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Togoville : Les jeunes de plus en plus accros à la drogue

Togo - Societe
Togoville, voici un village dont le nom, rappelle beaucoup de bonnes choses aux Togolais. Aujourd’hui, il est devenu un nid de jeunes accrocs à l’alcool et la drogue.
Ce coin, jadis, avec ses chefs traditionnels de renom, son hôtel du nom du premier colon allemand Natchigal, arrivé dans la contrée en 1884, son marché historique où se pratiquait le commerce du troc et plein d'autres sites qui font son histoire.

Mais aujourd’hui, tout semble disparaître . La chefferie traditionnelle a de sérieux problème. D’ailleurs, on ne sait plus qui dirige actuellement Togoville. Les infrastructures qui attiraient les touristes sont tombées en décrépitude. « L’hôtel Natchigal est devenu aujourd’hui une propriété privée où seule une personne et sa famille logent », nous a confié un natif du milieu lors de notre passage dans ce village ce week-end.

Les quelques sites touristiques qu'on y voit encore, notamment la maison du roi Mlapa, le monument du roi qui discute avec le Blanc Natchigal à quelques mètres du lac Togo, le marché où se pratique encore le troc, n’attirent plus vraiment du monde. Ce qui plonge beaucoup de jeunes ces jeunes guides touristiques dans le chômage.

L’oisiveté aidant, beaucoup de jeune tentent d'oublier leurs problèmes en « voyageant dans la nature », comme ils le disent, en consommant du canabis

Le phénomène s’observe surtout chez les jeunes lycéens du village qui sont devenus de véritables casse-tête pour les enseignants et les responsables locaux.

« Ils forment un groupe de 4 ou 5 pour fumer. Au début, ils se cachaient pour le faire. Mais aujourd’hui, ils s’affichent aux yeux de tout le monde », a expliqué Nicolas, un jeune lycéen rencontré dans le village.

Visiblement dans un état second après avoir fumé cette herbe, certains parmi eux deviennent brutaux et dangereux, d’autres restent calmes et fixent le regard dans les nuages, inoffensifs.

« Souvent, on les voit au bord du lac en train de fumer pendant la nuit. Après avoir fumé, la plupart d’entre eux se mettent à pleurer en criant à haute voix. La première fois que cela s’est passé, l’on croyait qu’ils avaient perdu un camarade dans le lac. C’est après qu’on s’est rendu compte de ce qui leur arrive », a indiqué Nicolas.

Il a ajouté : « Après avoir fumé et bien pleuré, ils se dispersent dans le village. C’est alors que les villageois constatent (de jour comme de nuit) la disparition de leurs objets. Par exemple dans notre quartier, il ne faut pas commettre l’erreur de laisser des ustensiles de cuisine, de vêtements ou tout autre objet. Ça va disparaître ».

Au lycée, ces élèves qui s’adonnent à la consommation de la drogue font voir de toutes les couleurs aux responsables de l’établissement et aux enseignants.
« La semaine dernière, en plein cours, le major de Terminale se lève et sort de la classe. Arrivé au seuil de la porte, il lance à ses camarades au moment le professeur dictait le cours : moi je suis parti hein, si vous voulez vous pouvez me suivre. Moi je vais me doper. Et ces genres d’attitudes sont légion dans le lycée », a affirmé une élève du lycée.

A en croire nos sources, la plupart de ces enfants qui mènent cette vie ont leur parents ailleurs, souvent à Lomé. Ils sont envoyés à Togoville, loin des plaisirs de la ville pour se concentrer et réussir leurs études. Mais apparemment, on a l’impression que ces parents se sont trompés.

Togoville, village historique, semble aujourd’hui ne rien offrir à ses enfants. Et pourtant…

I.K.