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Enquête : A la rencontre des anges de la nuit : La vie des jeunes togolais qui s'adonnent à la fréquentation des boîtes de nuit

Togo - Societe
Les boîtes de nuit sont aujourd'hui des cadres idéaux de détente et de plaisir pour nos sœurs et frères qui s'adaptent très rapidement à cette mode de vie. Qu'est-ce qui motivent les jeunes d'aujourd'hui à fréquenter ces lieux ? Quel plaisir en tirent-ils et pour quelles conséquences ? L'Agence de presse Afreepress a enquêté et voici les résultats de ses investigations.
«Les boîtes de nuit, c'est mon cahier, mes devoirs de maison »

La jeunesse d'aujourd'hui est de plus en plus attirée par une vie festive et de belles choses. Elle adore découvrir et faire des rencontres. Elle veut également être à la mode et croquer la vie en pleines dents. C'est le cas de Marie, une élève en classe de 1èreA4 croisée à la sortie d'une boîte de nuit de Lomé. « Je suis très douée pour les boîtes de nuit. Je ne rate pas un seul week-end. Chaque fois que j'ai les invitations de mes amis, je cours comme une folle qui à besoin de se réfugier. Les boîtes de nuit, c'est mon cahier, mes devoirs de maison. A travers les boîtes de nuit, j'ai appris à faire beaucoup de choses. Je danse, j'oublie mes soucis et je m'éclate comme je peux. Je peux aller dans une boîte de nuit et le lendemain, passer de là vers l'école directement. J'y vais parfois à 2h00 du matin et je rentre à 5h30, des fois à 6h00. Et lorsque je vois que je vais être en retard pour l'école, je m'apprête en prenant tout ce dont j'aurai besoin avant de quitter la maison. J'ai 18 ans, je ne vis plus chez mes parents, je fais tout ce que je veux et comme ça me plaît. J'ai commencé à aller dans une boîte de nuit à l'âge de 12 ans avec mes amies filles qui m'ont initiée à cette vie», déclare-t-elle.

Les raisons de cet engouement pour les boîtes de nuit Nombreuses sont celles qui ne savent rien faire dans la vie et c'est à travers la fréquentation des boîtes de nuit qu'elles arrivent à gagner ''proprement'' leur vie et s'offrir une existence de le luxe. « Je suis danseuse et prostituée à la fois dans une boîte de nuit dont je ne vais pas vous filer le nom. Je gagne bien ma vie à travers ce job. Je gagne 20 à 25 clients par jours. Des gens qui me baisent et me filent des sommes dignes de moi. Je n'ai pas honte de mon travail parce que j'aime le faire et c'est grâce à cela que je me nourris, m'habille et paie l'école de mon enfant. Des fois, ça me tente de laisser tomber mais l'amie avec qui je travaille, celle qui m'a initiée à ce métier me conseille de continuer et me file autant de gars», confie Michaella, danseuse à la beauté angélique.


« J'aime tout faire dans la vie mais la danse et la prostitution, c'est mon fort. Surtout la danse. J'ai appris à danser à l'âge de huit (8) ans et je m'enfuyais de la maison pour des rencontres de récitals dans les écoles. Je suis obstinée », s'est-elle félicitée.

D'autres par contre ont embrassé cette vie par pur suivisme. « Les boîtes de nuit, si je peux le dire, ne sont pas une sortie de détente pour moi. C'est plutôt le contraire. Je ne peux pas dire que je ne m'amuse beaucoup dans les boîtes de nuit. La façon dont je m'amuse dans les bars et à des sorties récréatives avec mes potes, n'est pas la même lorsque je sors de la maison pour les boîtes de nuit. Je me sens mal à l'aise, mais comment pendre pour faire ? Je suis toujours en compagnie de mes amis qui ne cessent de me donner des coups de fil à chaque week-end pour des sorties en boîte de nuit et c'est à travers eux que j'ai même connu cet endroit », avoue Gilles, étudiante à l'Université de Lomé.

Les conséquences

Elles sont nombreuses ces filles à confesser avoir été l'objet de violences ou d'agression à caractère sexuel dans ces endroits où l'excitation est à son comble. C'est ce que rapporte Jeanne, une jeune coiffeuse qui dit avoir été violée dans une boîte de nuit. « Le jour où j'ai commencé par aller en boîte, je me suis fais violer par un homme drogué qui me prenait pour sa petite amie. Il a été rejoint par cinq de ses amis, tous m'ont fais l'amour. Je criais mais hélas, il n'y avait personne pour me secourir. Le lendemain, je me suis retrouvée à l'hôpital jurant de ne plus jamais y mettre les pieds. Mais non, je m'étais trompée. Ma deuxième fois c'est quand ma meilleure amie fêtait son anniversaire. Son petit ami a réservé une boîte de nuit pour l'occasion. Je ne voulais pas y aller, mais c'était ma meilleure amie, et je ne pouvais pas la laisser tomber. Pour une deuxième fois, j'ai repris la route des boîtes de nuit et depuis ce jour, je n'arrive plus à laisser. Je suis devenue accroc de telle sorte que tous les jours, tu me verras dans une boîte de nuit. Le jour où tu ne me vois pas, il faut savoir que je suis tombée malade ou j'ai un empêchement très important parce qu'il y a l'ambiance qui te ramène même si t'a pas envie », déclare-t-elle.

Pour nombre de ceux qui fréquentent ces endroits, les boîtes de nuit sont sources de satisfaction. Ils y trouvent la paix du cœur en dansant en se défoulant ce qui leur permet d'oublier un temps soit peu leurs problèmes au quotidien. Ils sont des adeptes de la philosophie du carpe-diem. Ils attendent vivre la vie telle qu'elle se présente à eux. Profiter au maximum des plaisirs que leur offre la vie avant de mourir, est leur devise. C'est pour cela que Gaspard, élève en classe de Terminale trouve que « les boîtes de nuit sont une source de satisfaction».

Ornella est de ceux-là. Les boîtes de nuit, confie-t-elle sont une source ''immense'' de satisfaction. « Chaque week-end et surtout les jeudis qui sont des nuits gratuites pour les filles, je me défoule grave et sans penser à rien d'autre », dit-elle. Elle avoue s'amuser à fond et oublie tous ses problèmes.

Les boîtes de nuit sont également des endroits de rencontres pas toujours souhaitées, mettent en garde des prédicateurs bibliques qui insistent sur un changement de comportement et une consécration de l'existence à une vie saine et posée.

Bernadette A.