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Le bras de fer n'est pas prêt de se terminer entre le Général Walla et l'UFC

Le mercredi 16 octobre 2002, autour de 19h30mn, le premier vice-président de l'UFC, M.
Emmanuel AKITANI BOB, reçoit un coup de téléphone du Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, M. Akawilu Sizing WALLA, l'invitant à se présenter, au Ministère de l'Intérieur, le jeudi 17 octobre 2002, à 9 heures, avec M. Jean-Pierre FABRE, secrétaire Général de l'UFC, afin qu'il les accompagne à la " Primature ", pour y rencontrer le premier Ministre M. Koffi SAMA.

Le jeudi 17 octobre 2002, peu avant 9 heures après une concertation avec les responsables de l'UFC, et après avoir cherché, sans succès, à connaître l'objet de l convocation, en téléphonant, successivement au Ministre de l'Intérieur et au Premier Ministre, MM. Emmanuel AKITANI BOB et Jean-Pierre FABRE décident tout de même, de se rendre au Ministère de l'Intérieur.

Le Ministre de l'Intérieur les conduit à la " Primature " où ils sont reçus par le Premier Ministre, en présence du directeur général de la police nationale, M. TAKOUGNADI, du Conseiller du premier Ministre, M. ASSINGUIME. Le Ministre de la communication, M. Pitang TCHALLA, se joindra quelques instants après, à la rencontre.

Après leur installation et constatant que les média publics, la Télévision Togolaise, Radio Lomé etc. s'affairaient autour d'eux, les responsables de l'UFC se sont opposés à toute médiatisation de la rencontre. Ils ont fait comprendre fermement qu'ils quitteraient les lieux, si la presse ne se retirait pas. Malgré l'insistance des autorités, ils ont maintenu cette position.
Le Premier Ministre, après les salutations, donne la parole au Ministre de l'Intérieur, M. WALLA qui procède à la lecture d'un document présenté par lui, comme un rapport émanant du directeur général de la police nationale. Les points essentiels du document de résument ainsi :

1 - Le mercredi 9 octobre 2002, M Jean-Pierre FABRE a tenu à son domicile, une réunion avec 12 jeunes. Il leur a demandé de s'organiser, de mobiliser les masses et de les sensibiliser pour empêcher la tenue des élections du 27 octobre 2002, notamment par des actes de violence.

2 - Le mercredi 17 octobre 2002 ? M. Jean-Pierre a tenu au siège de l'UFC en présence d'une cinquantaine de personnes, une réunion où il a lancé des appels à la violence pour empêcher les élections du 27 octobre 2002. M. FABRE a également affirmé lors de cette réunion que des tracts signés par les forces démocratiques y compris les rénovateurs du RPT, seront mis en circulation dès la fin de semaine.

Le Ministre WALLA conclut en déclarant " qu'il ne peut accepter que l'on cultive le culte du désordre et de la violence ".

M. Jean-Pierre FABRE prend alors la parole. Il commence par désapprouver le harcèlement dont il est l'objet de la part du ministre de l'intérieur et de ses services. Il précise que si ce n'est sa conviction de toujours agir dans la légalité, rien ne l'oblige à se présenter aux convocations que prend l'habitude de lui adresser le Ministre de l'intérieur.
M. FABRE ajoute en outre que les rencontres avec le Ministre de l'intérieur sont une perte de temps ; parce que les informations sur la base desquelles il est convoqué, sont toujours fausses.

1 - S'agissant de la réunion qu'il aurait tenu, le mercredi 9 octobre 2002, à son domicile, avec 12 jeunes, M. FABRE déclare qu'elle est imaginaire et met au défi le Ministre de l'intérieur de produire un seul de ses participants.

2 - Concernant l'information selon laquelle M. FAVRE aurait déclaré que l'opposition mettra en circulation des tracts qui seront signés de l'ensemble des forces démocratiques, Jean-Pierre FABRE a affirmé qu'il s'agit de la déclaration signée samedi 12 octobre 2002 par l'ensemble des forces démocratiques, y compris les Rénovateurs du RPT, appelant les populations à ne pas retirer leurs cartes d'électeurs et à ne pas prendre part à l'élection du 27 octobre 2002. Le document existe déjà et a été publié par la presse. M. FABRE qui a un exemplaire sur lui, en donne lecture et affirme qu'il est vrai que l'opposition en fera une large diffusion, des centaines de milliers d'exemplaires en vertu de la liberté d'opinion et d'expression garantie par la Constitution. Oui, M. FABRE reconnaît l'avoir dit. Et déclare qu'il ne trouve là, rien d'illégal.

3 - Au sujet du culte de la violence et du désordre dont a parlé M. WALLA, M. Jean-Pierre FABRE a déclaré que " le culte de la violence " c'est le régime qui le cultive en violant l'Accord-Cadre de Lomé, en organisant une mascarade d'élections, en agressant quotidiennement l'opposition sur les média publics etc… Selon M. Jean-Pierre FABRE, le Ministre de la communication, M. Pitang TCHALLA, spécialiste lui-même d'éditoriaux au vitriol, véritables appels à la violence et à la haine, sait de quoi l'on parle.

Monsieur AKITANI BOB, renchérit à son tour, demande la production de preuves ou au moins la confrontation et pour finir, réitère la position que l'UFC a toujours exprimée lors de ses rencontres avec le Ministre de l'intérieur, à savoir qu'elle est un parti qui inscrit tous ses actes dans la légalité.

Le Premier Ministre déclare prendre acte des propos des responsables de l'UFC et leur demande de les confirmer devant les caméras de la Télévision Togolaise et les micros de Radio Lomé, qui attendent.

Les responsables de l'UFC refusent de nouveau et formellement la demande qui se transforme au fil des échanges, en supplications pathétiques de la part des autorités. La rencontre a duré une heure.

Le soir, à son édition de 20 heures, la Télévision Togolaise (TVT) publie un communiqué du gouvernement, faisant état de la rencontre, prétendant que l'UFC a pris l'engagement de ne pas empêcher par la violence, la mascarade électorale du 27 octobre 2002.

L'UFC est surprise par cette affirmation. Elle n'a pris aucun engagement. De toutes façons, il n'a jamais été question de quelque engagement que ce soit. Aucun engagement, d'user ou de ne pas de violence, n'a jamais été évoqué.

Lors de cette rencontre, il s'est agit pour l'UFC de récuser des accusations portées contre elle, comme dénuées de tout fondement. Il s'est également agi pour l'UFC de confirmer qu'elle participera bel et bien à la distribution des tracts appelant les populations à boycotter la mascarade électorale du 27 octobre prochain. C'est tout.

L'UFC émet les plus vives protestations contre la nouvelle attitude des autorités togolaises qui consiste à la convoquer pour proférer des accusations contre elle, et à publier ensuite des communiqués mensongers n'ayant aucun lien avec les réponses qu'elle donne.

L'UFC est trop vigilante pour tomber dans le piège béant que les autorités togolaises essayent de lui tendre.

Il n'appartient pas à l'UFC d'aider à désamorcer le mécontentement légitime des populations contre les provocations du régime en général, et plus précisément contre celle que constitue la tenue de cette mascarade d'élection. Au contraire, l'UFC le soutient.

Il appartient à l'UFC de tout mettre en œuvre pour que cette grande colère s'exprime dans le cadre de la loi. C'est à cela qu'elle s'atèle. Mais, personne ne peut lui faire dire ce qu'elle n'a pas dit.

Pour le Bureau National
Le Premier Vice-Président
Emmanuel AKITANI BOB