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Hépatites A, B et C

CHRONIQUE - Santé, sexualité
   Selon hepatique.free.fr

L'hépatite (du grec hépar: foie) désigne toute inflammation du foie. Elle peut être aiguë ou chronique, les formes les plus connues étant les formes virales (notées de A à E) et alcoolique. L'hépatite peut évoluer vers une forme grave ou fulminante, une cirrhose ou un cancer.

L'hépatite A est une maladie grave du foie qui est due à un virus à ARN de la famille des picornavirus, une famille de virus qui comprend aussi les poliovirus et les rhinovirus.

L'hépatite B est une maladie grave du foie causée par le virus de l'hépatite B (VHB). Elle est extrêmement infectieuse et se transmet par les rapports sexuels ou le contact avec du sang ou des liquides organiques infectés. Le VHB attaque directement le foie, provoquant une maladie grave, des lésions hépatiques et dans certains cas la mort. Il existe un vaccin sûr et efficace pour prévenir la maladie.

L'hépatite C est une affection hépatique d'origine virale que l'on avait qualifiée d'hépatite « ni A, ni B » à transmission parentérale1 jusqu'à ce que l'on en mette en évidence l'agent étiologique en 1989. La découverte et la caractérisation du virus, dénommé depuis virus de l'hépatite C ou VHC.

L'hépatite A

Introduction:
L'hépatite A est l'hépatite virale la plus répandue au monde avec des zones de haute endémicité en Afrique et dans l'Asie du Sud-Est. Elle est bénigne dans près de 99 % des cas. La transmission se fait par voie entérale (eaux et aliments contaminés par des matières fécales, coquillages, crudités). L'hépatite A survient habituellement au cours de l'enfance ou chez l'adulte jeune (50 % des cas avant l'âge de 30 ans). Elle peut réaliser de petites épidémies dans des collectivités (crèche, école, institution d'enfants handicapés). Elle peut se transmettre par voie intra-familiale. L'âge moyen de survenue de la maladie a augmenté depuis quelques années ; chez l'adulte, l'hépatite est plus sévère.

Diagnostic:
L'incubation est courte, de l'ordre de 2 à 4 semaines. L'hépatite A est le plus souvent asymptomatique (90 % des cas) et est pratiquement toujours bénigne. Le diagnostic est affirmé par la présence de l'anticorps anti-VHA de type IgM dont l'apparition est précoce dans le même temps que l'augmentation des transaminases. Les IgM disparaissent en moyenne vers la 10e semaine et font place aux IgG anti-VHA qui persistent longtemps.

Evolution:
L'hépatite A évolue toujours vers la guérison, sauf en cas de forme fulminante observée dans 1 cas pour 10 000. Il a été décrit des formes à rechute avec un nouveau pic de transaminases, 1 mois après le début de l'infection, observées dans 5 à 7 % des cas ainsi que des formes cholestatiques (5 %) pour lesquelles la guérison peut être longue, en moyenne 6 mois après le début de l'infection.

Prévention :
1. Règles d'hygiène
Une hygiène élémentaire des mains est nécessaire ainsi qu'un soin rigoureux pour les aliments et les boissons dans les régions d'endémie. Il existe également une transmission parentérale faible pour les toxicomanes intraveineux mais aussi pour les personnels de santé après piqûre accidentelle.


2. Vaccination
Le vaccin utilisé s'appelle " Havrix 1440 " dont le schéma de vaccination comporte une injection intramusculaire dans la région deltoïde avec un rappel à 6 mois puis tous les 10 ans. Le taux de séroconversion est de 100 % au 21e jour. Pour les nourrissons au-dessus de 1 an et les enfants jusqu'à 15 ans, on utilise le vaccin " Havrix 360 " avec 2 injections à un mois d'intervalle, un rappel 6 à 12 mois après la primovaccination, puis un rappel tous les 10 ans.

Le vaccin est recommandé pour tous les voyageurs allant vers les pays endémiques, le personnel médical et paramédical, les sujets au contact des personnes infectées, les égoutiers, les militaires, les personnels de crèche et les puéricultrices, les usagers de drogue par voie intraveineuse, les personnels des chaînes alimentaires et de la restauration.

L'hépatite B : une maladie universelle

L’hépatite B est une maladie universelle, posant un problème de santé considérable. L’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, évalue à environ 350 millions le nombre actuel de porteurs du virus VHB dans le monde. Le nombre de décès consécutifs à une infection par ce virus est de 1 à 2 millions par an. De ce fait, l’OMS range le virus VHB au même titre que le virus HIV, parmi les 10 " principaux tueurs " par maladie infectieuse. Cette mortalité est surtout due aux complications de l’hépatite chronique. La prévalence varie considérablement d’une région géographique à l’autre.

Dans les zones à endémie élevée c.-à-d. en Asie du Sud-est, en Chine, en Afrique noire et en Amérique du Sud, 15% des individus sont porteurs chroniques du VHB alors que 70 à 90% ont été un jour en contact avec le virus. La transmission est essentiellement périnatale (verticale) et familiale (horizontale).

Dans les régions à endémie modérée c-à-d au Moyen-Orient, en Europe centrale et orientale et en région méditerranéenne, environ 2 à 7% des individus sont porteurs du VHB alors que 20 à 55% ont des marqueurs du VHB. La transmission est surtout horizontale et sexuelle.

Dans les régions à endémie faible c-à-d en Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Australie, moins de 2% de la population sont porteurs du VHB et moins de 20% ont des marqueurs du VHB. La transmission dans ces pays industrialisés se produit surtout chez les adultes jeunes avec un pic d’incidence s’élevant à 25 cas d’hépatite aiguë pour 100.000 dans le groupe âgé de 20 à 30 ans. La transmission est sexuelle dans 40% des cas et liée à l’utilisation de drogues par voie intraveineuse dans 15-20% des cas.

(...)

Groupes à risque :
La prévalence augmente progressivement avec l’âge jusqu’au groupe de 35 à 44 ans. L’augmentation est la plus marquée dans le groupe de 20 à 29 ans, peut-être en raison de la transmission sexuelle du VHB. La prévalence est la plus élevée chez les patients âgés de plus de 65 ans. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’autrefois on ne dépistait pas systématiquement l’hépatite B chez les donneurs de sang. La prévalence de l’Ag HBs* est significativement plus élevée chez les non-Belges que chez les Belges et atteint un plateau une décennie plus tôt chez les non-Belges par rapport aux Belges

* L’antigène HBs est présent dans le sang, représente l’enveloppe du VHB et indique que l'organisme est ou a été en contact avec le virus de l'hépatite B.

L'hépatite C : une maladie universelle

Qu'est-ce que l'hépatite C ?
Une hépatite est une inflammation du foie. Cette inflammation est le plus souvent causée par l'abus d'alcool, un virus ou d'autres facteurs (médicaments). Dans le cas de l'hépatite C, l'inflammation du foie est causée par un virus de type ARN : le virus de l'hépatite C (VHC). Bien que la plupart des virus hépatiques soient connus depuis longtemps, ce dernier n'a été identifié qu'en 1989. Auparavant, il était connu sous le nom de l' " hépatite non-A, non-B ". L'hépatite C n'est pas la seule hépatite virale. A l'heure actuelle, on connaît au moins 6 hépatites virales qui diffèrent par leur mode de transmission et leur gravité. L'hépatite C, principalement transmise par du sang contaminé :

- devient chronique dans 80% des cas.
- peut endommager le foie de manière irréversible.
- est présente dans le monde entier.
- est difficile à guérir.
- ne connaît pas encore de vaccin.

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L'hépatite B : MODES DE CONTAMINATION

Le VHB (virus de l’hépatite B) peut être transmis à partir des liquides biologiques provenant d’individus infectés, en particulier le sang et les sécrétions sexuelles (spermes, sécrétions vaginales).

La salive peut jouer un rôle (non démontré !) dans la transmission du virus selon le mode d’expositions. Bien que de faibles quantités de virus aient été mises en évidence dans les larmes, le lait maternel, les urines, les selles, ces liquides biologiques ne seraient pas impliqués dans la transmission du VHB. La contagiosité de ces sécrétions n’a jamais pu être démontrée et la charge virale y est toujours 100 à 1000 fois plus faible que dans le sang. Les porteurs asymptomatiques ne sont pas conscients du risque infectieux qu’ils représentent. Chez les porteurs chroniques, la charge virale varie d’un individu à l’autre.

Le VHB est environ 100 fois plus contagieux que le virus du Sida. Toute lésion cutanée, même minime, peut être une porte d’entrée pour le VHB.


Transmission parentérale :
Ce mode de transmission est retrouvé dans tous les pays, quel que soit leur taux d’endémicité. La transmission se fait par contact avec du sang ou des dérivés sanguins, surtout en pratique médicale (prélèvements, transfusions, chirurgie, hémodialyse, soins dentaires, piqûre accidentelle...), mais aussi par l’échange de seringues contaminées entre toxicomanes. La pratique de tatouages, de piercing (perçage d’oreilles ou autres), d’acupuncture peut être une source de contamination, en l’absence de règles d’hygiène strictes.



Transmission verticale : (de la mère à l’enfant)
Les enfants nés de mères contaminées sont exposés à un risque important de contamination par voie sanguine. Ce mode de transmission prédomine dans les pays à forte endémie comme en Asie. Une fois infectés, ces nouveau-nés sont particulièrement exposés à un risque de portage chronique et constituent alors un réservoir de virus. Environ 95% des transmissions périnatales ont lieu au moment de l’accouchement par contact direct avec le sang maternel, mais 5% des enfants semblent déjà avoir été contaminés dans l’utérus. La transmission du VHB peut se faire par voie placentaire (communication entre les circulations fœtale et maternelle), par pénétration du virus au travers des muqueuses, par ingestion de sang maternel au moment du passage dans la filière génitale ou encore par contamination sanguine au cours d’une césarienne. Quoique la transmission transplacentaire n’ait pas été scientifiquement prouvée.


Transmission sexuelle :
Ce mode de transmission, bien démontré, est prépondérant dans les pays de faible endémicité. L’hépatite B est une maladie sexuellement transmissible (MST). Le risque augmente avec le nombre de partenaires, avec le nombre d’années d’activité sexuelle et avec l’existence d’antécédents d’autres MST. On estime que 16 à 40% des partenaires sexuels d’individus infectés par le VHB sont exposés.


Transmission horizontale :
Ce mode de transmission est plus fréquent chez les jeunes enfants et les adolescents, mais peut exister à tout âge. Ce mode prédomine en Afrique. Même en l’absence de rapports sexuels, les contacts avec un porteur du VHB constituent un risque de transmission au sein des familles ou dans les collectivités d’enfants, des institutions (pensionnat, institut pour handicapés, prison). Le rôle de la salive, des lésions cutanées, de l’échange d’objets personnels (rasoir, brosse à dents, linge de toilette...) a été évoqué.


LA SALIVE EST-ELLE UN VECTEUR DE CONTAMINATION ?
Dans 31% des cas d’hépatite B aiguë recensés, il n’a pas été retrouvé de facteur de contamination. Une éventuelle transmission salivaire a donc été incriminée pour expliquer ce phénomène. Pourtant, certains auteurs admettent que les baisers, les échanges de verres ou d’instruments de musique ne constituent pas un mode de transmission du virus. Les contradictions relevées dans les différentes études nous invitent par conséquent à nous montrer prudents quant à ce mode possible de contamination.

L'hépatite B : METHODE DE DEPISTAGE
Seule la prise de sang permet de dépister le VHB. La présence du VHB est démontrée par l’existence de l’antigène de surface (Ag HBs ou anciennement Ag Australia). En présence de l’Ag HBs, il peut être nécessaire de rechercher les signes de réplication virale : l’Ag HBe et l’ADN viral.


Mode de révélation :
a) Découverte fortuite (90%) : Il s’agit du cas le plus fréquent en raison du caractère habituellement asymptomatique de l’affection aiguë.
Découverte d’une élévation des transaminases à l’occasion d’un bilan de santé, d’un examen de routine en médecine du travail ou lors d’un don de sang.
Dépistage dans des populations exposées (sujets provenant de zones d’endémie élevée, toxicomanes, détenus, pensionnaires en institutions, hémodialysés, patients atteints d’une maladie sexuellement transmissible).
b) Découverte suite à la présence de symptômes aspécifiques tels que :
Fatigue, affaiblissement général de l’organisme.
Douleurs articulaires.



Evolution :
Lorsqu’un patient entre en contact avec le VHB, dans la majorité des cas (90%), il ne s’en rend pas compte car l’affection est asymptomatique. Il ne développe une jaunisse que dans 10% des cas.

La guérison d’une hépatite aiguë due au VHB survient dans 90% des cas. La réplication virale s’arrête, l’Ag HBs disparaît et des anticorps protecteurs (ac anti-HBs) apparaissent.

Dans 10% des cas, le VHB reste présent. Si l’Ag HBs est toujours positif 6 mois (délai fixé arbitrairement par convention) après l’épisode aigu, on parle de porteur chronique du VHB.

Environ 1/3 des porteurs chroniques sont des porteurs sains du virus. Celui-ci est présent mais ne se multiplie plus et n’entraîne aucune lésion du foie. Les transaminases sont normales et il n’y a aucun risque de développer une cirrhose.

Environ 1/3 des porteurs chroniques ont une inflammation modérée du foie (hépatite chronique peu active) . Les risques de " dégâts " au niveau du foie sont très minimes. Enfin, le dernier 1/3 des porteurs chroniques du VHB ont des lésions sévères (hépatite chronique active ou agressive) avec le risque de développer une fibrose d’abord et ensuite 20 à 30% sur 20 ans de développer une cirrhose.

Seule la biopsie hépatique permet de différencier l’hépatite chronique peu active d’une hépatite active ou agressive.

L'hépatite B : une maladie universelle

Conseil aux patients présentant une hépatite B chronique et à leur entourage.
Activité physique normale. Absence de régime alimentaire. La consommation d’alcool doit être évitée. Absence de contre-indication médicamenteuse absolue; cependant, il est prudent d’éviter les traitements immunodépresseurs et particulièrement les corticoïdes qui risqueraient de stimuler la réplication virale. Informer le patient sur les modes de dissémination virale : sexuelle (rapports protégés; vaccination du partenaire), plaie cutanée ou muqueuse (attention aux objets de toilettes qui devront rester personnels) mais également salivaire (contacts intimes). La surveillance biologique dépendra des lésions observées lors des examens de contrôle :

maladie évolutive :surveillance tous les 4 mois des transaminases.
sujet asymptomatique (transaminases normales) : une surveillance annuelle des transaminases paraît suffisante.
Un dépistage systématique de l’entourage vivant sous le même toit doit être réalisé. Une vaccination doit alors être effectuée si le VHB est absent ou si les ac anti-HBs sont négatifs.

TRAITEMENTS DE L’HEPATITE B
a) Interféron alpha :
La dose d’interféron habituellement utilisée dans l’hépatite B est de 5 à 10 millions d’UI, 3 fois par semaine, pendant 4 à 6 mois, en injection sous-cutanée. En l’absence de réponse après cette période, il est inutile de poursuivre le traitement. Pendant le traitement, les transaminases doivent être contrôlées tous les mois. Si le patient répond au traitement, l’ADN viral disparaît normalement après 2 à 3 mois de traitement. En même temps, les transaminases augmentent brusquement, pour se normaliser ensuite. Cette cytolyse est de bon augure et ne doit pas faire diminuer les doses d’interféron. L’arrêt de la réplication virale va suivre ce pic de transaminases, parfois plusieurs mois après l’arrêt du traitement à l’interféron.

b) Autres traitements médicaux :
Un nouveau médicament anti-viral est actuellement disponible, la lamivudine. Ce médicament bloque la réplication du VHB. Il a l’avantage de se prendre par la bouche et d’être très bien toléré. Malheureusement, la récidive de l’hépatite est fréquente àl’arrêt du médicament. D’autres nouveaux médicaments sont actuellement à l’étude.


La vaccination :
Heureusement, pour l’hépatite B, il existe un vaccin dont la prise s’opère de la façon suivante : 1 injection tous les mois pendant 2 mois et ensuite, après 6 mois et avant un an, la 3° injection qui termine la phase de vaccination.

Certaines personnes ne réagissent pas à ce vaccin mais il donne de bons résultats dans 90 à 95% cas. La vaccination est indispensable pour les groupes à risques : personnel soignant, sauveteurs, pompiers, les personnes voyageant dans des pays à risque, les toxicomanes, les prostituées, etc.

Il est également recommandé aux jeunes ayant une forte activité sexuelle avec des partenaires multiples.

En Belgique, depuis peu, le vaccin est partiellement remboursé pour les enfants de 14 à 15 ans, alors qu'auparavent, il était remboursé pour les enfants jusqu'à 12 ans. Le prix plein tourne autour des 1.200 frs par injection pour les adultes. Il est également remboursé lorsqu’il est rendu obligatoire par l’exercice d’un métier à risque. Le GAIPH a pour objectif d'obtenir la gratuité du vaccin pour tout le monde quel que soit l'âge. Une prise en charge élargie reviendra toujours moins cher à notre Sécurité Sociale que le traitement des malades et diminuerait fortement le risque de portage chronique avec tous les problèmes qu'il entraîne.

CONCLUSIONS
L’hépatite B aiguë se guérit en quelques semaines sans séquelle hépatique. L’hépatite chronique B nécessite plusieurs mois de traitement et, en cas de bonne réponse au traitement, la réplication virale s’éteint, même si on ne peut éradiquer totalement la présence du VHB dans l’organisme.

ans traitement, l’évolution de la maladie s’étale sur plusieurs décennies avec un risque de développer une cirrhose de l’ordre de 10%.

Le virus de l’hépatite B est très contagieux. Les patients porteurs doivent connaître les règles élémentaires d’hygiène.

Un dépistage systématique de l’entourage est indispensable pour pouvoir vacciner les personnes non protégées.