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Journée mondiale de l'enfance : des enfants bravent les défis pour retourner à l'école dans le nord de l'Ouganda

Ouganda - Societe
La cloche de l'école, une roue de voiture rouillée, est sonnée dans une école du nord de l'Ouganda. L'excitation engloutit l'école. Les élèves vêtus de jupes roses ou violettes sortent des salles de classe vers l'enceinte de l'école pour jouer.
C'est la pause du matin.
Denis Opoka les regarde, les larmes aux yeux. Il a quitté l'école il y a quatre ans, incapable de payer les frais de scolarité. Parmi les enfants se trouve sa sœur Innocent Apio qui attend de passer les examens finaux de niveau primaire ce mois-ci. Denis est venu la voir avant le début des examens.
Denis est le chef de famille. Bien qu'il soit encore un enfant, il protège sa sœur et son frère, Apio et Onen-Chan Daniel, qui a également abandonné l'école. Ils ont perdu leurs parents dans la rébellion qui dure depuis plus de deux décennies dans le nord de l'Ouganda, et qui a fait des dizaines de milliers de morts et 2 millions de sans-abris.
Quand une paix relative a été rétablie en 2006, Denis et ses frère et sœur ont été parmi les centaines de milliers de personnes à quitter les camps de personnes déplacées et retourner dans leur village, où il ne restait rien d'autre que des buissons.
Les conditions de vie de cette famille ont incité Vision mondiale, une organisation non gouvernementale internationale, à construire une maison de deux pièces pour eux. Denis fréquentait alors l'école.
Toutefois, au fil des années, Denis a dû quitter l'école. Son parrain avait quitté le pays depuis et il n'y avait pas d'autres mesures de soutien. Il a dû quitter l'école et s'occuper de ses frères et sœurs à la maison.
Pour Denis, l'année 2011 a été horrible. C'est l'année où il a quitté l'école. Il voulait que ses parents soient encore en vie afin de prendre soin d'eux. Maintenant, il était responsable de nourrir ses frères et sœurs et de trouver de l'argent pour leur permettre d'aller à l'école.
"J'ai abandonné l'école en 2011. Je pensais à mon frère et à ma soeur que j'avais laissés au village. A ce moment-là, ils étaient encore très jeunes et ils ne pouvaient pas se permettre de cuisiner pour eux-mêmes," a-t-il dit.
"Parfois, je m'échappais de l'école pour aller travailler puis leur apporter un peu de nourriture et de l'argent pour payer leurs frais scolaires," a-t-il ajouté.
Denis a dû marcher pendant plus de 40 km de son village à la ville de Gulu pour un emploi occasionnel. Il a dû travailler dur pour survivre en ville et économiser de l'argent pour ses frères et sœurs qui étaient à l'école.
Dans sa maison au toit de chaume qui coule situé dans les bidonvilles de la ville de Gulu, Denis réfléchissait sur les défis de la vie. "Je pouvais même dormir sans avoir mangé. Les gens se moquaient de nous, disant que depuis que j'avais quitté l'école, je ne pouvais pas amasser de l'argent pour aider mes jeunes frère et sœur", a-t-il noté.
Après une journée de dur labeur qui consistait à amasser du bois, laver des assiettes et des vêtements pour gagner quelques shillings, il prenait une pause dans sa maison quasiment vide. Au coup de six heures, il devait se rendre à l'entraînement.
Denis tente de devenir un coureur de marathon pour voir si le sport peut lui offrir des possibilités. Il a participé à la compétition nationale tenue à Kampala, la capitale du pays, située à plus de 340 km au sud de Gulu.
Pendant ce temps, au village de Denis, son frère Onen-Chan essuie la sueur de son visage alors qu'il transporte des matériaux de construction. Il est un travailleur temporaire dans une entreprise de construction de routes. Onen-Chan a également abandonné l'école compte tenu que Denis n'a pas réussi à payer les frais de scolarité pour lui. Le rêve d'Onen-Chan est de devenir ingénieur. Il espère qu'un jour, il pourra aller dans une école technique et acquérir des compétences de base.
"Je suis entré dans cette entreprise de construction de routes pour gagner un peu d'argent pour retourner à l'école et aussi pour nous nourrir", a déclaré Onen-Chan. "Je veux devenir mécanicien. Je vais aller à l'école technique professionnelle, car ici, nous obtenons des compétences rapidement et affrontons le monde."
Apio, la plus jeune de la famille, aspire à devenir une enseignante, tout comme Denis.
"Je veux devenir une enseignante parce qu'une enseignante peut obtenir tout ce qu'elle désire", dit-elle. "J'ai besoin de quelqu'un pour m'aider, mon frère n'a pas d'argent pour me soutenir. Il travail, mais l'argent qu'il reçoit ne suffit pas".
Parfois Denis est tellement surchargé qu'il veut abandonner. "Je veux revenir au village parce que la vie est de plus en plus difficile. Au moins au village, il y a de la nourriture. En ville, si vous ne travaillez pas, vous devez dormir affamé", a-t-il dit. "Quand je tombe malade, personne ne peut prendre soin de moi, au moins au village, j'ai des proches qui peuvent prendre soin de moi."
"Mon rêve est de devenir enseignant ... si vous pouvez, aidez-moi à retourner à l'école", dit-il.
"Nous souhaitons tous retourner à l'école et apprendre afin de devenir des personnes responsables à l'avenir. Nous voulons un avenir brillant", a-t-il ajouté. Fin