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Le secteur financier se heurte en Afrique à des obstacles omniprésents et à des chocs puissants (ANALYSE)

Economie et Finances
Le secteur financier se heurte en Afrique à des obstacles omniprésents et à des chocs fréquents et puissants, a relevé Abdoulaye Bio-Tchané, président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), institution financière de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) de huit pays ayant le franc Cfa en commun.
 
M. Bio-Tchané, ayant une longue expérience dans le système financier international, a exprimé cette perception à l'occasion d' un forum international, du 15 au 16 juin à Lomé, qui a débattu de la problématique du développement en Afrique après cinquante ans d' indépendance de nombreux pays sur le continent.

« Le secteur financier en Afrique continue de se heurter à des obstacles omniprésents à savoir : petite échelle des marchés, informalité d'une grande partie des activités commerciales africaines, difficultés de la gouvernance, et chocs fréquents et puissants sur les systèmes », a déclaré le président de la Boad qui relève que moins d'un adulte africain sur cinq a accès à un intermédiaire financier formel ou semi-formel. Il a fait noter un besoin général d'investissements plus étoffés en Afrique, soulignant que l'investissement intra-africain devrait jouer un rôle plus actifs et que la présence d'un secteur financier solide serait une condition préalable au développement des courants d' investissements à l'intérieur de ce continent.

A son analyse, il importe dans cette situation, que des partenariats africains dans le domaine économique soient développés et que des joint-ventures et les fusions-acquisitions intra-africaines soient facilités.

Sur la situation globale difficile, Bio-Tchané parle d'une « statistique frappante bien que peu surprenante » qui reflète encore en partie le bas niveau des revenus et les faiblesses des infrastructures en Afrique. Particulièrement dans l'espace Uemoa, le taux de bancarisation est dit faible et se trouve entre 3 et 7 % .

« Après 50 ans d'indépendance, le résultat n'est vraiment pas satisfaisant si l'on tient compte du nombre de banques et établissements financiers dans notre zone (près de 120 établissements)», a dit Bio-Tchané qui relève que « beaucoup d' efforts » ont été faits au sein de cette Union pour améliorer ce niveau. A travers la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l' Ouest(BCEAO), le Conseil des ministres de l'Union a entrepris la mise en oeuvre de moyens et mesures pratiques pour atteindre un taux de bancarisation de 20% à l'horizon 2010.

Le président de la Boad note des « raisons multiples » de ce faible taux de bancarisation, citant notamment un faible revenu des populations, l'analphabétisme, la méconnaissance du système bancaire, l'éloignement des structures, les longues procédures, les coûts élevés de service et aussi le manque d'information.

En réponse, il préconise la sensibilisation de la population sur les bienfaits du système financier, l'allègement des frais de tenue de compte, la suppression des frais de gestion d'ouverture de compte et d'épargne en vue d'attirer de nombreuses personnes à ouvrir des comptes bancaires.

«Il faudra vulgariser la monnaie électronique, exécuter les virements par système de télécommunications modernes, rapprocher les banques des populations et ouvrir des guichets dans les pôles économiques », a ajouté Bio-Tchané qui va au-delà pour indiquer que le développement de la microfinance est l'un des éléments importants pour améliorer l'accès aux services financiers en Afrique.

A son avis, cela permettra aux personnes de faible revenu et aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) d'avoir accès à des ressources pour créer une activité génératrice de revenus et d' emplois, et d'accroître leurs activités déjà existantes par le financement d'investissements.

Revenant sur le cas des entreprises, surtout les PME, M. Bio- Tchané propose qu'il faut, dans un premier temps, assainir l' environnement des affaires et ensuite améliorer les systèmes d' information et renforcer les capacités des banques dans l' expertise du financement. «Un autre aspect que nous pouvons aussi analyser est le développement de la finance rurale », a rappelé le président de la Boad, expliquant cela en terme de fourniture durable de services financiers appropriés aux ruraux pour la mise en oeuvre d'activités agricoles et non agricoles, à travers des institutions formelles, semiformelles ou informelles.

La Boad est l'institution financière de l'Uemoa, un regroupement de huit pays à savoir : le Bénin, le Burkina faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Niger, le Mali, le Sénégal et le Togo.