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Vouloir une chose et en même temps son contraire : L’UFC de Gilchrist Olympio doit savoir se prendre au sérieux.

Les principes élémentaires de la logique aristotélicienne nous enseignent que vouloir une chose et en même temps son contraire est une contradiction dans les comportements et rien ne saurait justifier de tels attitudes. Malheureusement, depuis le déclenchement du processus démocratique au Togo, les partis politiques dans leur ensemble, s’illustrent à travers des comportements qui, à une analyse judicieuse, frisent le ridicule et discréditent gravement ces partis sur l’échiquier tant national qu’international.

Les derniers comportements de ce genre émanent des partis de l’opposition togolais. Après avoir pendant longtemps adopté comme moyen de la conquête du pouvoir le boycott de toutes les échéances électorales, voilà cette opposition qui, à l’approche des présidentielles de 2003 semble se jeter dans une bataille tel un mouton à l’abattoir.

Absente des législatives anticipées qui ont permis aujourd’hui au RPT, de s’assurer une « unanimité » parlementaire, nos opposants annoncent maintenant, tambour battant, leurs candidatures pour participer à un scrutin présidentiel sur la base d’une constitution et d’un code électoral modifiés et favorables au parti au pouvoir. On nous dit qu’en même temps qu’on s’inscrit dans la logique des nouveaux textes en envoyant des noms de représentants à la CENI, une CENI dépouillée de ses grandes prérogatives, on veut lutter pour l’abrogation de ces textes. Dans un premier temps c’est l’UFC et certains partis amis, la CDPA et l’ADDI qui s’opposaient à une représentativité de l’opposition au sein de la CENI.

En dehors de son caractère d’organisateur des scrutins, caractère qu’on lui à arraché, la CENI joue quand même le rôle d’observateur et se prononce sur la régularité du scrutin. Certes, sa nouvelle composition et sa conduite par le président de la Cour d’Appel de Lomé font douter de l’efficacité de cette institution, mais il n’en demeure pas moins vrai que ses membres auront à s’assurer un tant soit peu des conditions dans lesquelles s’organiseront ces scrutins.

En refusant l’envoie des noms tel que demandé par le gouvernement, l’UFC s’inscrivait dans la logique des pressions pouvant obliger le pouvoir à revoir la modification unilatérale du Code électoral ainsi que celle de la Constitution.

Triomphera, triomphera pas ? La logique valait quand même la peine d’être adoptée. Cependant, qu’on s’inscrive dans cette logique et qu’on se proclame candidat sur la base de texte qu’on conteste et qu’on veuille lutter pour modifier y a de quoi inquiéter sérieusement les populations togolaises sur la crédibilité des démarches engagées par ce parti. La CFD bat de l’aile parce que certains partis ont affiché leur détermination à aller sur le terrain du combat électoral et d’autres trouvaient la démarche scandaleuse.

Maintenant, qu’on revienne sur la même voie que ceux qu’on condamnait et qu’on veuille nous faire avaler des boniments du genre : “ En s’opposant à l’envoi de noms à la CENI, l’UFC n’ a jamais dit qu’elle ne participerait pas à la prochaine élection présidentielle …”. Ce sont des déclarations qui tombent dans le ridicule. Ou on s’oppose jusqu’à la fin à tout et on se dote des moyens pour faire triompher sa volonté, ou on n’a pas les moyens, on n’a les moyens de rien faire et on se tait. On en a assez d’écouter les boniments de jacasseurs et de parleurs, de beaux parleurs, j’allais dire.

Je pense pour ma part qu’on ne peut vouloir une chose et en même temps son contraire. C’est l’attitude des peureux, de ceux qui font du bruit pour ne rien dire et on en a assez. Que l’UFC et ses dirigeants commencent par se faire prendre au sérieux. C’est ce que moi je pense et c’est ça.

Basile AGBOH