C’est une période qui donne du tournis aux hommes, tant les moyens financiers deviennent de plus en plus rares, ce qui impose une gestion judicieuse de toutes ces dames. Une gestion où la ruse, le mensonge et la manipulation l’emportent.
Kokou, comptable dans une société de la place, marié et père de deux enfants, nous raconte comment il gère cette période. Il faut dire que Kokou à part sa femme et ses deux enfants, a une maîtresse en ville et gère de temps en temps deux copines qu’il appelle affectueusement ses poulettes. « Il faut dire que ce n’est pas évident du tout, surtout au plan financier. Il est impossible de satisfaire mes quatre dulcinées. Alors à la maison, j’impose un choix à madame et aux enfants. Ou c’est Noël ou c’est la bonne année. Pas question de dépenser pour les deux fêtes. Pour ma maîtresse, c’est la moitié de ce qu’elle réclame plus l’éternelle promesse de régulariser sa situation, donc il va falloir faire d’économie. Pour mes deux poulettes, je rentre en brousse, comme disent les Ivoiriens, c’est-à-dire je deviens injoignable quite à s’expliquer après les fêtes ».
Pour Rolland, la solution est simple. Il cesse complètement de draguer à partir du mois de novembre et ne recommence qu’en janvier après les fêtes.
Il faut dire que pour beaucoup d’hommes, jeunes comme vieux, c’est la période où tous les prétextes sont bons pour provoquer un conflit, créer un problème fictif à résoudre, histoire de diminuer les factures de coquetteries des dames.
Pour Alain, c’est la période où ma vieille au village tombe gravement malade. Parfois, je réussis même le tour de force de me faire aider par mes belles.
Les femmes, pendant cette période aussi, multiplient les ingéniosités pour soutirer le maximum à leurs hommes. Pour Aline « c’est la période où je me fais la plus amoureuse pour mieux l’endormir. Je fais tout ce qu’il veut et il me le rend bien ».
Pour Joyce, étudiante en BTS, « c’est la période où je me fais le maximum de prétendants. Même si je ne me donne pas à eux tous, je trouve quand même du temps pour eux, pour les petits câlins et les petits signes d’amour, histoire d’amasser le maximum de sous, car je sais qu’un seul homme ne peut pas tout me donner.
«Je vous avoue que les hommes ne sont pas sérieux. Dès que la fête de fin d’année approche, ils créent de petits problèmes pour se dérober de leur responsabilité », raconte pour sa part Mlle Essénam, étudiante, stagiaire dans une microfinance de la place. « C’est pourquoi moi, pendant cette période, je ne parle pas de dépenses pour les fêtes, mais je mets d’autres arguments en avant, comme l’opération d’une tante ou la maladie d’un oncle, par exemple ».
Les scénarii possibles montés par les hommes et les filles pendant cette période n’est que le reflet de ce que les relations amoureuses sont devenues. Personne ne compte sur son prochain, chacun peaufine sa stratégie pour tirer son épingle du jeu.
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