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Onze mois d’arriérés de salaires des agents de la SOTOCO reversés dans la fonction publique

Economie et Finances
Le ministre Ewovor accusé d’être à l’origine de la misère des 185 anciens employés

 Tombée en faillite depuis quelques années, la Société Togolaise de Coton (SOTOCO) a été dissoute et remplacée en catimini par la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT). C’est d’ailleurs la nouvelle méthode de gestion sous l’enfant d’Eyadèma. Après avoir pompé et raclé les recettes des sociétés d’Etat pour s’enrichir et enrichir le petit groupe d’individus autour de lui, Gnassingbé Faure procède simplement au changement de nom pour échapper aux audits. Le FER, l’OTP devenus respectivement FR et SNPT sont les illustrations patentes de la dissimulation des pillages continus des sociétés d’Etat.

En ce qui concerne la NSCT dirigée par l’agronome Kokou Kounagli Djagni, il se passe une situation de non droit avec certains anciens agents de la boîte. A sa nomination à la tête de la société vers novembre 2009, Dr Kounagli Djagni avait parlé d’une certaine réforme pour relever le défi, car selon lui, la situation de la production cotonnière est en chute libre. La production qui était auparavant de 80 mille tonnes par an, a dégringolé pour se stabiliser autour de 40 mille tonnes.

Mais il se fait que cette réforme a plongé bon nombre d’agents dans la misère au moment où les premiers responsables à l’origine de la banqueroute ont été promus à l’image de Kossi Messan Ewovor. Au lendemain de cette réforme, des centaines d’agents ont été abusivement licenciés. D’autres sont reversés à la Fonction publique sans salaire depuis bientôt un an. Aujourd’hui, on parle d’un collectif de 185 anciens agents de la défunte SOTOCO qui ont été renvoyés mi-novembre 2009 avant d’être rappelés et intégrés à la fonction publique vers mars 2010. Selon nos informations, les 185 ex agents ne sont pas non seulement payés mais seraient considérés comme des stagiaires. Le collectif réclame aujourd’hui le payement des salaires depuis mi-septembre 2009 jusqu’à ce jour, le payement des régularisations de salaires (3% et 5% d’augmentation), le payement des arriérés, d’avancement, le payement de congés non jouis, le versement des dettes sociales à la caisse pour la retraite du personnel, la prise en compte par la Fonction publique des avancements acquis à la SOTOCO.

… « Nous avons effectué plusieurs démarches auprès de notre ministre de tutelle M. Kossi Ewovor, mais il s’en fout de nos souffrances. Avant lui, nous nous sommes adressés au liquidateur M. Kossi Konou, au Directeur de Cabinet du ministère de la Fonction Publique et au Directeur Général du Travail et des Lois Sociales, mais personne ne veut nous écouter. Il n’y a que le liquidateur M. Konou qui nous a reçus à plusieurs reprises et est disposé à nous payer. Mais le ministre Ewovor refuse de donner le ok. », a déclaré un membre du collectif qui a ajouté qu’ils ont été refoulés les jeudi et vendredi derniers à la Présidence de la République où ils ont envisagé aller présenter leurs doléances au chef de l’Etat.

Dans cette situation, bon nombre des agents accusent le ministre Ewovor d’être à l’origine de leur misère. « Vous savez, c’est ce ministre qui est à l’origine de notre malheur. Il a occupé tous les postes clés de la SOTOCO et s’est montré incompétent. Du poste de Directeur de Soutien à la Production au ministère de l’Agriculture en passant par le Directeur Général Adjoint et Directeur Général de la SOTOCO, il a montré ses limites. Pire, il n’aime pas les critiques. Au moment où on parle de réforme, on a renvoyé des agents expérimentés pour faire venir des amis et des proches. Après avoir demandé qu’on renvoie, nous les indésirables, M. Ewovor refuse qu’on nous paye nos droits. Nous sommes très malheureux et nous demandons au chef de l’Etat de veiller sérieusement sur notre cas.

Je vous dit qu’à moins d’un an, beaucoup de nos collègues sont morts à cause de la misère, d’autres ont divorcé », a pesté un autre membre du collectif. Joint par la rédaction, le ministre Ewovor a rejeté toute en bloc. «Si malgré tous nos efforts pour que ces agents soient retenus dans la fonction publique, on estime que nous sommes à l’origine d’une situation contre celle-là, je vous demande de vous rapprocher du ministère de la Fonction Publique pour savoir ce qui se passe. Pensez-vous que moi simple ministre je peux refuser qu’on paye des agents de l’Etat ? Il n’y a que le ministre de la Fonction Publique qui peut vous fournir des explications à une telle situation».

Selon nos sources, certains membres du collectif seraient payés, mais comme de nouveaux agents. Il importe que des dispositions soient prises pour régulariser la situation des pauvres agents qui n’en sont rien dans la faillite de la société.

Affaire à suivre


Kokou AGBEMEBIO