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Benin : Rosine Soglo met Galiou en difficulté

Afrique
Suite aux déclarations de Rosine Soglo à l’Assemblée nationale, révélant qu’au cours d’une visite chez les Soglo, le chef de l’Etat Yayi Boni a promis cogner les députés et mettre le pays à feu et à sang, le ministre Galiou Soglo, cité comme un des témoins est prêt à réagir. Pas sans risque d’être jeté du gouvernement ou d’assombrir d’excellentes relations entre lui et sa maman, présidente de la Renaissance du Bénin, qui qualifie sa présence au sein de l’équipe au pouvoir de galère.
 « Galiou, je ne sais pas ce qu’il est allé chercher dans cette galère ». Cette déclaration provient de Rosine Soglo. Elle s’est exprimée ainsi le lundi 13 septembre 2010 à l’hémicycle, alors qu’elle protestait contre le chef de l’Etat qui aurait avancé des propos menaçants pour la paix et belliqueux pour les élus du peuple. Elle a lâché le mot galère qu’elle n’a jamais encore utilisé auparavant pour désigner ce que vit son fils au sein du gouvernement du Changement. Même si beaucoup de gens ne s’attardent pas sur ces propos, et préfèrent s’accrocher aux déballages de l’ancienne première Dame qui touchent à la paix nationale et à la vie des députés, il y a lieu de souligner le caractère inhabituel de ces extraits. Le mot a tout son sens. D’après Rosine Soglo, son fils n’a pas sa place dans cette équipe. Elle veut signifier aussi que c’est inconcevable et inacceptable pour elle qu’on associe le nom de Galiou Soglo à un gouvernement qui est à la peine et qui est accablé de toutes les injures. Lorsqu’on dit que quelqu’un est dans la galère, on évoque sa vie misérable, ou encore, on le compare à un condamné à des travaux forcés. C’est de cela qu’il s’agit quand on analyse de près les propos de Rosine Soglo. Devoir de mère oblige. On ne peut pas voir plus clair que cela en voulant comprendre les motivations contenues dans ce cri de colère de maman, qui aime bien son fils, mais pas ceux avec qui il travaille. Explicitement, elle ne veut plus que ce dernier soit aux côtés de Yayi Boni après l’avoir soutenu et protégé contre la procédure d’exclusion dirigée contre lui à la Rb. L’évolution des évènements risque de ne plus conforter « maman » dans ce rôle. Car, la radicalisation de la position de l’ancienne première Dame contre le régime doit être perçue comme un signal fort pour Galiou. On tend vers la rupture entre sa protectrice et lui. Jusque-là, seul soutien à ce fils dont la dégradation des relations avec les autres membres de la famille Soglo n’est plus à démontrer, Rosine a fini par dire que plus rien ne sera comme avant. Son protégé a intérêt à comprendre ce message. Dans cet esprit, si le ministre Galiou Soglo était au gouvernement pour le compte de la Rb, la présidente de ce parti allait exiger de lui sa démission. N’empêche, si l’occasion lui était donnée d’être en face du chef de l’Etat, elle n’hésitera pas à lui demander de sortir son fils de son équipe, parce que dans son entendement, on ne doit pas confondre le bon grain avec l’ivraie. Il y a un adage africain qui dit que la honte du cobra, c’est la honte de l’anaconda. C’est pourquoi, Rosine Soglo se sent gênée de voir son fils participer à la gestion du pouvoir en place. Trop c’est trop, a voulu dire la présidente de la Rb en parlant d’un régime en galère. Le mot qu’elle n’a pas pu lâcher, c’est de demander à Galiou de démissionner. Ce qu’il faut savoir, c’est que le contexte actuel n’est plus favorable au cadet de la famille présidentielle Soglo, ce d’autant que les récentes attaques contre le chef de l’Etat ont été lancées par sa maman. Yayi Boni ne doit pas sourire quand il va se retrouver en face de son ministre de la Culture.

Quelle réaction attendre du ministre ?
Sauf réaction de sa part pour contredire sa maman Rosine qui a rapporté que lors d’une visite au domicile des Soglo, le chef de l’Etat, a promis de cogner les députés et de mettre le pays à feu et à sang, Galiou Soglo devra faire les frais des déballages de celle qui l’a toujours protégé. « Les députés, je vais vous cogner. Je vais mettre le pays à feu et à sang », rapportait la présidente de la Renaissance du Bénin (Rb), à ses collègues à l’Assemblée nationale le lundi dernier, citant ainsi le chef de l’Etat qui aurait tenu ces propos au domicile de la famille Soglo, il y a quelques semaines. Des propos pour le moins dangereux. Ils vont sans doute mettre la classe politique en verve. Les loups vont bientôt hurler sur tous les toits. Déjà, Galiou Soglo s’empresse de réagir. Le ministre de la Culture, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales était annoncé sur une chaîne privée de télévision au lendemain des déballages entendus à l’Hémicycle. Mais finalement, il y a renoncé. Est-ce une décision sage pour éviter de ne pas parler pour fâcher l’autre ? Répondre à cette question à l’étape actuelle des débats, consiste à aller trop vite en besogne. Car, personne ne sait encore quelle sera la position de Galiou Soglo. Cependant, connaissant l’homme qui pour sauver sa place au gouvernement est monté au créneau pour désavouer son papa il y a quelques mois, quand ce dernier était monté au créneau pour faire le procès du régime et signifier que la Rb n’a pas de représentant au gouvernement, on peut s’attendre à un scénario identique. Comme l’autre fois, c’est lui qui sera appelé à réagir, soit spontanément, soit sur instruction du gouvernement. On aura le temps de comparer sa parole à celle de sa maman. Mais quoi qu’on dise, le ministre est pris entre deux feux. Entre confirmer et infirmer les déclarations de Rosine Soglo, il doit avoir une position. De tous les témoins présents, que ce soit Nicéphore, Léhadi Soglo, Pascal Koupaki ou Idriss Daouda, Galiou est la personne que le régime utilisera pour essayer de mettre en difficulté sa maman. Il lui reviendra de dire si elle a menti ou pas sur le compte du chef de l’Etat. Il sera amené à aller plus loin en se prononçant sur le mot galère lâché par Rosine pour signifier qu’il a mieux à faire. Le mieux c’est qu’il ne dise rien. Le pire, c’est qu’il se range d’un côté. Il a à choisir entre sauver le chef de l’Etat et désavouer sa maman, ou le contraire. Aucune des deux positons ne lui est favorable. Délicat, n’est-ce-pas ?