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Multiplication des marchés de prostitution dans la ville de Lomé : Le Ministère des affaires sociales se montre laxiste

Societe
Apparue dans les années 70 avec l’arrivée des expatriés venus de l’ouest à Lomé, la prostitution a pris une ampleur inquiétante ces dernières années. Elle touche les filles dont l’âge est compris entre 10 et 40 ans. Dans les milieux de la prostitution au Togo, on retrouve aujourd’hui non seulement des étrangers, mais aussi des Togolaises. La pauvreté, l’abandon des études, le chômage, le suivisme sont entre autres les principales causes évoquées pour expliquer cette situation. On a souvenance qu’il y a deux ans, la Ministre des Affaires Sociales Ibrahima s’est engagée à contenir l’expansion de la prostitution par les arrestations des prostituées. Nous avons cherché à savoir ce qu’il en est aujourd’hui.

 M. Somadi est conducteur de taxi-moto, communément appelé « Zémidjan », spécialisé dans le transport de nuit et sa principale clientèle est constituée des prostituées et de leurs clients. «Je fais le zémidjan de nuit depuis dix ans. Les « agoutos » (expression utilisée chez les zémidjan pour désigner les prostituées) sont mes clientes fidèles. Je les transporte à leur lieu de travail chaque soir. Quand elles ont besoin de moi pour aller dans un hôtel, elles m’appellent sur mon portable. Je suis devenu pour certaines d’entre elles un confident. Ce sont elles qui m’informent sur tout ce qu’elles font. Venez, je vais vous montrer les « marchés de nuits »(expression désignant chez les zémidjan un lieu de prostitution) à Lomé » a déclaré notre guide M. Somadi. Pour lui, Deckon n’a plus la côte à cause des descentes policières depuis quelques temps mais il précise : « Ne soyez pas dupes, celles qu’on arrête reviennent le lendemain. Allez- y savoir comment elles s’arrangent pour sortir, je ne peux pas vous le dire. »

Nous sommes conduit sur le boulevard du 13 janvier au bar Panini près du Night Club Byblos. Notre guide nous indique que les filles qui font les va-et-vient devant le bar sont aussi des « agouto ». Nous sommes ensuite emmené derrière l’hôtel Palm Beach. Nous marquons un arrêt et des silhouettes de filles surgissent de l’ombre et nous interpellent. « Ici aussi le marché s’anime de 22 heures à 4 heures du matin. J’ai une cliente ici que je transporte à la maison chaque matin. Je crois qu’elle n’est pas encore là ou … » nous signale M.Somadi.

Nous remontons dans un autre quartier dans le bidonville coincé entre le Collège Strebler et le boulevard Eyadéma. Notre guide nous explique que dans ce quartier il y a des maisons closes. « Ici ce sontt des femmes trentenaires et quarantenaires qui y travaillent. », a-t-il indiqué. Sur le boulevard Jean-Paul II près du Collège Saint Joseph, nous apprenons qu’il y a là trois « marchés » au bord de la route mais deux ont été transférés dans les ruelles avoisinantes du stade à cause de la pose des lampadaires il y a quelques semaines. Nous nous dirigeons vers le quartier Amina dans le bas-fond jouxtant les rails. « C’est ici Dévissimé dont on parle souvent. Regardez, il y a des filles de 12 ans qui vous appellent. C’est vraiment consternant et malheureux. Que font nos autorités pour mettre fin à tout ça ? A Akodésséwa aussi, c’est la même chose qu’on voit » se plaint M. Somadi.

Face à cette multiplication des lieux de prostitution dans la capitale, il faudrait se poser des questions sur le travail des autorités et principalement le Ministère des Affaires sociales. Devant cette inquiétante profusion des lieux de prostitution, on note plutôt une certaine complaisance et un laxisme de la part des gouvernants. La Ministre des Affaires sociales Mme Ibrahima Méimounatou s’est plus illustrée par la propagande avec des dons personnels du chef de L’Etat aux affamés et sinistrés lors des inondations et de son image médiatique.

Sam Gagnon