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Interview/Lanwi Karba : "L’athlétisme n’est pas toujours hissé à la même enseigne que le football"

Togo - Sport
Après avoir passé 4 mois à former les entraîneurs fédéraux niveau 1 et 2, les animateurs du Kids Athletic’s, les étudiants de l’institut national de la jeunesse et des sports , et contribuer aux renforcement des capacités des enseignants de l’EPS sur la pratique et l’entraînement des jeunes de l’enseignement du deuxième et du troisième degré, à l’animation de l’athlétisme des enfants et des jeunes sur toute l’étendue du territoire, Lanwi Karba, expert du comité Olympique allemand (DOSB) et de la fédération internationale de l’Athlétisme (IAAF), rompt le silence. Dans une interview accordée à iciLome, il laisse entendre que l’athlétisme n’est pas logé dans la même enseigne que le football. Lecture.
Icilome.com : Vous avez passé un moment au côté de l’Athlétisme togolais. Dans quel cadre l’Allemagne vous a dépêché à Lomé?

Lanwi Karba : Je suis à Lomé dans le cadre de la bonne coopération sportive entre le comité olympique allemand et le comité olympique togolais et la fédération togolaise d’athlétisme. Je voudrais rappeler que c’est une coopération qui date depuis 1974, période au cours de laquelle les allemands envoient des experts pour venir former les entraîneurs et les athlètes togolais. Ou que les entraîneurs togolais aillent se faire formés en Allemagne à Mainz, à Leipzig ou dans d’autres villes allemandes. C’est une longue histoire de coopération germano-togolaise. Le sport a toujours été le cordon ombilical de cette coopération Germano-togolais. D’autant plus que l’Allemagne a toujours maintenu ses aides sportives au Togo malgré les coupures de toutes les aides multiformes engendrées par les crises socio- politiques des années 90. Je suis dans les sillages de maintien de la coopération sportive Germano-togolaise.

Justement, vous avez passé quatre mois au Togo. Peut-on savoir, durant cette période, ce que vous avez fait pour l’Athlétisme togolais ?

Nous avons pratiquement contribué à la formation des entraîneurs fédéraux d’athlétisme, des animateurs de kids athletic’s. Nous avons renforcé les capacités de certains acteurs impliqués dans les activités physiques et sportives au Togo.

Explique-nous davantage ces points liés à la formation

La première phase était consacrée à la formation des animateurs en Kids Athletics dans plusieurs villes du Togo. La deuxième phase du programme nous a permis de former des entraîneurs fédéraux niveau 1 et 2 en athlétisme. La cible était les étudiants de l’institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS). Nous avons initié une vingtaine d’étudiants de l’INJS de Lomé en entraînement des jeunes athlètes en athlétisme. La formation est couronnée des diplômes d’entraîneurs fédéraux niveau 1 et niveau 2. La troisième phase consistait à sillonner plusieurs villes du Togo où nous avions formé plus de 467 acteurs impliqués dans les activités physiques et sportives et dans l’entraînement des jeunes. Notre présence au Togo a été mise donc au profit des entraîneurs des clubs, des enseignants des écoles primaires, des professeurs d’EPS et volontaires en enseignement d’EPS des collèges et lycées.

Durant cette période, peut-on avoir une idée globale sur les acteurs qui ont eu à bénéficier des formations ?

Comme je le disais tantôt, nous avons fait les déplacements de Kpalimé, de Kpele-Adeta, de Tchamba, de Sokodé, de Sotouboua, etc. pour les formations évoquées plus haut. Nous avons formé plus de 116 Entraîneurs fédéraux Niveau1 et Niveau 2. Nous avons formé plus de 116 animateurs du Kids Athletics pour la vulgarisation de cette discipline chez les plus petits. Et contribuer au renforcement des capacités de plus de 206 acteurs (Professeurs d’EPS, volontaires et Chargés d’EPS) impliqués dans les activités physiques et sportives dans les établissements du deuxième et du troisième degré.

Dites-nous ce que vous pensez de l’athlétisme au Togo

Merci. Je dirai que le Togo a de bel avenir en Athlétisme. Mais encore faut-il que cette discipline soit mieux structurée, dans ce sens qu’on donne plus de possibilités, plus d’ouvertures aux entraîneurs de pouvoir exercer aisément leur métier. On pouvait même permettre aux entraîneurs de s’auto-évaluer par rapport au travail qu’ils fournissent sur le terrain d’athlétisme. Tenez-vous bien, un entraîneur ne peut s’auto-évaluer que s’il y a compétition. Les compétions permettent à ceux-ci de jauger les performances des athlètes et de pouvoir mieux planifier le développement ou les performances de leurs athlètes. Nous demandons à ce qu’on donne plus d’ouverture en matière de compétition que ce soit au niveau des clubs, des ligues ou districts, des autres villes de l’intérieur du pays et au niveau national. Dans tous les pays au monde, l’athlétisme ne vit que par la dynamique des compétitions dans toutes les catégories d’âge.

L’Athlétisme bénéficie-t-il de la même attention que le football au Togo ?

C’est pratiquement le problème dans tous les pays africains, surtout francophones. Partout où nous sommes passés en tant qu’expert en athlétisme, nous sommes désolés de constater que, l’Athlétisme n’est pas toujours hissé à la même enseigne que le football, où on dépense des milliards alors qu’au niveau de l’athlétisme, on n’a besoin que du peu pour pouvoir faire émergé une dizaine d’athlètes de haut niveau. Nous, en tant qu’expert, ne pourrons toutefois qu’évoquer les lacunes de la restructuration de cette discipline. Mais il y a certains pays qui commencent à comprendre cette situation inégalitaire et mettent maintenant un peu plus de moyens (Financiers et matériels) pour le développement de cette discipline. Vous n’êtes pas sans savoir que lors des sorties sur le plan africain et mondial, de tous les sports au Togo, c’est pratiquement l’athlétisme qui ramène plus de médailles au pays. Il faut qu’on ouvre un peu les yeux sur cette discipline pour donner plus de chances au Togo d’avoir de médailles aux prochaines échéances sportives. Il est plus facile de remporter des médailles en athlétisme au Togo que dans d’autres disciplines sportives. Car, ce pays regorge des talents et nous venons former des entraîneurs compétents qui vont pouvoir détecter ces talents en leur permettant par les entraînements de se hisser au plus haut niveau. Mais je le dis toujours, il va falloir mettre les moyens tant matériels que financiers pour que l’athlétisme puisse se relever de ses cendres.

Il y a alors un espoir pour les athlètes togolais ?

Oui, nous avons beaucoup d’espoir pour les athlètes togolais, parce que, après les quatre mois de formation que nous venons de faire sur toute l’étendue du territoire, nous sommes non seulement conscients qu’il y a beaucoup de travail à faire, mais aussi nous sommes aussi convaincus que si nous ne formons pas assez d’entraîneurs de Lomé à Cinkassé, nous n’allons pas récoltés des talents qui puissent renflouer l’équipe nationale togolaise de l’athlétisme. Je profite pour vous dire que le Togo dispose d’un grand centre d’entraînement d’athlétisme sous régional. Ce qui fait que pratiquement tous les athlètes des autres pays sont formés ici, pourquoi ne pas injecter un certain nombre d’athlètes togolais qui pourront se frotter avec les athlètes internationaux qui viennent se former dans ce centre ? Et c’est à partir de là qu’on pourra avoir une émulation positive qui contribuera au développement de l’athlétisme au Togo.

Pour finir, parlez-nous des disciplines de l’athlétisme

Comme on a l’habitude de le dire, l’athlétisme est un grand ensemble qui regroupe : les courses, les sauts et les lancers. Au niveau des courses, on a le marathon, le semi-marathon, les 10 000 m les 5 000 m, les 3 000 m StCh, les 1 500 m, les 800 m, les sprints longs et les sprints courts (100 m,110/100 mH, 200 m…). Au niveau du lancer, on a le lancer javelot, de poids, de disque, de marteau. Au niveau des sauts, on a les sauts en longueur, en hauteur, le triple saut, la perche etc. Mais malheureusement au Togo, on ne peut pas pratiquer toutes ces disciplines. Mais celles qui sont phares et vers lesquelles nous pourrons orienter nos moyens sont les courses de demi-fonds/fonds et les lancers.

Propos recueillis par Lambert Atisso