie de création à Abuja au Nigeria et la Banque africaine d'investissement (BAI) à implanter à Tripoli en Libye, le FMA ayant son siège inauguré en 2009 à Yaoundé est l'une des trois institutions financières décidées par l'Acte constitutif de l'UA adopté en 2000. Il est destiné de "promouvoir la stabilité macroéconomique, la croissance économique durable et le progrès équilibré dans la région", selon ses statuts en cours d'adoption.

Le but ici est de "faciliter l'intégration effective et prévisible des économies africaines à travers notamment l'harmonisation des politiques économiques et financières, l'élimination progressive des taux de change différents et des entraves à la production et au commerce, ainsi que l'octroi de ressources financières nécessaires pour assurer la stabilité des fondements macroéconomiques des Etats parties", précisent en outre les documents dont Xinhua a obtenu une copie.

D'après les prévisions, les 42,68 milliards USD proposés par le comité de pilotage pour la mise en place du Fonds présidé par le Camerounais Jean-Marie Gankou, ancien ministre délégué au Budget, seront mobilisés sur la base d'un critère de pondération. "C'est tout un système économique novateur qu'on a mis en place" avec pour leitmotiv la solidarité entre les Etats, explique M. Amaïzo.

Ce système stipule que les contributions des Etats au capital du FMA seront fixées en fonction principalement du volume des réserves internationales, du PIB (Produit intérieur brut) et de la taille de la population. Elles donneront lieu à des droits de vote.

Le scénario préconisé pour les premières contributions dévoile 14,8 milliards USD pour l'Algérie, 9,33 milliards pour la Libye, 5,35 milliards pour le Nigeria, 3,43 milliards pour l'Egypte, 3,4 milliards pour l'Afrique du Sud, 1,78 milliard pour l'Angola et le Maroc chacun, 0,91 milliard pour le Botswana, 0,90 milliard pour la Tunisie, 0,38 milliard pour la RDC, 0,31 milliard pour le Cameroun, 0,28 milliard pour le Kenya et la Tanzanie chacun et 0,22 milliard pour la Côte d'Ivoire et le Ghana chacun.

En cas d'approbation de la part des autorités des pays concernés, ces engagements devraient permettre d'aller au-delà des 42,68 milliards USD de capital initial proposé pour atteindre 43,37 milliards. Pour chaque cas, ils devraient représenter 10% des réserves internationales de ces pays. La Guinée équatoriale, le Gabon, le Mozambique, l'île Maurice, le Sénégal, l'Ouganda et le Zimbabwe sont eux aussi cités comme contributeurs principaux à solliciter en priorité.

Stratégiquement, le FMA se définit comme un instrument pour garantir la souveraineté des pays africains. Le comparant à un groupe de tontines, un système informel d'épargne et d'aide aux membres répandus au Cameroun, M. Amaïzo soutient à propos que cet organisme "dit que si les 53 Etats qui sont membres de l'Union africaine, peut-être même le Maroc aussi, ont un problème de déficit budgétaire, il faut d'abord qu'ils regardent entre eux", au lieu de se retourner vers l'extérieur.

Car, "les conditions de prêt ou d'aide d'un Etat sont acceptables à l'intérieur de l'Afrique. Alors que lorsqu'on va directement à l'extérieur de la zone Afrique, alors qu'il y a des richesses en Afrique, on risque d'avoir des conditions beaucoup plus draconiennes. Dans les années 80, il y a eu les plans d'ajustement structurel. Beaucoup ont critiqué l'institution qui en était à l'origine, le Fonds monétaire international (FMI). Au fond, c'était parce qu'on quittait l'Afrique".

Pour autant, les portes ne sont pas fermées aux autres régions du monde pour participer au capital du FMA. Ainsi, 26 pays sont cités comme contributeurs non africains à solliciter également en priorité. Y figurent, la Chine, le Japon, la Pologne, la Russie, les Etats-Unis, la Thaïlande, Singapour, la Corée du Sud, l'Inde, l'Allemagne, le Brésil, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Canada, la France, etc.

Au lendemain des travaux des experts, les ministres africains de l'Economie et des Finances se réuniront jeudi et vendredi pour éventuellement valider à leur tour les textes, le projet de statut et de protocole de l'institution qui s'inscrit dans une logique impulsée par le Fonds monétaire arabe (FMAr) en 1976, le Fonds de réserve latino-américain (FRLA) en 1991 et le Fonds monétaire asiatique (FMA) en 1997.

Attendues en janvier 2011, les décisions les chefs d'Etat de l'UA devront permettre de consacrer effectivement la mise en service de ce Fonds, en ouvrant la voie à la ratification des textes fondateurs par une quinzaine de pays.