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Mort tragique d’une étudiante à Avénou : Meurtre ou simple accident de Mlle Akofa à l’Hôtel Mimba La Licorne ?

Faits divers
De sérieux indices qui font croire à une mort préméditée
 La mort d’une jeune étudiante le samedi 31 juillet dernier à l’Hôtel Mimba La Licorne dans des conditions non encore élucidées, continue d’alimenter les conversations dans les quartiers environnants. Mlle Djaka Afi Augustine, Akofa pour ses intimes, avait ce jour-là rendez-vous avec le gérant dudit Hôtel qui avait promis à ses parents de l’aider à prendre des cours de natation dans sa structure. Quelques temps après son arrivée dans l’Hôtel, on découvre son cadavre flottant à la surface de l’eau. Qu’est-il arrivé entre-temps à cette étudiante de 21 ans pour être retrouvée morte dans la piscine de l’Hôtel ? Est-elle réellement décédée par noyade comme l’affirment les propriétaires de l’Hôtel ? Pourquoi alors saignait-elle du nez avec un visage tuméfié?

Ce sont autant de questions que ne cessent de se poser les parents de l’infortunée qui veulent en savoir plus sur les circonstances dans lesquelles leur enfant a perdu la vie, surtout que dans le quartier, les témoignages recueillis auprès des riverains de l’Hôtel viennent contredire les déclarations des propriétaires de Mimba La Licorne, certains allant jusqu’à alléguer la thèse d’un meurtre rituel.

L’Hôtel Mimba La Licorne est situé en banlieue nord de Lomé au quartier Avénou. Propriété du défunt député Barnabo Minsoabe, il a été repris en main par un de ses frères, M. Barnabo Togné après la mort du député. Dans ses déclarations, M. Barnabo Togné reconnaît avoir rencontré deux fois de suite la jeune fille dans son Hôtel pour préparer son inscription au cours de natation qu’elle devait démarrer ce samedi 31 juillet. Le jour « J », déclara-t-il aux parents, il s’était absenté et c’est le maître nageur que la demoiselle a rencontré quand elle est arrivée à l’Hôtel pour son premier cours. Celui-ci étant occupé à régler certaines affaires, il lui aurait demandé d’attendre quelques minutes, le temps qu’il se libère. Il sonnait alors 10 heures du matin. Le temps que le maître nageur n’arrive voir la jeune fille, elle était déjà morte flottant à la surface de l’eau.

M. Dossou Komi Raphaël, l’oncle de la victime, avec qui elle résidait, a du mal à croire à ces déclarations et estime qu’il y a des choses qu’on ne lui dit pas ou qu’on ne veut pas lui dire. « Le jour du drame, nous confie-t-il, j’étais à une cérémonie funéraire quand j’ai reçu un coup de fil de M. Barnabo, c’était vers 14 heures. Il me dit qu’il doit me voir car il avait une chose très importante à me dire. Aussitôt, j’ai quitté la cérémonie et je suis arrivé à Lomé. Il s’est écoulé beaucoup de temps avant que je ne le voie. Il était avec une délégation qui est arrivée devant ma maison. Mais il a refusé d’entrer chez moi pour qu’on s’asseye pour discuter calmement. C’est dans la rue qu’il me livra l’information après des gymnastiques verbales ».

Avant d’annoncer la nouvelle à la famille, M. Barnabo et ses employés ont appelé la police qui est passée constater l’accident. Dans cette affaire, ce que n’arrive pas à concevoir la famille de l’étudiante, c’est que M. Barnabo ait de son propre chef, ordonné que le corps de la victime soit conduit à la morgue, en l’absence des parents. « De surcroît, s’insurge M. Raphaël Dossou, M. Barnabo qui a été convoqué à la police afin de s’expliquer sur l’accident n’a pas daigné se présenter, nous laissant seul devant le Commissaire ». « Ce n’est que trois jours après l’événement, soit le mercredi 04 août que le gérant de l’Hôtel Mimba La Licorne, accompagné des membres de sa famille nous a rendu visite, pour, dit-il, nous présenter ses condoléances. Mais de quels condoléances parle-t-on lorsqu’on refuse de nous dire de quoi est réellement morte notre fille !

Le jour où nous sommes allés à la morgue, il nous a été difficile de voir le corps, les gardiens ont refusé de nous laisser le voir. Et quand nous avons pu voir le corps, j’ai remarqué qu’elle avait le bras tordu et des hématomes sur le cou et le corps. Elle saignait également par les narines, or sur la photo prise par la police, on avait nettoyé le sang et mis du coton dans ses narines pour masquer les traces de sang ».

Comme on le voit, la thèse de la noyade ne convainc nullement la famille, puisque beaucoup de zones d’ombre restent encore à élucider sur cette mort. « Moi j’ai fait Aného, une ville hautement lacustre, confie l’oncle de la victime. Lorsqu’une personne se noie, elle ne flotte pas quelques minutes après ; plutôt elle coule parce que les poumons et le ventre de la victime se remplissent d’eau. A la morgue j’ai tâté le ventre de ma fille, elle n’avait pas bu d’eau. Par contre, elle saignait du nez. Alors d’où vient le sang ? Si elle s’était réellement noyée, est-ce que c’est le sang ou l’eau qui allait sortir de son nez ? ». C’est aussi des questions que se posent les habitants des quartiers Avénou et Adidogomé car, rapporte-t-on, la profondeur de la piscine où la victime a été retrouvée n’excède pas un mètre cinquante (1,50 m), alors que la victime mesure plus d’un mètre soixante-cinq (1,65 m). « Ma fille n’est pas morte par noyade, elle a été tuée, étranglée. Ils ont monté ce scénario de toute pièce en disant qu’elle a été noyée », déclare M. Raphaël.

Les témoignages recueillis auprès des riverains de l’Hôtel viennent de plus contredire les déclarations des responsables. Selon les personnes rencontrées aux environs de l’Hôtel, Mlle Akofa a été accueillie à son arrivée ce 31 juillet à l’Hôtel par le gérant, M. Barnabo lui-même qui l’a accompagnée à l’intérieur. Certains affirment avoir entendu quelques temps après des cris et des appels au secours qui ont vite cessé.

Ce qui est plus énigmatique, c’est qu’au sortir du corps de la victime de l’Hôtel, les témoins rapportent que les responsables de l’Hôtel leur auraient confié qu’il s’agissait d’une chute dans les escaliers et que la victime n’était que blessée. Sur ce sujet, le gérant soutiendrait de son côté que ceci n’a été fait que pour éviter une mauvaise publicité à sa structure. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il aurait évité d’appeler la famille sur les lieux. « Il nous a dit, confie un membre de la famille de l’étudiante, que c’est pour éviter que nous ne venions ameuter tout le quartier par nos pleurs et lamentations qu’il ne nous a pas appelés à venir sur le lieu de l’accident. Donc la renommée de son Hôtel est plus importante que la vie de notre enfant ? Or, on nous a rapporté qu’une personne était décédée dans les mêmes conditions dans l’Hôtel et qu’une fille a également été violée sur les mêmes lieux. Alors, de quelle renommée parle-t-il ? ».

La famille Dossou déclare avoir déposé une plainte contre l’Hôtel Mimba La Licorne devant la justice. L’affaire se trouve désormais entre les mains des juges togolais qui devraient éclairer l’opinion publique sur ce qui s’est réellement passé ce samedi 31 juillet à l’Hôtel Mimba La Licorne d’Avénou. Pourquoi les responsables de l’Hôtel ont-ils attendu quatre (4) heures après la mort de la jeune fille pour informer ses parents de l’accident ? Pourquoi avoir fait déplacer le corps de la victime et l’avoir convoyé à la morgue sans l’accord des parents ? D’où viennent les hématomes sur le corps de la jeune fille, pourquoi saignait-elle du nez ? M. Barnabo était-il présent lorsque l’accident a eu lieu comme le rapportent les témoins ? Ce sont là quelques questions auxquelles devra répondre le juge qui sera chargé du dossier. Affaire à suivre donc.

Olivier Adja