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CAN ANGOLA 2010 : Double victoire pour les Pharaons d’Egypte

 L’adversaire ghanéen était peut-être trop facile pour les Pharaons. On peut même dire que l’affiche était une aubaine pour les Egyptiens pour enregistrer le record de victoire après avoir gagné le titre. Sans doute un peu facilement. Au-delà de toutes ces considérations, l’Egypte a gagné le trophée d’Angola 2010 certes, mais elle a fait mieux : en vainquant 4 des 5 pays qualifiés pour le mondial sud-africain, elle a donné la preuve qu’elle reste la meilleure équipe du continent, la meilleure représentante de l’Afrique, qui sait ?

Rien ne résiste devant eux

L’équipe historique du Ghana a donné le meilleur d’elle-même mais elle n’a pas pu empêché l’Egypte de conserver son titre de champion d’Afrique et partant d’être la première nation à gagner le trophée trois fois de suite. La rigueur défensive de Vorsah, Adi et autres Inkoom, ajoutée à leur discipline tactique n’a tenu que 85 minutes, le temps pour les Pharaons de mettre en jeu leur joker favori, Mohamed Gedo. Richard Kingston, le gardien ghanéen, n’a pu que constater les dégâts, à 5 petites minutes de la fin du match. Ainsi, alors que les poulains de Rajevac croyaient réussir leur premier pari de contraindre les Egyptiens aux prolongations, le coup fatal s’est préparé minutieusement et patiemment. Comme un moteur Diesel, l’Egypte a pris le rythme du match minute après minute pour enfin exploser, peut-être au bon moment. Les Ghanéens ont perdu, cependant, ils n’ont rien à regretter car ils en ont déjà trop fait dans cette compétition où ils sont arrivés avec une équipe diminuée et « renforcée » par les jeunes juniors champions du monde. C’est un exploit que cette équipe entre deux voire trois générations ait pu arriver au bout de la compétition.

Quant à l’Egypte, elle ajoutait à son tableau de chasse le quatrième mondialiste qu’elle a gagné à Angola 2010. En effet, les Egyptiens, éliminés de la coupe du monde Afrique du Sud 2010, étaient arrivés à cette Coupe d’Afrique un peu diminués par leur absence à ce rendez-vous mondial, tout double champion d’Afrique qu’ils sont. En face, les grands adversaires et concurrents au titre étaient tout naturellement ces équipes qualifiées pour le mondial. A l’arrivée, le bilan est largement en faveur des descendants de Ramsès : ils ont battu toutes les équipes mondialistes qu’ils ont croisées sur leur chemin.

Au premier tour, le Nigeria qui partageait le même groupe avec eux, a été passé à tabac : 3 buts à 1 et une équipe nigériane plutôt méconnaissable et réduite à plus simple expression par Ahmed Hassan, le quadruple champion d’Afrique, et ses coéquipiers. En suite, ce fut le tour du Cameroun de subir la loi des Nilotiques. En quarts de finale, Eto’o et compagnie ont étouffé dans l’étau égyptien et ne s’en sortent qu’avec beaucoup de dégâts. La demi-finale contre l’Algérie s’est annoncée comme le plus grand test pour les Pharaons et en même temps la véritable occasion de les empêcher d’aller en finale et de jouer le maintien de leur titre. Pour preuve : c’est l’équipe d’Algérie qui l’a privée de mondial, pour l’avoir battue en match d’appui en novembre à Ondurman au Soudan. Dans la réalité, les Algériens n’ont pas pu rééditer leur performance. Passés au travers du match, ils ont été corrigés comme de vulgaires débutants, même si l’on peut accuser l’arbitrage dans leur naufrage collectif.

Cerise sur le gâteau : la petite victoire sur le Ghana en finale. Victoire étriquée et laborieuse mais absolument suffisante pour brandir le trophée qu’elle va définitivement garder pour l’avoir gagné trois fois de suite. Mieux encore, cette équipe enregistre dans ses rangs les trophées de meilleur joueur Ahmed Hassan et de meilleur buteur Gedo.

Du travail pour les mondialistes

Angola 2010 révèle que les pays africains qui défendraient les couleurs du continent en Afrique du Sud à partir du 10 juin ne sont pas au mieux de leur forme. Dans leur ensemble, ils ont tout à faire pour ne pas être ridicules au pays de Mandela et de Zuma.

Le Ghana a disputé la finale, certes, mais il ne peut pas se permettre d’aligner cette équipe conjoncturelle qui possède des lacunes à la compétition. Rajevac a ainsi l’obligation de refondre son groupe afin d’en bâtir un nouveau, capable de tenir tête à ses adversaires. Les juniors ont du talent ; toutefois ce serait suicidaire de les jeter dans l’enfer du mondial où Argentins, Brésiliens, Italiens et Français ne feront aucun cadeau à cause du titre qui est en jeu.

La Côte d’Ivoire demeure de tous les mondialistes, l’équipe qui a le plus déçu. Péchant par suffisance et par excès de confiance, les Eléphants n’ont rien pu montrer à Cabinda qui puisse faire croire que l’Afrique peut porter ses espoirs sur eux. Les talents individuels ont besoin de canalisation et d’entretien pour les mettre au service du groupe. Le collectif est ainsi le tendon d’Achille d’une équipe qui ronfle trop par ses « stars ». Il suffit que Drogba, Kalou, Yaya ne brillent pas un matin pour que la grande nuit épaisse tombe sur l’équipe et le pays.

Quid du Nigeria qui aborde les matches comme si c’était en amical ? Un remplacement de sélectionneur ne sera peut-être pas la solution mais du travail devra se faire du côté de l’effectif. Ayegbeni, Mikel, Odewengie ne semblent pas suffisamment outillés pour la coupe du monde. Trop débonnaires, trop sénateurs, trop mollasses.

L’Algérie enfin sait à présent qu’elle a fait un exploit en éliminant l’Egypte mais est loin d’être une foudre de guerre. Ses lacunes sont béantes qui réclament qu’on les corrige assez rapidement avant le mondial. Enervement, agressivité et laxisme sont des maux qui lui porteront sûrement préjudice.

Samir A.