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22 - 23 octobre 1992 : Il y a dix ans le souvenir de la prise d'otage du HCR par des militaires.

Une quarantaine de membres du Haut Conseil de la République (HCR), Parlement de transition, ont été séquestrés les 22 et 23 octobre 1992 par un groupe de militaires. Ces événements plus graves qu'un putsch militaire, avaient eu lieu au Palais des congrès de Lomé.
Voilà dix ans exactement que des hommes en tenue, ont utilisé la manière forte pour soumettre des représentants du peuple à plus de 24 heures d'enfer.. Ils avaient pris en otage, au total 43 membres du HCR réunis alors en séance plénière pour auditionner Messan Agbéyomé Kodjo, alors ministre de l'Administration Territoriale et de la Sécurité sur les raisons de la fermeture des frontières togolaises avec les pays voisins.

Armes au poing les hommes en tenue, étaient allés réclamer leurs droits, leur part de cotisation obligatoire à laquelle étaient soumis tous les fonctionnaires et salariés du secteur public et privé pour la trésorerie du RPT, parti-Etat de 1980 à 1990.

Une fois leur revendication exposée à l'assistance avec un ultimatum de vingt minutes, les preneurs d'otage, ont obligé Mgr Philippe Fanoko KPODZRO, le Président du HCR à rédiger une déclaration qui sera par la suite lue sur les antennes nationales. Des heures durant, les otages ont été l'objet de menaces, d'injures avant d'être autorisés à aller aux toilettes. Au petit matin du vendredi 23 octobre 1992, du repas leur a été apporté par d'autres militaires. Plusieurs membres du HCR, ont refusé d'y goûter. Venus pour humilier des responsables de partis politiques, tels que Me Yaovi Agboyibo, Zarifou Ayeva, Edem Kodjo, Mba Kabassema … les preneurs d'otage se sont plutôt humiliés.

Fait majeur au cours de cet horrible événement, Polo Arégba, ancien Procureur de la République et à l'époque Garde des sceaux, ministre de la justice chargé des relations avec le HCR était resté avec les otages. La nouvelle de la prise d'otages au HCR avait fait le tour du monde entier. Radio France Internationale (RFI) avait qualifié l'opération de gangstérisme.

Des voix plus autorisées, se sont prononcées sur la séquestration du HCR, symbole de la souveraineté nationale, la qualifiant d'acte criminel prévu et puni par le code pénal. Pour de fins observateurs de la vie politique togolaise, il s'agit du plus grave événement de l'histoire politique au Togo depuis son accession à l'indépendance.

Dix ans après, beaucoup n'ont pas jusqu'ici compris que la politique se fait par l'intelligence la raison et le dialogue politique. La crise de confiance perdure toujours entre les forces politiques au Togo. Au lieu d'aider le peuple togolais dans sa marche vers le progrès, on l'invite plutôt le dimanche 27 octobre 2002 à prendre part à une élection législative qui n'a pas de sens et à laquelle ne participeront que le RPT et les partis affiliés.


Ekoué SATCHIVI