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Trois morts dans le mitraillage du bus de l'équipe togolaise

Sport
Un entraîneur adjoint et le chargé de communication sont décédés samedi matin. Vendredi, la mort du chauffeur du car avait été annoncée.

Le bilan du mitraillage du bus du Togo vendredi est désormais de trois morts. L'entraîneur adjoint de l'équipe et le chargé de communication sont en effet décédés samedi matin, selon un membre de la délégation de la Confédération Africaine de Football présente dans l'enclave de Cabinda, entre le Congo-Brazzaville et l'Angola. La mort du chauffeur du car avait déjà été annoncée vendredi.
 Les Eperviers, le nom de l'équipe Togolaise, ont été attaqués alors qu'ils effectuaient en bus le trajet entre le Congo, où ils étaient en stage de préparation depuis fin décembre, et Cabinda, leur lieu de résidence durant la Coupe d'Afrique des Nations (CAN). Un trajet d'environ 200 kilomètres. Plusieurs personnes, dont deux joueurs, Kodjovi Obilalé, qui évolue à Pontivy (CFA) et Serge Akakpo, qui joue lui à Vaslui, en Roumanie, ont été blessés. Le premier, le plus gravement touché, a pris une balle dans les reins, alors que le second a été effleuré par deux balles au niveau du dos. «C'est comme si nous étions en train de rêver. Je suis choqué. Je suis l'un de ceux qui ont porté les blessés jusqu'à l'hôpital, c'est là que j'ai vraiment réalisé ce qui se passait. Tout le monde criait, appelait sa mère, pleurait au téléphone, prononçait ses derniers mots en pensant qu'on allait mourir», raconte Emmanuel Adebayor au micro de BBC Sport Africa. Evoquant ces trois décès, le gardien togolais, Kossi Agassa, explique : «On est tous abattu par cette nouvelle. Aucun joueur de l'équipe n'est prêt à faire cette CAN», a-t-il déclaré. «Tout le monde veut rentrer dans sa famille.»

Les rebelles regrettent
«Il y a eu beaucoup de sang et de peur dans le car», témoigne de son côté Hubert Velud sur RMC, sélectionneur français du Togo. Légèrement touché au bras, il en a également profité pour remercier l'armée angolaise qui escortait le convoi. «Ils nous ont sauvés. Sans eux, les rebelles nous auraient achevés.» Cette attaque a été revendiquée par le Front de libération de l'enclave de Cabinda (FLEC), qui milite depuis 1975 pour l'indépendance de cette bande de terre enclavée entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo-Brazzaville.

Une fois de plus, la politique s'est donc invitée à un rendez-vous sportif majeur … «Nous regrettons que ce soit le bus du Togo qui a été pris pour cible, a cependant tenu à préciser par téléphone sur Infosport Rodrigues Mingas, le secrétaire général du mouvement. On n'a pas fait exprès de tirer sur un bus de joueurs. C'aurait tout aussi bien pu être le bus des Ivoiriens, le bus de n'importe qui... On est en guerre, tous les coups sont permis.»

Le mode de transport mis en cause
Forcément après un tel évènement, les interrogations sont multiples. La première d'entre elle, concernant le maintien ou non de la compétition, a été balayée d'un revers de main par la Confédération Africaine de football (CAF) vendredi soir. Les autres, en revanche, restent pour le moment sans réponse. Pourquoi la délégation togolaise n'a-t-elle pas pris l'avion pour effectuer son trajet comme le stipule les règlements de la CAF ? Les autres équipes du groupe B qui doivent séjourner dans la même région (la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et la Ghana) vont-elles accepter de rester sur place sachant que le FLEC a annoncé que cet attentat n'était que le premier d'une longue série ? Et le Togo va-t-il se retirer de la compétition avant même que celle-ci ne commence ? «En tant que capitaine de l'équipe, je peux dire que si la sécurité n'est pas assurée, alors nous partirons peut-être samedi, confiait Adebayor vendredi soir. C'est du football et l'une des plus grandes compétitions en Afrique mais je ne pense pas que les gens soient prêts à donner leur vie. Je vais parler avec mon équipe et on prendra une décision qui est bonne pour nos carrières, nos vies et nos familles. Beaucoup de joueurs veulent partir. Ils ont vu la mort de très près et veulent retrouver leurs familles.»

En attendant la décision définitive des Eperviers, qui devrait être connue dans la journée, ce triste épisode a déjà pris des proportions internationales. En Angleterre, le club de Hull City a ainsi demandé le retour de ses joueurs qui participent à la CAN. D'autres devraient en faire de même dans les prochaines heures. Quoiqu'il en soit, un peu partout, c'est une autre question qui commence à faire son petit bonhomme de chemin. Compte tenu de ces évènements, mais aussi de ceux qui avaient entouré le match de qualification entre l'Egypte et l'Algérie en décembre dernier, la prochaine Coupe du Monde qui doit se dérouler en juin prochain en Afrique du Sud est-elle en danger ?