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Grand banditisme juridique au Togo : Quand les gouvernants togolais… chassent les investisseurs

Economie et Finances
L’affaire a fait des vagues la semaine écoulée. Sept (07) commerçants de nationalité nigérienne ont été appréhendés à l’aéroport de Lomé où ils s’apprêtaient à s’envoler en direction de la Chine. Non par des forces régulières, mais des éléments des services de renseignements. Aucune raison n’a été avancée dès le départ pour justifier ces arrestations. Aucune voie officielle n’est venue éclairer l’opinion ; c’était également le silence radio sur les médias officiels. Il a fallu l’immixtion de la presse privée pour que l’affaire soit mise sur la place publique. Aujourd’hui le dossier aurait connu son dénouement. Il est fait état de ce que les sept (07) personnes appréhendées seraient relâchées, suite aux pressions des autorités nigériennes. Mais il urge de revenir sur le jeu trouble joué par les gouvernants togolais dans cette affaire.
 La norme aurait voulu qu’une communication soit officiellement faite sur ces arrestations, et que les mobiles soient avancés. Mais l’opération s’est déroulée dans la totale discrétion. La nature du corps qui y a procédé en dit long. Il s’agit du service des renseignements. Ce qui renforce naturellement les suspicions. En plus les personnes appréhendées ont été conduites vers une destination inconnue. Ce sont leurs proches et camarades commerçants qui révéleront qu’ils portaient sur eux une somme totale de onze (11) milliards F CFA. Les autorités togolaises avaient-elles des intentions inavouées ? Voulait-on garder le dossier au secret et faire main basse sur le pactole ? Tout compte fait, il a fallu le tollé de la presse et les manifestations de la famille des commerçants pour voir les autorités briser le silence et parler de « transaction frauduleuse ».

Dans le camp des commerçants on révèle que ces genres de transactions se font depuis des temps avec la bénédiction des services compétents. Le pactole serait souvent déclaré et des papiers délivrés pour servir et valoir ce que de droit. A supposer qu’il y ait réellement transaction frauduleuse, cela autorise-t-il à conduire les appréhendés vers une destination inconnue ? Il est d’ailleurs rapporté qu’une cagnotte d’un milliard F CFA saisie par les autorités en début d’année dans les mêmes conditions ne serait pas jusqu’à présent retournée. L’un dans l’autre, il est fort à parier que des mains noires auraient voulu récidiver.

La bonne marche de l’économie d’un pays dépend des conditions d’affaires qui y sont créées et du respect des normes édictées en la matière. Respect des règles du jeu, clarté et protection des affaires doivent être les maîtres mots des gouvernants. Mais si ceux qui sont censés assurer cette protection, s’illustrent dans les fourberies, il y a péril alors en la demeure. Si on peut faire main basse sur une cagnotte d’un milliard et tenter de récidiver avec onze milliards, on donne alors toutes les raisons aux commerçants et autres hommes d’affaires de fuir le Togo et aller investir sous d’autres cieux plus propices. Justement dans le bras de fer avec les autorités, les commerçants ont menacé de quitter notre pays pour d’autres destinations. Et c’est l’économie nationale qui devra en partir. Tout cela à cause du banditisme juridico-commercial au Togo.

Les autorités togolaises sont d’ailleurs championnes en matière de mauvaises mœurs commerciales. L’affaire Progossa est assez illustrative. Jacques Dupuydauby qui était l’heureux élu du pouvoir et opérait au Port de Lomé depuis des années, a été évincé sur un coup de tête au profit de son grand rival Vincent Bolloré. Ses jérémiades n’y ont rien pu. Voilà des comportements qui ne sont pas de nature à encourager les acteurs économiques à venir investir au Togo, qui n’offre d’ailleurs pas les meilleures conditions d’affaires, par rapport à ses voisins immédiats. Les différents rapports sur l’opportunité des affaires au Togo l’attestent bien.

Au-delà du cas commercial, c’est pour la chose juridique en général que le pouvoir togolais a très peu de respect. L’affaire de remplacement de neuf députés Anc du parlement est assez patente. La Cour Constitutionnelle, la plus haute juridiction en matière de droit ne s’est pas empêchée de valider le faux avéré organisé de mains de maîtres par Abass Bonfoh et Gilchrist Olympio. Aboudou Assouma et les siens ont fermé les yeux sur le droit pour rendre une décision politique. Le pouvoir est certes parvenu à ses fins, celui de se débarrasser de Jean-Pierre Fabre et compagnie, mais c’est un très mauvais massage qui est envoyé au monde entier.

Tino Kossi