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Des cercueils « haut standing » pour conduire les morts dans leurs dernières demeures

Togo - Societe
Sur la route de Kpalimé, au niveau d’Adidogomé à quelques dizaines de mètres de la Douane, sont exposés des œuvres d’art qui sortent de l’ordinaire. Il s’agit des cercueils, pas n’importe lesquels, mais des cercueils qui « parlent » et « décrivent » le type d’activités ou de métiers que le potentiel preneur a exercé durant sa vie.

Ce sont des chefs-d’œuvre du génie créateur de Bossou, propriétaire de l’atelier de menuiserie. « J’ai appris le métier de menuisier chez mon oncle à Kpalimé. Mais je n’ai appris à faire des cercueils comme ça. Cela m’est venu comme ça, c’est un don caché en moi depuis », confie-t-il.

Chez lui, on trouve des cercueils en forme de voiture, pour les chauffeurs, de pirogue pour les pêcheurs, de poisson pour les revendeurs de cet animal, de trône pour les rois ou chefs traditionnels, d’avion pour les pilotes, de bateau pour les marins… « Nous faisons les modèles selon le type de personne qui fait la commande. Nous faisons tous les modèles qu’on nous demande », indique-t-il.

Bien que l’atelier de Bossou soit situé dans un quartier périphérique de Lomé, la plupart de ses clients viennent de l’autre côté de la frontière, à l’Ouest. « L’utilisation de ces types de cercueils n’est pas encore rentrée dans les habitudes des Togolais. La plupart de mes clients viennent du Ghana. Par exemple, le cercueil en trône que vous voyez là-bas a été commandé par un monsieur venu de Sogah-Kopé (Ndlr, un village situé à une centaine de kilomètre de la frontière Togo-Ghana). C’est pour inhumer un chef traditionnel de la localité », nous explique-t-il.



Les prix varient d’un cercueil à un autre. Cela dépend en fait du type de cercueils que l’on veut commander. Et Bossou ne manque pas d’inspiration pour servir ses clients. « Je n’ai pas particulièrement une source d’inspiration. Sauf que je donne une touche personnelle aux dessins. Mon inspiration se trouve dans le métier que la personne décédée exerce », souligne-t-il.

Il ajoute : « Par exemple, quand on me demande de faire un cercueil pour un chauffeur, il n’y a plus question de chercher loin. C’est une voiture que je dois faire. Seulement, il faut le faire de manière à y laisser sa touche particulière. C’est en cela qu’on reconnaît un artiste. Et sans me faire d’éloges, j’en suis un ».


A l’en croire, la fabrication de ces types de cercueils lui rapportent plus que les travaux ordinaires qu’il fait dans son atelier. Un cercueil peut coûter jusqu’à 300 000 FCFA par exemple. Il peut en vendre deux dans le mois, et même plus lorsque la demande est forte. « Les gens commencent aussi par s’y habituer ici au Togo. Ils viennent en acheter pour honorer leur mort », nous informe-t-il.