Le chef de la junte militaire, le Capitaine Moussa Dadis Camara, hospitalisé, depuis le 4 décembre dernier, dans un hôpital militaire au Maroc, se trouverait dans un état lamentable. C’est du moins le constat qu’aurait fait le président par intérim, le ministre de la Défense, Sékouba Konaté, qui s’est rendu, en début de semaine, à son chevet pour constater de visu son état de santé. ‘On ne peut rien tirer de Dadis’, aurait ainsi déclaré le général Konaté, à des proches, après avoir rendu visite à son chef, selon l’Afp. Le président par intérim a constaté, rapporte la même source, que ‘Dadis n’était pas conscient de ce qui passait dans son entourage’ et qu’’il n’y avait plus rien à faire pour lui’.
Cette déclaration, on ne peut plus claire, du numéro 3 de la junte sur l’état calamiteux dans lequel se trouve l’ex-homme fort de Conakry, tranche nettement avec les propos tenus jusque-là par les officiels guinéens. Ces derniers promettaient le retour imminent de Dadis en Guinée pour reprendre les rênes du pouvoir. C’est donc la fin du parcours pour le Capitaine Camara qui s’était révélé au public, un certain 23 décembre 2008, à la faveur d’un putsch militaire contre le régime chancelant du général Lansana Conté.
L’homme que rien ne destinée à la fonction de chef de l’Etat a été propulsé au devant de la scène par des militaires plus gradés dont le Colonel Mamadou Toto Camara et le général Konaté. Issu d’une famille pauvre de Nzérékoré, une région située à environ 1 200 Km au sud-est de Conakry, Moussa Dadis Camara avait donné une bonne impression durant les quatre premiers mois de sa présidence à cause de son franc-parler et de sa croisade contre le narcotrafic, la corruption et le détournement des deniers publics. Hélas !
APRES L’EUPHORIE DE LA PRISE DU POUVOIR : La vie en cauchemar de l’enfant de Nzérékoré
Le Capitaine Dadis Camara aurait pu entrer dans l’histoire de son pays par la grande porte. Mais, son entêtement à conserver, coûte que coûte, le pouvoir a précipité la Guinée au bord du gouffre et transformé sa vie et celle de sa famille en vrai cauchemar. Tout se passe, en effet, comme si une malédiction était subitement tombée sur le chef de la junte militaire et sur ses proches. Un de ses frères avait été tué, le 3 décembre dernier, lors de la tentative d’assassinat contre sa personne, par son ex-aide de camp.
Sa maman est aussi hospitalisée, depuis le 26 décembre dernier, à la clinique Ambroise Parée, situé au quartier Camayenne de Conakry. Elle souffrirait d’une légère dépression mentale et d’une faiblesse physique à la suite de l’attentat perpétré contre son fils, par le Lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité ‘Toumba’. Elle n’a pas eu de nouvelles de Dadis depuis son hospitalisation au Maroc. ‘La vieille refuse de s’alimenter. Elle exige de voir son fils ou lui parler au téléphone tout moins avant d’avaler une nourriture. Depuis qu’elle est arrivée dans notre clinique, à chaque fois qu’un haut responsable de la junte vienne voir son état, elle lui supplie de la mettre en contact avec son fils. Elle demande, au cas où son fils serait mort, qu’on le lui dise’, selon un médecin qui a requis l’anonymat.
Mamadou Aliou DIALLO
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