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Interview de Robert Dussey : « In fine, la Charte de Lomé fera l’objet d’une résolution des Nations Unies »

Togo - Diplomatie
Dans une interview accordée au journal Actu Express, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine, Robert Dussey donne plus de précision sur la Charte qui sera adoptée par les pays africains au sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité et la sûreté maritime qui aura lieu à Lomé du 2 au 7 novembre prochains.
Actu Express : L’un des objectifs du sommet de Lomé sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique est la mise en place d’une Charte des Etats africains pour combattre la piraterie maritime. Peut-on connaître les grandes lignes de ladite charte ?

Robert Dussey: C’est sur proposition du Président de la République, Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE, que le thème de la sécurité et de la sûreté maritimes et le développement en Afrique a été retenu à l’unanimité par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine.

Et comme vous le disiez vous-même, l’un des objectifs est l’adoption d’un projet de la Charte. Ce sera la première fois dans l’histoire de l’UA qu’il y aura une grande réflexion sur ce thème.

Evidemment, ce projet de Charte aura pour but la sécurisation de toutes nos mers et océans par une coopération plus renforcée et des mesures contraignantes à l’échelle de notre continent et même au-delà.

Tous les Etats seront-ils au même niveau de compréhension et d’appréhension de la piraterie maritime dans la mesure où l’ONU estime qu’ un acte de piraterie ne peut être considéré comme tel que dans les eaux internationales. Les actes de piraterie à l’ancrage ou dans les eaux territoriales sont alors considérés comme du brigandage?

Vous savez sans doute que 90% des importations et exportations en Afrique sont effectuées par la mer. Ce sont donc à la fois les eaux internationales et celles territoriales qui font office de voies de communications, c’est-à-dire le transport maritime.

En réalité, il ne s’agit pas de faire une différence entre les différentes formes de piraterie mais de tirer les conséquences pour pouvoir bien sécuriser toutes nos mers. Ceux sont d’ailleurs d’énormes pertes économiques, humaines et environnementales.

C’est pourquoi, la piraterie, comme tout acte illicite de violence ou de détention ou toute déprédation commis par l’équipage ou des passagers d’un navire agissant à des fins privées, et dirigé fera l’objet d’une réflexion à la hauteur du ce défi continental pour qu’in fine, la Charte de Lomé fasse l’objet d’une résolution des Nations Unies.

En raison de l’ampleur et de la nature de cette forme de criminalité, il est essentiel d’établir des partenariats internationaux et intersectoriels afin de prévenir ces activités criminelles, de mener des enquêtes et de poursuivre leurs auteurs. Les mesures anti-piraterie doivent donc se faire en bonne intelligence avec les Etats concernés, en prenant bien soin de ne pas froisser leurs sensibilités nationales.

La perte de la souveraineté sur les eaux territoriales sera-t-elle acceptée par tous les Etats ? Y aura-t-il des mesures coercitives ?

Le projet de Charte engagera la responsabilité des Etats qui en seraient parties par son adoption, sa signature, et sa ratification.

Il est important de savoir que ce projet que nous souhaitons tous implique le respect des principes, notamment ceux contenus dans la charte de l’ONU, dans l’Acte constitutif de l’UA, de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, de la charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples, de l’Agenda 21 adopté à Rio de Janeiro, et de la Stratégie Africaine Intégrée pour les Mers et les Océans à l’horizon 2050 (Stratégie AIM 2050).

Dans ce combat, je voudrais vous assurer que le Togo et l’Union Africaine, y compris les autres Etats membres travaillent en parfaite synergie parce que la lutte contre la criminalité maritime, implique une coopération active et efficace, un engagement soutenu des Etats, une coopération entre Etats et enfin une coopération judiciaire assortie des mesures drastiques.