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Interview du DG du CETEF, Johnson-Kueku Banka « Une foire permet aux entreprises de faire de la publicité et d’accroître leur chiffre d’affaires »

Togo - Economie et Finances
La Foire Internationale de Lomé sera à sa 13ème édition cette année. Elle se déroulera du 18 novembre au 5 décembre et durera environ 17 jours comme à l’accoutumée. La Foire Internationale de Lomé qui est une grande vitrine des affaires, innove d’édition en édition au grand bonheur des opérateurs économiques et des exposants. Quelles sont les surprises que nous réserve le comité d’organisation pour la prochaine édition ?

La réponse à cette interrogation nous est donnée par Johnson-Kueku Banka, Directeur du Centre togolais des expositions et foires (CETEF). « Cette fois-ci nous avons bien envie de parler de l’agro-industrie. Vous savez que le Togo est un pays essentiellement agricole, il y a beaucoup de productions dans le domaine de l’agriculture mais qui ne sont pas transformées », indique celui-ci dans cette interview que nous vous proposons.

Bonjour M. Johnson-Kueku Banka. Vous êtes le Directeur du Centre togolais des expositions et foires (CETEF). Dites-nous l’importance pour le Togo d’organiser chaque année une foire internationale?

Johnson-Kueku Banka : Une foire, c’est une activité de promotion, de publicité et de propagande. C’est une opportunité offerte aux responsables marketing d’une entreprise et aux premiers responsables commerciaux de faire valoir leurs produits et d’appeler à leur consommation. Un responsable marketing d’une entreprise peut choisir de participer à une foire pour la promotion de ses produits. De toutes les façons, il y a plusieurs moyens. C’est peut-être de faire de la publicité au niveau des télévisions ou des radios, ou des sites Internet. Donc il y a plusieurs moyens qui s’offrent à un opérateur économique pour faire connaître son produit et appeler à sa consommation.

L‘intérêt de participer à une foire est de rencontrer sur les mêmes lieux, des personnes qui cherchent un certain nombre d’informations sur les produits et ceux qui ont ces produits. Vous avez des chaînes de télévision, des stations de radio et des organes de presse écrite et en ligne qui sont présents et qui peuvent vous aider à faire la publicité de vos produits et services. Vous avez surtout la possibilité de faire voir ou de faire goûter votre produit à un nombre important de clients.

Pouvez-vous nous parler de l’historique de la Foire Internationale de Lomé ?

La Foire internationale de Lomé a fêté ses 30 ans l’année dernière. La première édition de cette rencontre commerciale a débuté en 1985 avec la Foire de l’OUA (actuelle UA, Union Africaine). La Foire de Lomé est aujourd’hui organisée toutes les deux ans. Nous avons évolué jusque dans les années 90 où il y a eu des troubles sociaux politiques. Pendant qu’il y avait des troubles, les exposants n’étaient pas disposés à participer à la foire et le site a été fermé pendant une dizaine d’années. Nous avons effectivement repris à partir de 2003 avec la Foire de la CEDEAO et la Foire de Lomé en 2005. Nous avons fait les trois premières éditions entre 1985 et 1990. Nous avons tenté de faire quelque chose à partir de 2001 mais ça n’a pas vraiment marché. La Foire n’a effectivement repris qu’à partir de 2003. Nous l’avons organisée aussi en 2005 et en 2007. Mais c’est à partir de 2010 que nous avons commencé la régularité annuelle. Ça été sur la demande des exposants eux-mêmes qui ont demandé que la foire leur soit organisée chaque année.

Il y a déjà la paix et la sécurité et cette rencontre commerciale ne peut que se tenir dans un environnement où il y a la paix. Donc lorsque la situation s’est apaisée, la Foire de Lomé a repris de plus belle. Il y a aussi cette position stratégique de notre pays qui a joué en notre faveur. Ce qui fait que Lomé est une ville qui est tellement visitée par les opérateurs économiques. Donc ce sont des atouts tout à fait naturels qui destinent la Foire de Lomé à une réussite. En dehors de cela, il y a la volonté des organisateurs d’innover d’année en années afin d’éviter que ça soit une redondance. Nous innovons donc à chaque édition en apportant quelque chose de nouveau.

Il nous revient de créer toutes les conditions nécessaires pour que les opérateurs économiques reviennent chaque année à la Foire de Lomé.

Qu’est-ce que cette rencontre peut rapporter à l’économie nationale ?

Une foire de façon générale a un impact sur l’économie nationale. Ça permet aux entreprises de faire de la publicité et d’accroître leur chiffre d’affaires. Une fois que les chiffres d’affaires s’accroissent, c’est un certain nombre d’agrégats au niveau économique également qui sont impactés. Parce que l’entreprise est obligée de payer des impôts à l’Etat, de recruter du personnel, de les payer, de faire des investissements, de faire de l’épargne. Donc une Foire permet à moyen ou à long terme à l’Etat d’avoir des retombées positives.

A très court terme, la Foire permet de créer une micro-économie parce que dans l’organisation de la foire il y a un certain nombre de petits opérateurs qui interviennent. La Foire de Lomé appelle tous les corps de métier. Vous avez des menuisiers, des maçons, des décorateurs de stands qui travaillent sur la foire. Sans oublier que pendant que la foire se déroule, nous au niveau de l’organisation, il nous arrive de recruter jusqu’à 500 personnes pour assurer le fonctionnement normale de la machine. N’oubliez pas que sur la foire, il y a des opérateurs économiques qui sont là et si chacun n’emploie que deux personnes, voyez-vous-mêmes. Il y aura plus de deux mille (2000) personnes à être employées. Ça aussi c’est une redistribution de revenus qui ne dit pas son nom. Parce que nous-mêmes, nous prenons auprès des entreprises participantes et nous redistribuons en payant les salaires et donc c’est une activité qui a un impact sur l’économie nationale.

Vous n’oubliez pas l’apport de la Foire de Lomé sur les revenus des transporteurs. Il y a jusqu’à trois cent mille (300 000) visiteurs et participants et 90% de ceux-là utilisent les transports en commun pour arriver sur les lieux et repartir. Les transporteurs à leur tour achètent du carburant et tout cela c’est un plus pour l’économie nationale. Il y a également la restauration, et nous savons que des 300 milles personnes qui viennent, on a plus de 80% qui passent par les restaurants de la Foire avant de repartir.

C’est une activité qui indéniablement a son impact sur l’économie nationale.

Quelles sont les innovations que vous avez apportées à la 12ème édition de la Foire ?

La 12ème édition a coïncidé avec nos trente ans, donc nous avons fait des actions qui ont été exceptionnelles. Nous avons aussi accueilli la Foire de l’UEMOA qui est venue se greffer sur la Foire de Lomé. L’une des innovations particulières, c’était l’introduction de thématiques à la Foire de Lomé. A la 12ème édition nous avons travaillé sur les énergies renouvelables et il y avait un espace thématique et nous avons accueilli des jeunes qui innovent en matière d’énergies renouvelables qui sont venus exposer un certain nombre de choses. Par exemple, ils ont exposé des systèmes de forage solaire, des systèmes de cuisson à base de plaques solaires, des générateurs à base de solaire.

A la fin de la foire, il nous est revenu que la plupart de ceux qui étaient là sont repartis avec de gros contrats, il y en a qui sont repartis avec des contrats de deux cent cinquante millions (250 000 000) F CFA pour faire des réalisations dans le domaine des énergies solaires. Nous avons introduit des thématiques pour que la Foire de Lomé laisse des traces positives à chaque édition. Avant c’était totalement général, on parlait de tout. Mais aujourd’hui on parle de tout mais on met l’accent sur certains domaines. Le thème que nous avons choisi en 2015 c’était les énergies renouvelables et nous avons été satisfaits des retombées.

A quand aura lieu la prochaine édition et pour quelle durée ?

La prochaine édition aura lieu du 18 novembre au 5 décembre et durera autour de 17 jours. Cette fois-ci nous avons bien envie de parler de l’agro-industrie. Vous savez que le Togo est un pays essentiellement agricole, il y a beaucoup de productions dans le domaine de l’agriculture mais qui ne sont pas transformés. Il n’y a pas de la valeur ajoutée à ces produits. Vous savez que le café et le cacao togolais sont exportés comme ça, le coton c’est pareil. On les cueille, on les traite un tout petit peu et on les exporte. Les fruits et légumes aussi c’est le même processus. Vous allez dans les régions productrices de fruits et légumes, pendant la saison des mangues, vous avez des mangues qui murissent et qui tombent et pourrissent. Vous pouvez acheter un sceau de mangue à 20 F Cfa alors qu’on peut transformer ces fruits, leur donner de la valeur, les conserver et pouvoir les vendre pendant la période de soudure. La période des mangues durent au un peu plus deux mois et après, c’est fini et pour le reste du temps, on n’a en plus.

Il y a le cas de l’ananas. Aujourd’hui il y a tellement de producteurs d’ananas qui ne savent pas comment écouler leurs produits. Et malheureusement les fruits pourrissent à l’air libre. Au niveau de la Foire de Lomé, nous voulons voir comment aider à transformer un certain nombre de nos produits agricoles. Nous voulons partager avec les Togolais les expériences des autres pays.

Cette année, nous aurons comme pays invité d’honneur, l’Egypte. Nous verrons avec les Egyptiens, s’ils ont de petites industries de transformation des produits alimentaires. Qu’ils partagent leurs expériences avec nous. Nous allons inviter nos amis du Ghana à côté, qui ont une petite avance sur nous en la matière. Il y aura aussi le Maroc et le Nigeria qui viendront enrichir la thématique. Nous voulons savoir ce qu’ils ont déjà fait en termes d’industrie agroalimentaire. Notre but c’est d’inciter les acteurs du secteur à approcher les visiteurs et à échanger avec eux.

Dites-nous comment utilisez-vous le numérique pour vendre la Foire de Lomé ?

Nous utilisons beaucoup le numérique dans l’organisation de la Foire internationale de Lomé. Tous nos supports sont à base d'informatique. Par exemple, nous avons nos séances B to B. Nous avons le serveur et notre cellule informatique. Pour la prochaine édition, nous voulons faire en sorte que les tickets que nous mettrons en vente soient numériques. Nous ne sommes donc pas en reste des nouvelles technologies. L’année dernière nous avons innové avec une application de la Foire que vous téléchargez et vous avez toutes les informations sur la Foire. Ça a permis à certains participants d’avoir leur propre page au niveau de cette application qu’ils ont pu utiliser comme ils le voulaient.

Votre mot de fin

Nous voulons dire à tout le monde que la Foire de Lomé aura bel et bien lieu encore cette année. Il ne faut pas qu’ils commencent par se dire qu’il y a encore du temps. Nous sommes là ils peuvent venir nous voir surtout pour les emplacements. Les premiers sont toujours les mieux servis, comme on le dit souvent.

Propos recueillis par Olivier A.