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L'esprit de sacrifice

Religion
L'esprit de sacrifice :
L'insupportable attente des Togolais.
La coalition à la recherche de la bonne alchimie.


Comme le disait Georges BERNANOS, " nous croyons qu'il y a un honneur de la politique. Nous croyons fermement qu'il y a une politique de l'honneur et que cette politique vaut politiquement mieux que l'autre. "

Cette citation est plus que jamais d'actualité dans notre pays. Les leaders de l'opposition doivent innover et susciter l'espérance maintenant que la coalition s'est dotée d'une présidence permanente et d'un directoire.

En effet, dans nos deux dernières parutions, nous avions fait état de la désignation de M. Gilchrist Olympio comme président permanent de la Coalition des Forces Démocratiques (CFD). Nous avions également appelé l'attention des uns et des autres sur les implications à court, moyen et long terme de cet acte posé par les leaders de l'opposition à une période de si grandes incertitudes.
Comme suite logique, un directoire de quatre personnes composé notamment de MM. Yawovi Agboyibo, Zorifou Ayéva, Léopold Gnininvi et Edem Kodjo est mis en place.

Seulement voilà. Contrairement à ce que d'aucuns peuvent imaginer, le débat n'est pas clos pour autant. Car, un problème de la hiérarchie au sein du directoire est soulevé et risque de compromettre la cohésion générale. Pour la majorité, la nécessité d'une hiérarchisation ne s'impose pas au sein de cette instance dès lors qu'il est entendu que les décisions seront prises par consensus. Les tenants de cette thèse estiment que la figure représentative de la Coalition doit être celle du Président et qu'il faut éviter un doublon sur le plan intérieur qui risque de faire ombrage à M. Olympio obligé de vivre en exil.

Pour d'autre, du moment que le Président ne réside pas sur place, il faut un 1er, 2ème, 3ème et 4ème Vice-présidents pour éviter un vide sur le terrain. Comme on peut le remarquer, deux écoles s'affrontent. Et il est difficile dans l'état actuel de nos informations, d'épiloguer sur l'issue du débat.

Il reste cependant clair que les prises de position de chaque partie ne sont pas dénuées d'arrière-pensées politiques. C'est à croire que nos leaders de l'opposition ne prennent pas suffisamment conscience du drame quotidien que vivent les Togolais dans leur immense majorité.

Entre temps nous avons assisté impuissant au verrouillage juridique du processus électoral avec la modification de la Constitution et tout dernièrement du code Electoral.
Mais au lieu d'agir dans le sens qu'il faut, au lieu de se déterminer et d'avancer dans un esprit de sacrifice, chacun pense que si candidat unique il doit y avoir, ce ne peut être que lui.

Un tel comportement suscite d'abord une question. Pourquoi dans ces conditions ceux qui pensent qu'ils sont les mieux indiqués pour assumer la charge suprême ne peuvent-ils pas s'asseoir entre eux et régler une fois pour toutes ce problème de candidature sous entendu que Gilchrist Olympio est de facto écarté par les nouveaux textes votés.

Beaucoup de Togolais malgré le scepticisme ambiant, continuent désespérément de croire que la coalition finira par sortir le pays de l'ornière. Mais l'attente devient insupportable quand on voit que le pouvoir a planté le décor et ne cache rien de ses intentions
pendant que l'opposition tourne en rond.

On s'étonne que la coalition, loin d'arrêter une stratégie cohérente est encore à la recherche de la bonne alchimie et cela sans aucune conviction. Faut-il rappeler que lorsqu'on fait les choses par conviction on les fait mieux ?

Pendant de nombreuses années, nous avons exhorté les leaders de l'opposition à se départir de leur ambition personnelle dans cette phase du combat pour le changement et à œuvrer dans l'intérêt du peuple togolais tout entier.

Malheureusement, eu égard aux rivalités que nous connaissons, nous dirons plutôt que pour nos leaders " la politique c'est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde " (Paul VALERY). Eh bien ! Si telle est leur vision, nous n'hésiterons pas à dire que ce n'est pas l'avenir du pays qui se joue, car tôt ou tard le peuple finira par se libérer, mais d'abord et plutôt leur carrière politique, respective.

Après 1991 et 1998, un troisième passage en force du Président de la République, sonnera définitivement la glas à leur carrière politique d'autant plus qu'ils seront discrédités et décrédibilisés à jamais aux yeux de l'opinion. En faisant son petit calcul politique, chacun doit tenir compte de ce facteur essentiel. Autrement salut les dégâts.

Rodrigue