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Les exportateurs de l’hévéa dans de beaux draps

Côte D'Ivoire - Economie et Finances
Le ralentissement de la demande des fabricants des pneus. La baisse du prix du caoutchouc depuis quelques années donnent de l’insomnie aux exportateurs ivoiriens qui, impuissants face au phénomène, attendent les jours meilleurs.

Entre 2004 et 2011, le prix du caoutchouc est passé 217 à 766 FCFA le kilo. En 2013, il est revenu à 445 FCFA (0,68 euro). Et depuis, le coût de cette matière n’a cessé de baisser au grand désarroi des producteurs.

"Il faut accepter la faiblesse actuelle du cours et attendre que ça passe", lâche, résigné, un professionnel du secteur de l'hévéa. Ces producteurs demandent au gouvernement ivoirien de moins taxer leur activité.


Cette chute du prix a beaucoup pesé sur les résultats des producteurs ivoiriens. La Société internationale de plantations d'hévéas (SIPH), leader ouest-africain du caoutchouc naturel et filiale de Sifca, a ainsi vu son chiffre d'affaires passer de 422,3 millions d'euros en 2011, au plus fort de la hausse, à 365,1 millions d'euros en 2013, soit une perte nette de 36,2 millions d’euros.

La SIPH a enregistré à la Bourse de Paris en août dernier son plus faible niveau depuis 2009 (elle a frôlé les 30 euros).

A croire les observateurs, l’hévéa risque de voir les petits producteurs abandonner cette culture, privant ainsi les industriels de matière première. Et ceci, pour des raisons bien spécifiques.

D’abord, selon l'agroéconomiste Frédéric Varlet, malgré la baisse spectaculaire enregistrée depuis 2011, les cours restent aujourd'hui proches du niveau observé en 2007-2008, et l'hévéa offre encore des revenus supérieurs à la culture du cacao.

Ensuite, d’après le rapport de "Cyclope" sur les matières premières, la consommation mondiale de caoutchouc naturel devrait continuer d'augmenter. Elle est passée de 10,7 millions de tonnes en 2010 à 11,2 millions en 2013.

Enfin, les producteurs ivoiriens, coutumiers des aléas des cultures destinées à l’exportation, ont pris l'habitude de faire partager des parcelles aux cacaotiers, palmiers à huile et hévéas. Parmi ces cultures, l'hévéa, qui réclame relativement peu d'intrants et d'entretien, est un placement de long terme, la récolte s'étalant sur une vingtaine d'années.

Cependant, Koffi Koffi, responsable financier de l’Ivoirienne d’hévéa pense que la baisse du cours est liée à la taxe que le gouvernement impose aux producteurs. "Si la filière est à la peine, c'est moins à cause de la chute des cours que de la taxe de 5 % imposée en 2012 sur nos chiffres d'affaires par le gouvernement", a-t-il indiqué.


Entre 2012 et 2014, cette fiscalité a apporté 34 milliards de F CFA à l'État. Conséquence : si les investissements dans la production de plants se poursuivent, ceux destinés a améliorer les unités de transformation sont suspendus ou rééchelonnés.