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Faure Gnassingbé trouve enfin un bœuf derrière ses charrues !

Togo - Politique
En 12 ans de gouvernance, d‘interminables projets et programmes budgétivores dits prioritaires ont été lancés à grands coups médiatiques. Par la création mercredi en conseil de ministres d’une Cellule Présidentielle d’Exécution et de Suivi des Projets Prioritaires, on peut déduire que Faure Gnassingbé compte investir davantage dans ces éternels projets rattachés au budget de la présidence et qui souffrent d’une sévère carence de transparence dans leur mise en œuvre.
Le troisième décret adopté en conseil de ministres du jeudi 23 Novembre le confirme, Faure Gnassingbé s’est réservé à travers l’administration directe de la présidence la gestion de projets à des dizaines de milliards.

"Le troisième décret adopté porte création, attributions et fonctionnement de la Cellule Présidentielle d’Exécution et de Suivi des Projets Prioritaires. Dans le but de réaliser davantage des projets concourant au bien-être des populations togolaises et dans la continuité des efforts déjà entamés, le gouvernement togolais ambitionne la création de milliers d’emplois décents sur les cinq prochaines années dans divers secteurs productifs de l’économie", lit-on dans le communiqué du gouvernement.

Ils sont quasi innombrables ces projets dits prioritaires dont les derniers en date sont le Fonds National de Finance Inclusive (FNFI) et le Programme d’Urgence et de Développement Communautaire (PUDC). Sur ces projets, on a dû suffisamment communiquer pour des raisons politiques. Souvent, on les rattache directement à la présidence, ou alors ils sont soumis à la gestion du ministère en charge du Développement à la Base dont le premier responsable Mme Victoire Tomégah-Dogbé est Directrice de cabinet à la présidence.

En 2016, le PUDC par exemple a coûté 12 milliards de F CFA rattachés au budget de la présidence. Un autre Programme d’Appui aux populations Vulnérables (PAPV) a, lui, englouti 18 milliards de F CFA toujours sur le budget de la présidence.

Il faut en effet écarquiller grandement les yeux pour remarquer les maigres souris qui naissent de ces montagnes d’investissements. A cet effet, un récent rapport de la Banque mondiale intitulé « Géographie du bien-être au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Togo» indique le taux de pauvreté reste élevé malgré un taux de croissance de plus de 5%. En clair, les populations vulnérables visées par ces coûteux investissements n’en bénéficient pas.

Pour adhérer au programme de Facilité Elargie de Crédit du FMI, le gouvernement a réitéré sa volonté de poursuivre avec ces fameux projets dits «prioritaires» en ces termes : "Le gouvernement envisage de poursuivre ses politiques axées sur la croissance durable et inclusive à travers des dépenses sociales ciblées et des investissements financés de manière judicieuse à travers des programmes tels que le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) et le Programme d’Appui aux Populations Vulnérables (PAPV). Les autorités sont en train d’identifier les priorités de développement dans le Plan National de Développement pour la période allant de 2018 à 2022 et prévoient de les intégrer pleinement dans le budget."

Est-ce le FMI qui recommande la mise en place d’une Cellule Présidentielle d’Exécution et de Suivi des Projets Prioritaires comme l’a entrepris le Conseil de Ministres?

Une chose est certaine, des dizaines de milliards du contribuable ont déjà été investis dans de projets similaires et les résultats sont moins élogieux. Pas de comptes détaillés, les impacts sont difficilement perceptibles, et dans les cas récurrents de faillites, il n’y a pas de responsable.

Nanti d’une multitude de conseillers, Faure Gnassingbé n’a pu s’empêcher de mettre la charrue devant le bœuf. On crée des projets avant de penser à une équipe de suivi.

A. Lemou