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Manipulation 2010 : Gilchrist Olympio persona non grata dans l’Assoli

Politique
Dans une lettre ouverte lue à la fin d’une manifestation, les «forces vives de la Préfecture d’Assoli » interdisent l’entrée de leur village au Président de l’UFC, M Gilchrist Olympio.
   Lors de son intervention sur RFI il y a quelques semaines, le leader de l’Union des forces de changement (UFC), Gilchrist Olympio, parlant de l’iniquité du découpage électoral, avait qualifié la préfecture d’Assoli de « petit village au nord du pays ». Forte de 20 mille électeurs aux dernières législatives, la préfecture a, en effet, selon le découpage électoral le même nombre de sièges que plusieurs préfectures, notamment celles du Sud-Togo qui ont le triple voire le quadruple ou le quintuple de sa population. Anormal ! Et pourtant, les rédacteurs de la lettre qui se prétendent « Les forces vives de la préfecture » s’étonnent de ce qu’ils appellent « confusion » géographique « indigne d’un leader qui prétend diriger le Togo dans 4 mois ».

Les instigateurs de la lettre rappellent en outre que « s’il y a une préfecture dont le président de l’UFC devrait se souvenir le plus, c’est bien la préfecture d’Assoli, car le 5 mai 1992, plusieurs fils de (notre) préfecture qui l’accompagnaient ont perdu la vie dans l’attentat de Soudou, et c’est grâce à la mobilisation des populations de cette préfecture dont il demeure ingrat qu’il a eu la vie sauve ». Le leader de l’UFC et son cortège, en tournée au Nord du Togo en 1992, avait en effet été victime d’un attentat odieux qui a coûté la vie à plusieurs membres du cortège dont le Dr Marc Atidépé. «Tous les fils dignes d’Assoli demandent à Gilchrist Olympio face à cette ingratitude et ces insultes de ne pas mettre les pieds dans ce ++ petit village++ où il a tant fait de victimes», rappelle la lettre sans qu’on sache réellement si les auteurs de la lettre veulent imputer la responsabilité des morts à la victime et la cible principale de l’attentat de Soudou qu’est le leader de l’UFC. Une enquête internationale désigne l’entourage du pouvoir Gnassingbé comme responsable de cet attentat.

Qui sont ces « dignes fils » d’Assoli

En réalité, cette lettre écrite par les cadres de la préfecture travaillant dans l’administration et donc à la solde du pouvoir RPT, constitue une manœuvre de récupération politique à la veille de la présidentielle de 2010. La lettre se plaît à exacerber les tensions raciales et tribales et sur les divisions Nord-Sud quand elle demande par exemple «Que Gilchrist Olympio nous dise s’il est vraiment togolais, de quel petit village il est originaire ?», voulant sans doute mettre en exergue l’origine afro-brésilienne du leader de l’UFC. C’est le retour aux années 1970 de l’ère d’Eyadema où les membres de la Communauté afro-brésilienne, première bourgeoisie togolaise fondatrice du nationalisme togolais, sont considérés comme des étrangers « entièrement à part » et non des citoyens « à part entière ».

Dans la même lettre, les populations demandent au patron de l’UFC de ne pas transformer la préfecture en un volcan à la veille des élections présidentielles que le chef de l’Etat souhaite « pacifiques, transparentes et démocratiques ». Selon le rapport du Haut Commissariat des nations unies aux droits de l’homme sur les violences postélectorales au Togo en 2005, le RPT, ses milices et l’armée avaient été désignés pourtant comme les principaux responsables des violations massives des droits de l’homme.